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mercredi, 20 octobre 2021 09:31

Le Covid a freiné les femmes chercheuses

© Philippe Lissac/GodongLorsqu’un article est publié dans une revue scientifique, trois positions d’auteur·es mettent en exergue les chercheurs·euses principales de l’étude: premier-ère auteur·e, dernier·ère auteur·e et auteur·e de correspondance. Ces places sont déterminantes, notamment dans l’évaluation des carrières scientifiques et l’attribution d’éventuelles promotions. Des études précédentes ont démontré que ces positions étaient moins fréquemment occupées par des chercheuses que des chercheurs, en particulier les places de dernier·ère auteur·e, réservées aux scientifiques seniors. Une équipe de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en collaboration avec le groupe d’édition BMJ, démontre aujourd’hui que cette inégalité s’est accrue considérablement durant la première vague de la pandémie. Les  vieux réflexes ont la peau dure et ressurgissent en temps de crise...

«Nos résultats sont éloquents», relève Angèle Gayet-Ageron, professeure au Département de santé et médecine communautaires de la Faculté de médecine de l’UNIGE et... première auteure de l’étude. «Durant la première partie de la pandémie, début 2020, nous constatons une diminution de près de 20% des femmes premières auteures, de 12% des dernières auteures et de 20% d’auteures de correspondance dans les manuscrits traitant du COVID-19.» En cause? Le confinement, qui a contraint les femmes chercheuses à adapter leurs fonctions académiques, afin de gérer les tâches domestiques et l’école à la maison. «Il se pourrait que les femmes aient eu plus de difficultés à poursuivre leurs activités de recherche –au vu des surcharges professionnelles et familiales– comparées à leurs homologues masculins», appuie la professeure. Cette perte de visibilité s’est atténuée par la suite, avant de revenir au niveau d’avant la pandémie lors de la reprise progressive des activités de la société.

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