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vendredi, 07 octobre 2022 16:31

La Biélorussie ferme "l'église rouge"

L'église rouge de Minsk est au centre de la capitale biélorusse | International © Pixabay/tortic84, Pixabay LicenseLes catholiques de la paroisse Saint-Simon et Sainte-Hélène de Minsk, en Biélorussie, n’ont plus accès à leur lieu de culte depuis fin septembre 2022. Sous prétexte de manquements à la sécurité, les autorités biélorusses ont ordonné d’évacuer en quelques jours «l’église rouge» située sur la place de l’Indépendance de la capitale. L’édifice religieux néo-roman, construit entre 1905 et 1910, fait partie des symboles de Minsk.

Le régime du dirigeant Alexander Lukachenko aurait résilié le contrat d’utilisation gratuite de l’église qui se trouve sur la place de l’Indépendance, à côté du bâtiment du gouvernement, qui est appelée «l’église rouge» en raison de la couleur de sa façade en briques. Lors des manifestations contre Loukachenko à l’été 2020, des manifestants avaient cherché à se réfugier dans ce lieu de culte, mais avaient tout de même été arrêtés. Selon un des prêtres, les autorités biélorusses ont affirmé que l’utilisation de l’église était trop dangereuse en raison de manquements à la sécurité. L’église est ainsi fermée sur ordre des autorités depuis une alarme incendie le 26 septembre 2022. L’archevêque émérite Mgr Tadeusz Kondrusiewicz et la paroisse ont appelé à prier pour sa réouverture rapide. 

Harcèlement anti-catholique

Environ 10% des Biélorusses sont catholiques. Mais le régime autoritaire de Loukachenko harcèle depuis longtemps l’Église catholique dans le pays. En 2020, il a interdit pendant quatre mois à l’archevêque Kondrusiewicz de rentrer de Pologne en Biélorussie. Le contexte était les critiques de Mgr Kondrusiewicz envers la violence policière contre des manifestants pacifiques. Quelques jours après le retour de l’archevêque à Minsk, fin décembre 2020, le pape François a accepté sa démission pour raison d’âge. Depuis, les évêques catholiques du pays se sont largement abstenus de critiquer publiquement la politique de Loukachenko.

Pendant ce temps, le nombre de prisonniers politiques en Biélorussie augmente de semaine en semaine. L’organisation de défense des droits de l’homme Vyasna dresse actuellement une liste de 1348 personnes.

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