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lundi, 06 février 2017 09:11

Japon: béatification d'un samouraï

Statue of Takayama Ukon in Shiroato ParkStatue à Manille/WikipediaLe japonais Takayama Ukon (1552-1615) a été béatifié ce 7 février à Osaka, au sud du Japon. Ancien samouraï converti au catholicisme, il avait été baptisé à l’âge de douze ans, quelques années après l’arrivée au Japon du jésuite missionnaire François-Xavier, en 1549. Il avait pris alors le prénom de Juste. Son père, Takayama Tomoteru, un seigneur de Sawa, avait lui-même était converti. Père et fils se battront pour assurer leur position en tant que daimyo et acquèreront le château de Takatsuki à Osaka. Beaucoup de Japonais se convertiront sous leur influence.

Lorsque le shogun Toyotomi Hideyoshi arrive au pouvoir et interdit la pratique du christianisme, tous les grands feudataires acceptent cette disposition, à l’exception de Justo Takayama Ukon. Il perd ses propriétés, sa charge, son statut social, l’honneur et la respectabilité, devenant un vagabond contraint à l’exil. Avec 300 autres chrétiens japonais, il trouve refuge à Manille, auprès de jésuites espagnols, où il meurt de maladie quarante jours plus tard.

Renoncement et confiance
Le 22 janvier 2016, le pape François a permis la reconnaissance de son martyre. Jusqu’à présent, les 395 martyrs du Japon ont été canonisés par groupes: 26 morts à Nagasaki en 1597 et canonisés en 1862, 205 autres martyrs, morts au XVIIe siècle et béatifiés par Pie IX en 1867, ainsi que 188 de la même époque béatifiés par Jean Paul II en 2008.
Selon Mgr Isao Kikuchi, évêque de Niigata cité par Eglises d’Asie, le nouveau bienheureux illustre qu’une vie de martyr est aussi une vie «par laquelle on donne tout à Dieu, on renonce à tout pour l’amour de Dieu». Et pour Mgr Kikuchi, interrogé par Vatican Insider la béatification de Juste Ukon montre un autre aspect de la réalité que celui du film de Martin Scorsese, Silence. Ukon a « tout abandonné pour la foi », explique le prélat, alors que Silence montre la faiblesse de la nature humaine, la «douleur de la trahison» de la foi, qui s’accompagne de la «miséricorde de Dieu».

L’histoire de Justo Takayama Ukon a été transformée en un documentaire intitulé Ukon le Samouraï : la voie de l’épée, la voie de la croix, produit par Aurora Vision, avec le patronage du Conseil pontifical de la culture, la collaboration de l’Ambassade du Japon auprès du Saint-Siège, de la Conférence épiscopale du Japon, des jésuites d’Italie et de la Trentino Film Commission.

Les catholiques japonais sont aujourd’hui au nombre d’environ 500 000, sur 128 millions d’habitants.

(avec les agences Fides, Eglises d’Asie et cath.ch)

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