pauvreté et de précarité de manière plus large, et surtout agir ! C'est ce que demande La Genève escamotée. Ce collectif composé de travailleurs so - ciaux et de membres d'associations de solidarité souhaite l'organisation d'états généraux de lutte contre la précarité et la pauvreté, réunissant les acteurs publics, cantonaux comme municipaux, les as - sociations représentatives et toutes les personnes directement concernées par la précarité. « Il est urgent que l'on ar - rête de se "renvoyer" le pauvre ou de le cacher honteusement, et qu'on le pren ne pleinement en compte. La pré- carisation des politiques pu bliques ne doit pas devenir la norme de notre so - ciété, et ainsi plonger dans la précarité une majorité de la population. Il y va de l'essence même de notre démocratie. » Les personnes qui se retrouvent à la rue à Genève sont de plus en plus nom breuses. Leur parcours diffère, mais elles ont en commun de faire les frais d'une précarisation grandissante du monde du travail numéro) sociaux. Plus de 400 personnes, selon les esti- mations des associations, cherchent quotidiennement un lieu chaud pour passer la nuit, pour 38 places d'héber- gement d'urgence payantes (à l'Armée du Salut, par exemple). Les moins chanceux se débrouillent dans les ca - ges d'escaliers et les caves, ou dans des abris de fortune sous les ponts ou dans les parcs. outre une humiliation pour ceux qui les vivent, un sentiment d'insécurité chez les habitants des quartiers confrontés à cette grande précarité. Certes, le Service social de la Ville de Genève ouvre, de mi-novembre à fin mars, deux abris de la Protection civile, d'environ 200 places au total, à toute personne dormant dehors. Mais un nombre prédéfini de jours est accordé à chaque « bénéficiaire », sauf en cas de « grand froid » (-10° la nuit et -0° la journée, sur une période de plus de 48 heures). Durant le reste de l'année, au - cune structure municipale ou cantonale gratuite n'est ouverte pour ac cueillir les personnes sans domicile. Pourtant les sans-abri sont tout autant en danger en été qu'en hiver. Durant la période esti- vale, les risques de déshydratation, associés à d'autres facteurs (alcool, chaleur, vêtements inadaptés pour la saison, etc.), sont importants et les décès sont même plus fréquents. Le collectif dénonce « cette politique du thermomètre » et demande l'ouverture de lieux d'hébergement d'urgence à l'année. Pour La Genève escamotée, la pau - vreté ne devrait plus être considérée comme une fatalité : « Les lacunes des politiques publiques actuelles sont criantes. La mise en place d'un plan d'action sociale digne de ce nom et dans une optique de recréation du tissu social et démocratique à long terme devient urgente. » u |