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lundi, 10 octobre 2022 10:57

Au cœur, la Parole

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La revue choisir est née en même temps que l’annonce du concile Vatican II en 1959. Or l’un des points centraux de l’assemblée conciliaire a été de mettre au premier plan la Parole de Dieu. Dans cette ligne, il s’est agi de faire fructifier les méthodes modernes, notamment historiques, pour la compréhension de la Bible.

Joseph Hug, exégète, a été membre du conseil de rédaction de choisir durant 42 ans et responsable du Centre de documentation et de formation religieuse (CEDOFOR), tenu par les jésuites de Genève, qui a fermé ses portes en 2018.

Quelques milieux romains obtus, hostiles à la recherche, se sont alors déchaînés pour faire taire les artisans du renouveau biblique, comme le raconte avec humour Jean-Louis Ska dans Exégèse: des notes à la musique.

Notre revue a toujours suivi les études bibliques, depuis ses débuts à aujourd’hui, avec des auteurs «maison» ou des invités. Ainsi, en 1963, Raymond Bréchet sj rapportait-il, dans un article intitué L’affaire du «Biblique», les divisions passionnées soulevées par les recherches de l’Institut biblique, tandis que Jean-Julien Weber, archevêque de Strasbourg, lui-même bi­bliste, écrivait dans le même numéro Valeur et limites des sciences bibliques.[1] Citons aussi Robert Stalder sj, qui écrivait en 1964 sur L’avenir de l’exégèse néo-testamentaire catholique,[2] et l’apport de Dom Hilaire Duesberg. Pendant plusieurs années, ce moine bénédictin du Bouveret a introduit nos lecteurs et lectrices à une lecture méditative des Écritures, en particulier à partir des textes de l’Ancien Testament (comme avec son texte Dieu sensible à l’ouïe?), avec une attention à l’anthropologie biblique.

Quelques années plus tard, la Résurrection du Christ, l’événement de Pâques et le message pascal, ainsi que les évangiles de l’enfance de Jésus retinrent l’attention de choisir. Puis, au cours du temps, ce furent au tour du livre de Job, de l’œuvre de Luc, de la figure de Pierre, des écrits apocryphes, etc. d’être analysés. Sans oublier les très nombreuses recensions, élogieuses ou critiques, qui ont permis de suivre l’actualité biblique.

Dans la nouvelle formule de la revue -un trimestriel depuis 2016- les thèmes bibliques n’ont pas fait défaut, comme avec l’article de Philippe Lefebvre op, Covid un signe venu de Dieu?[3] Car, comme l’a écrit Roselyne Dupont-Roc dans À l'image des hommes, père et mère, «les auteurs bibliques sont aux prises avec la grandeur et les limites du langage humain»[4] … et la Bible restera donc une œuvre toujours à décrypter. 

[1] In choisir n° 39, janvier 1963, pp. 16-18 et 18-23.
[2] In choisir n° 56, juin 1964, pp. 24-25.
[3] In choisir n° 697, octobre 2020, pp. 5-8.
[4] In choisir n° 681, octobre 2016, p. 17.

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