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C h ô m e u r s , e t p u i s ?
une plus-value à mon profil d'em-
ployée. A long terme, cela me permet-
tra d'accéder à un emploi où mon
salaire ne sera plus sous-évalué. »
Même son de cloche du côté d'un tren-
tenaire diplômé en économie. Si lui
aussi peste contre le contenu et la
durée du stage, il se dit néanmoins
satisfait de son conseiller au SRP et
bien encadré.
Contacté, Bernard Babel, le directeur
général de Pro, dit ne pas voir l'intérêt
d'effectuer des changements à la mé -
thode. « Ce sont des stages de mise en
situation professionnelle », insiste-t-il,
allant jusqu'à nier leur aspect évaluatif.
Un régime unique
Côté Vaud, la loi sur l'action sociale
vaudoise (LASV) institue le revenu d'in-
sertion (RI) qui correspond à l'aide
sociale du canton. Elle comprend à la
fois des prestations financières et des
prestations pour la réinsertion profes-
sionnelle. Vaud ne distingue donc pas
les demandeurs d'emploi en fin de droit
des autres cas pris en charge.
« Lorsqu'une personne est estimée ap te
au placement, même si elle n'a plus
droit à des allocations de chômage, elle
va continuer à être suivie par l'ORP et
poursuivre les démarches de recher-
ches d'emplois ainsi que les procédu-
res d'aide au placement », explique
Françoise Jaques, cheffe du service de
prévoyance à l'aide sociale. « Et quand
elle n'est plus estimée apte, elle béné-
ficie de mesures octroyées par le ser-
vice social, qui peuvent aussi être des
mesures de préparation à un retour à
l'emploi. »
En avril dernier, les bénéficiaires du
revenu d'insertion (RI) inscrits auprès
d'un ORP en tant que chômeurs étaient
2777, soit 33 de plus par rapport à
mars 2013 (+1,2 %) mais 15 de moins
qu'en mars 2012 (-0,5 %). Françoise
Jaques signale que l'aide sociale ac -
cueille 600 nouveaux dossiers chaque
mois, dont une forte proportion pro-
vient de personnes ayant épuisé leurs
allocations de chômage : « Nous avons
effectivement, comme le canton de
Genève, subi très fortement l'impact de
la quatrième révision de la LACI, avec
une arrivé de 500 nouveaux dossiers au
1
er
avril 2011 et une pérennisation de la
hausse liée à cette réduction des pres-
tations du chômage. »
L'aide sociale vaudoise essaie, elle
aussi, de solutionner ce problème en
renforçant les programmes orientés
vers le retour à l'emploi et la collabora-
tion avec l'ORP. Quant aux contenus de
ses programmes, « le catalogue est
vaste », selon la cheffe de service. Mais
que dire de leur efficacité ? Pour
Françoise Jaques, il est difficile d'éva-
luer la performance des mesures : « On
le fait avec prudence et sur de petits
effectifs. Mais en comparant deux
groupes de personnes à profils équiva-
lents, on a constaté qu'il y avait une
vraie plus-value à mettre en place des
mesures d'insertion. »
Sait-on jamais, ce régime simplifié
pourrait à long terme s'avérer finale-
ment plus efficace que les autres.
Certes, le marché du travail totalement
sclérosé est la cause majeure de la pré-
carité ambiante. Et le modèle idéal
n'existe pas, même si, malgré sa forte
concentration en habitants, Vaud affi-
che de meilleurs résultats que Genève.
Mais ces observations engendrent sur-
tout une autre interrogation. Ne fau-
drait-il pas intervenir en amont, en ren-
forçant les effectifs des ORP débordés,
pour atténuer les effets néfastes de
cette révision ?
T. G. T.
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juin 2013
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