« Pas de souci ! » Cette expression, familière et rassurante, fait partie du vocabulaire de bon nombre d’entre nous. Elle court dans les magasins, sur les quais de gare, dans les cliniques, les banques, et même à la maison. Les lecteurs de ce numéro de choisir, au travers des réflexions qui sont proposées sur le travail à l’heure du numérique[1] et sur le « transhumanisme »,[2] vont se réjouir ou s’inquiéter en découvrant ce que les scientifiques nous préparent dans l’ombre. Des recherches dans l’univers médical et technique se développent rapidement. Une logique rigoureuse, notamment dans une perspective thérapeutique, vise à créer des humains toujours plus performants. Ainsi se mijote dans les laboratoires, avec discrétion et efficacité, une forme d’humanité nouvelle. Ainsi certaines avancées technologiques étonnantes nous libèreront à coup sûr des tracas quotidiens et seront accueillies avec bonheur.
Le Réseau œcuménique de l’eau (ROE) du Conseil œcuménique des Églises (COE) invite ses Églises membres et les personnes qui le soutiennent à mener réflexion sur l'eaupendant le carême. Pour beaucoup de gens dans le monde, l’eau est soit quelque chose qui va de soi, soit quelque chose dont on a désespérément besoin. La campagne 2016 des Sept semaines pour l’eau mène chacun dans un pèlerinage de justice de l’eau au Moyen-Orient, avec un accent spécifique mis sur la Palestine.
Une occasion de lire le témoignage du Père jésuite Sami Hallak, d'Alep, en Syrie, à propos de la grave pénurie d'eau à laquelle est confrontée la population de la ville.
La Suisse a accepté, sur demande iranienne, de représenter les intérêts de l’Arabie saoudite à Téhéran, et de l’Iran à Riyad, suite à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en janvier 2016. S’exprimant le 19 février 2016 dans la Schweizer Illustrierte, l’évêque de Bâle Felix Gmür a estimé que notre gouvernement devrait plutôt prendre ses distances avec l’Arabie saoudite, du fait de l’absence de liberté de religion dans ce pays. Un avis que ne partage pas l’irano-suisse Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève.
« Les Suisses ont une longue expérience de l’Iran. Ils y défendent les intérêts des Etats-Unis depuis 1980 et ils le font bien. Son nouveau rôle de médiateur entre l’Iran et l’Arabie saoudite prouve qu’en tant qu’Etat neutre, la Suisse a toujours un rôle considérable à jouer dans les relations internationales. Son nouvel engagement souligne aussi son intérêt à servir la cause de la paix. La diplomatie suisse ne pourra pas faire des miracles, mais elle pourra atténuer les tensions dans la région, le plus important étant que les pays concernés lui font déjà confiance. Toute la vie sociale est basée sur les relations de confiance. Sans celle-ci, il n’y a pas d’avancée possible. L’expérience passée des bons offices de la Suisse montre que quand la diplomatie suisse donne un conseil, très discrètement d’ailleurs, son interlocuteur peut être enclin à le suivre. »
Lors de son voyage à Cuba, le pape François a signé une déclaration commune avec le patriarche orthodoxe de Moscou Kirill. Un texte qui a semé le trouble chez certains orthodoxes, et plus encore de profondes inquiétudes chez les gréco-catholiques, en Ukraine en particulier.
Le Père jésuite David Nazar, recteur de l’Institut pontifical oriental à Rome, est considéré comme l’un des meilleurs experts des Eglises orientales. Ce Canadien d’origine ukrainienne a été supérieur des jésuites en Ukraine pendant 12 ans. Interrogé par Radio Vatican, il estime que le plus important est que ces rencontres entre responsables d’Eglises peuvent enfin avoir lieu. Celle entre le pape et le patriarche russe, mais aussi celle entre les prélats orthodoxes lors de l’attendu Concile panorthodoxe, qui aura lieu en juin, en Crête. Ensuite seulement les Eglises orientales pourront penser à aller plus loin, à dépasser leurs différents, notamment en développant une théologie commune.
Il aura fallu une pétition de soutien signée par quelque 25 000 romands et plus de deux mois de pourparlers depuis l’annonce de coupes budgétaires à la RTS pour trouver un terrain d’entente entre Médias-pro,Cath-info et la direction de la RTS. C’est chose faite. Ci-dessous, le communiqué transmis par Médias-Pro et Cath-info qui acceptent de supprimer plusieurs cultes et messes en télévision pour sauvegarder les magazines spécialisés autour du fait religieux. Elles répondent en outre favorablement à l’invitation de la RTS à participer à un groupe de travail pour redéfinir les programmes de RTSreligion à l’horizon 2017.
La cure d’une paroisse, quelque part au Brésil. Je tire, au hasard, une brochure d’un présentoir. Titre (et choc pour moi) sur la couverture de papier glacé : Marketing catholique. A l’intérieur, une présentation de la 20e rencontre de «Marketing catholique», organisée du 5 au 8 mai dernier, à l’hôtel Princesa Louça (ex-Hilton) de Belém, capitale de l’État du Pará. Messe d’ouverture célébrée par le cardinal de Rio de Janeiro, Dom Orani Jõao Tempesta, qui préside l’Institut brésilien de marketing catholique (IBMC).
Internet m’apprendra que le fondateur, il y a un peu plus de 20 ans, de l’IBMC s’appelle Antonio Kater Filho. Il se présente, dans son curriculum vitae, comme un catholique qui communie chaque jour et exerce de multiples activités : producteur de séries télévisées, musicien et compositeur, professeur d’université, écrivain, théologien, prédicateur de retraites pour couples. Et, par-dessus tout, « consulteur de marketing catholique ».
Dans la tradition chrétienne, le carême est l’occasion de faire le point sur nos responsabilités envers le monde. L’écologie intégrale évoquée par le pape François tombe à pic ! Dans l’esprit de Laudato Si’, l’écologie englobe non seulement tous les êtres humains, mais également leur milieu de vie naturel et social. Dans ce numéro, Michel Maxime Egger en rappelle le sens : c’est le bien commun.[1] Comme la paix, la sécurité ou l’hygiène publique, l’écologie intégrale ne peut se penser ni se vivre si chacun croit pouvoir se décharger, qui sur un service administratif, qui sur une instance internationale, qui sur les adhérents pugnaces de quelques ONG spécialisées dans le développement, l’écologie ou les migrants.
Le 21 janvier 2016, à l’occasion d’une séance du Forum économique mondial consacrée à la manière dont les choix en matière de nourriture peuvent favoriser des changements positifs, le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a présenté aux responsables financiers et politiques réunis à Davos «Dix commandements» relatifs à la nourriture. «Si nous considérons la nourriture dans l’optique de la justice, chaque assiette de nourriture nous rappelle certains défis et chances. Il importe que nous ayons conscience des efforts, des investissements et de la vie des créatures et plantes sacrifiées pour que nous ayons de quoi manger», a-t-il expliqué à la suite de cette rencontre.
Voici les Dix commandements du pasteur Tveit relatifs à la nourriture:
Quelques jours avant la clôture de l’année de la Vie Consacrée souhaitée par le pape François, le Père Bruno Fuglistaller sj était ce lundi l’invité de Cyril Lepeigneux sur la chaîne KTO dans Un cœur qui écoute pour témoigner de sa vocation qui a pris racine dans la Compagnie de Jésus en 1990.
« Lorsqu'il était enfant Bruno Fuglistaller se rêvait "moine-cosmonaute" ! Très tôt en effet, il comprend qu'il est appelé à la vie consacrée mais cherche par quel moyen pendant plusieurs années : des Chartreux au séminaire, il peine à trouver sa place... C'est au cours d'une retraite chez les Jésuites qu'il a le déclic : accompagner des personnes pour les aider dans leur discernement, voilà ce qu'il désire accomplir ! Ces accompagnements spirituels et la disponibilité qui leur incombe sont ce qui donne tout son sens à son engagement. Et d'après lui, on trouve une cohérence de cette disponibilité uniquement si on est centré sur la personne du Christ. »
Jésuite de la Communauté de Genève, le Père Fuglistaller sj est membre du conseil de rédaction de choisir et à signer de nombreux articles pour elle.
La prise de conscience autour du gaspillage alimentaire progresse, à la fois au sein de la population que dans le commerce de détail. C’est le constat réjouissant de l’association « Table Suisse ». L’an dernier, celle-ci a distribué en Suisse 4320 tonnes de nourriture excédentaire, d’une qualité irréprochable et d’une valeur de 28,2 millions de francs, à 484 institutions sociales. Les produits ont été collectés auprès de 590 donateurs. Ces chiffres font plaisir, même s’ils restent dérisoires par rapport aux 280 kg de déchets alimentaires produits chaque année en moyenne par un Européen.
Dans un message à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pape François avait dénoncé fin 2013 la « culture du rejet » et affirmé qu’il suffirait d’éliminer (ces pertes et gâchis) pour réduire de manière drastique le nombre de personnes affamées ». En ce sens, oui, nos poubelles recèlent des trésors ! « Et si nous apprenions à considérer de nouveau notre nourriture comme quelque chose d’existentiel et, pourquoi pas, de sacré », demandait en mars dernier Inga Laas, une « glaneuse », dans choisir.
A lire aussi le document de la Confédération Gaspillagealimentaire-Etatactueldesconnaissances-1.pdf
Les commissions Justice et Paix et Migratio s'opposent à l'Initiative de mise en œuvre. Elles ont rédigé une déclaration sur mandat de la Conférence des évêques suisses. En voici le texte.
Plus de 120 organisations onusiennes et organisations humanitaires, dont le Service jésuite des réfugiés (JRS), lancent un appel à toutes les parties, pas seulement aux gouvernements, pour demander ensemble la fin de la crise en Syrie et des souffrances de millions de civils. Cet appel inclut une série de mesures pratiques, urgentes et indispensables afin d’améliorer, en Syrie, l’accès des organisations humanitaires et l’assistance à la population en détresse.
On peut signer l'appel proposé par l'UNICEF en passant par ici
Dans la perspective de la visite dimanche 17 janvier 2016 du pape François à la synagogue de Rome, le cardinal suisse Kurt Koch s’est exprimé dans L’Osservatore romano. Selon le président de la Commission pour les relations avec le judaïsme, ce rendez-vous symbolique illustre qu’il est absolument impossible d’être chrétien et antisémite en même temps. Le cardinal estime que le message que le pape entend délivrer est d’autant plus important que l’on assiste à une résurgence de l’antisémitisme en Europe.
Concernant les relations entre l’Eglise catholique et les juifs, le cardinal Koch a mentionné le récent document de la commission publié à l’occasion du 50e anniversaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate. (lire à ce propos l’article de Christian Rütishauser sj, Nostra aetate. Plaidoyer pour l'interreligiosité, paru dans choisir n° 670, octobre 2015). Il a révélé que le monde juif avait «bien accueilli le texte». Suite à cela, le Saint-Siège avait reçu «des invitations à un dialogue renouvelé».
Pour rappel, le cardinal Kurt Koch est aussi président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, et évêque émérite de Bâle. Il a enseigné la théologie dogmatique et les sciences liturgiques à la Faculté de théologie de l'Université de Lucerne et la théologie oecuménique à l'Institut catéchétique. Consacré évêque de Bâle en 1996 , il a été vice-président de la Conférence des évêques suisses de 1998 à 2006, puis président de 2007 à 2009. Il est devenu cardinal le 20 novembre 2010.
(Radio Vatican / rédaction)