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U n i v e r s a l i s m e d e l ' h u m a n i t a i r e
des normes fondamentales des droits
de l'homme (interdiction de la torture et
des traitements inhumains ou dégra-
dants, prohibition des exécutions arbi-
traires, nécessité de garanties judiciai-
res). Remise en cause suivie d'une
re prise partielle de l'action humanitaire
par les forces armées des Etats (no tam -

ment au Kosovo, en Albanie et en Afgha -
nistan avec les Provincial Recons truc -
tion Teams) et par les acteurs politiques
(en Afrique du Nord ou au Proche-
Orient).
Le XX
e
siècle est aussi celui du rôle
croissant d'acteurs non étatiques dans
le secteur humanitaire. Plusieurs ONG
ont désormais des budgets plus impor-
tants que des agences onusiennes.
Ainsi les moyens de la Fondation Bill-
et-Melinda-Gates dépassent largement
ceux de l'OMS.
Enfin, on note la résurgence d'un huma -
nitaire d'inspiration religieuse, en parti-
culier chrétienne et islamique.
Les défis
Pour être universellement accepté,
l'humanitaire doit sans doute revenir
aux grands principes fondamentaux
formulés par le Mouvement internatio-
nal de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge : humanité, neutralité, impartia-
lité, indépendance et universalité.
Proclamés lors de la Conférence inter-
nationale de la Croix-Rouge à Vienne,
en 1965, ces principes garantissent la
légitimité et l'efficacité de l'action huma -
nitaire. Ils ont été largement repris par
l'ensemble des organisations humani-
taires, bien au-delà du Mouvement
international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge.
Plus que jamais aussi, le dialogue est
nécessaire entre les organisations hu -
ma nitaires internationales et les com -
munautés locales, afin de démontrer la
compatibilité de leur action avec les
traditions et priorités du terrain. Il est
essentiel de retrouver les racines loca-
les des principes humanitaires fonda-
mentaux. Nos civilisations interdépen-
dantes devraient tirer les leçons des
traumatismes collectifs du passé et
chercher à apprendre les unes des au -
tres leurs meilleures pratiques de soli-
darité.
Face à l'administration George W. Bush,
qui avait cru pouvoir impunément chan-
ger la définition juridique de la torture, il
fallait que des dirigeants spirituels amé-
ricains rappellent que « la torture est un
problème moral ».
12
Face aux urgences
des conflits, de la course aux arme-
ments, de la misère, de la faim, de la
pénurie d'eau potable, de la santé, de
l'éducation, des migrations massives,
de la violence et de l'exclusion, de la
mutation économique (« crise ») qui
frap pe l'ensemble de l'humanité,
13
un
dialogue entre les religions devrait per-
mettre de réaffirmer les valeurs com-
munes d'humanité, pour faire retrouver
son universalité à l'humanitaire, à la fois
dans l'action et dans le droit.
M. V.
15
s
o
c
i
é
t
é
juin 2013
choisir
12 · George Hunsinger (dir.), Torture is a Moral
Issue. Christians, Jews, Muslims and
People of Conscience Speak Out,
Grand
Rapids, Michigan/Cambridge U.K., William
B. Eerdmans Publishing 2008, 272 p.
13 · Cf. Fédération internationale des So -
ciétés nationales de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge,
« Cri d'alarme face
aux nouveaux pauvres en Europe », février
2013.
Réouverture du
Musée international
de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge
A l'occasion du 150
e
anniversaire de la fon-
dation du CICR, et
après deux ans de tra-
vaux, Genève re trouve
son musée.
Sa nouvelle exposition
permanente est organi-
sée en 3 espaces
thématiques, conçus
par des architectes de
renommée internatio-
nale : défendre la
dignité humaine,
reconstruire le lien
familial, refuser
la fatalité
Av. de la Paix 17
1202 Genève
www.micr.ch/fr