i t i q « Ce nouveau comportement a été stoppé net par la guerre en Afghanistan et la fin des conflits au Kosovo, taris- sant l'approvisionnement en héroïne base, remplacée sur le marché par la cocaïne. Le seul petit îlot subsistant de trafic d'héroïne issu du Kosovo est à Genève, et dans une moindre mesure à Zurich. La cocaïne, elle, passe par la Hollande et l'Espagne via l'Afrique. Les mules qu'on arrête quotidiennement vont pratiquement toujours à Amster - dam. J'y suis allé. Et quand on voit l'im- mensité du site où sont débarqués les containers des paquebots, on voit bien qu'il est impossible pour la police de contrôler les ports. » Chez le consommateur, l'effet eupho- risant de la cocaïne, de courte durée, a créé des comportements compulsifs. Certains se font 20 à 30 shoots par jour. Les seringues s'échangent à nouveau, avec les problèmes sanitaires qu'on connaît. La cocaïne se sniffe et se fume aussi sous forme de crack, avec des dégâts énormes. On est passé subite- ment de la fin des années 1990, où l'on considérait la cocaïne comme une dro- gue récréative, à un produit bien plus pernicieux quand il est consommé en masse par des gens déstructurés. Et pour cette drogue, il n'y a pas de prise en charge socio-thérapeutique possi- ble, car il n'existe pas de "méthadone" de la cocaïne. donc génératrice de violences, contrai- rement à l'héroïne qui est un dépres- seur du système nerveux central. Dès le début des années 2000, des centres, comme le drop-in de Neuchâtel, place des règlements, ne toléraient plus les chiens... parce qu'il y avait trop de bagarres. Ces comportements se sont généralisés dans l'espace public. Ces nouveaux toxicomanes, plus viru- lents, sont aussi beaucoup plus diffici- les à gérer sur le plan policier. » elle montrée du doigt quand parle de drogue et de délinquance ? « Les Maghrébins sont spécialisés dans le trafic du cannabis et du haschich. Ils empiètent aussi parfois sur les territoi- res de la cocaïne, un marché bien plus lucra tif. Un kilo de cocaïne permet de tirer 250 000 francs de bénéfices ; un kilo de cannabis, 10 000 francs. Il y a, par contre, immensément plus de clients de cannabis que de cocaïne (des centaines de milliers). C'est là qu'ils s'y retrouvent. » Le souci majeur du trafic de cannabis vient de l'existence de communautés spécialisées dans le domaine, notam- ment les Africains de l'Ouest, qui po - sent problème sur le plan de la gestion de la sécurité urbaine. Car leur trafic se déploie au coeur de l'espace public. » gênant du cannabis et du haschich est de permettre à tout citoyen majeur de cultiver des plans chez lui pour sa consommation personnelle. Avec quels bénéfices ? « Un régime d'autorisations, plutôt que de simple répression, permettrait de sortir les fumeurs de joints de la clan- destinité. Je connais beaucoup de pour jeunes et adultes, créé en 1974. L'offre thérapeutique est adaptée à la pro- blématique du patient. Les prises en charge se complètent, au besoin, par un soutien social et/ou des offres pharmaco- logiques telles que cure de substitution et/ou médication psychotrope. |