En divisant les chrétiens, le tribalisme pourrait conduire certains à douter des sacrements. «Nous ne pouvons pas construire notre nation ou l'Église en les fondant sur le tribalisme: si nous le faisons, nous dirons qu'il n'y a pas de baptême, de communion, de confirmation, et nous tomberons parce que c'est quelque chose qui nous divise», a souligné l'archevêque de Juba. C'est pourquoi encourage-t-il les fidèles et les prêtres du pays à lutter tous ensemble, collectivement et par tous les moyens, contre le tribalisme. «Le salut ne sera possible que pour nous tous, que nous soyons riches ou pauvres. Nous devons travailler ensemble, car c'est vraiment par notre coopération que nous pourrons nous sauver.» Il a aussi souligné la nécessité d'une coopération entre le clergé et les laïcs, déclarant: «S'il y a une mauvaise coordination entre le clergé et les fidèles, cela entraînera des échecs dans la plupart des activités de la paroisse ou du diocèse.» Enfin, rappelant que le Soudan du Sud est «une nouvelle nation» qui a obtenu son indépendance qu'en juillet 2011, et qui a donc des racines tribales plutôt que nationales, l'archevêque de Juba a appelé à «l'intervention de Dieu pour combattre le tribalisme».
Il existe 64 tribus au Sud-Soudan. Les principaux groupes ethniques sont les Dinka et les Nuer. Les principales formations politiques du pays sont divisées en fonction de l'ethnicité des dirigeants et des militants. La guerre civile, qui a éclaté en décembre 2013, a vu les principaux groupes ethniques du pays s'affronter. À plusieurs reprises déjà, les évêques sud-soudanais ont rappelé aux fidèles que le tribalisme est incompatible avec la foi chrétienne. «Tous les êtres humains sont à l'image de Dieu, aucune tribu n'est meilleure qu'une autre», avait rappelé Mgr Barani Edwardo Hiiboro Kussala, évêque de Tombura-Yambio, dans son message pour la Journée internationale de la paix 2020. (Agence Fides)