d'une étonnante espérance. Une plon- gée dans le néant et, tout au fond, une lumière, « la présence invisible ». attend ceux qui restent, en particulier les parents : celle de prier inlassable- ment pour le fils, la fille décédé(e). La prière pour les défunts constitue à la fois un acte de charité et d'espérance. Elle soutient la confiance du défunt en présence de l'Amour, elle l'encourage à ne pas désespérer de son geste mal- heureux, elle le pousse à se jeter dans les bras de la Miséricorde divine, à dire oui à Dieu ; et enfin, elle soutient l'espé- rance de ceux qui prient, leur donnant la certitude intérieure que leur enfant est reçu... Les jeunes touchés par un suicide réagissent particulièrement fortement, voire violemment au choc. Ils sont effondrés, sans voix. Un lourd silence pèse autour de l'événement. Il faut sim- plement être avec eux, vivre ce temps de silence, aussi lourd soit-il, écouter leur révolte, leur incompréhension, leur questionnement sur l'absence et le « silence de Dieu »... Vivre l'émotionnel sans forcer le rationnel. Etre à l'écoute, humblement, pauvrement. S'ils se sentent aimés, accueillis par l'adulte à ce moment-là, tels qu'ils sont, plus tard ils reviendront et lui poseront les bonnes questions. Un dialogue se nouera autour de l'histoire de celui qui est parti, du pourquoi de son geste, du sens de la vie, de leur éventuelle res - ponsabilité, de leur manque d'écoute ou d'observation... des peut-être. Bien sûr, on ne change rien avec les si, par contre, on peut réfléchir ensemble sur comment transformer son présent, son travailler sur un futur possible et positif, sur l'espérance et l'amour de la vie, et abandonner les si à la miséricorde du Père. Et puis, si Dieu garde le silence quant au passé, il se présente devant nous comme chemin d'avenir et force d'amour dans notre présent. On ne peut tout expliquer... Le chauffeur qui pose trop souvent son regard sur son rétroviseur va droit dans le mur. Un petit coup d'oeil sur l'arrière aide à ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, mais notre vue doit traverser le pare-brise pour viser devant, en direc- tion de la route. Jésus ne nous a-t-il pas dit qu'il est « le chemin, la vérité et la vie ? » (Jn 14) Pour avoir déjà personnellement animé ce genre de dialogue avec les jeunes, à la suite du départ d'un des leurs, je puis confirmer que ce sont des moments de grâce. La redoutable épreuve consiste à trouver les mots qui lancent la discus- sion. Au départ, les sanglots étouffés, les têtes baissées ou appuyées sur une autre épaule, le mutisme, créent une ambiance de total désespoir. C'est ainsi que les jeunes expriment leur détresse et leur désarroi. Par ailleurs, ils sont sensibles à l'adulte qui veut fran- chement les aider, même si au démar- rage celui-ci sert de paratonnerre, puis de canalisateur de leurs « éclats ». Le débat amorcé devient vite passion- nant, riche de sentiments, d'idées posi- tives, d'envies de changer le monde, d'être plus proches et plus attentifs à l'autre, à ce qu'il vit ou l'inquiète. Les jeunes ont en eux cette capacité im - pressionnante de rebondir, de trouver des ressources, de repartir l'esprit ha - bité de bonnes résolutions. Avant de se quitter, ils ne refusent jamais d'entrer dans un moment de prière, de recuei l - lement ou de silence. On peut leur faire é é |