o q mains. J'ai acheté des roses et de la les- sive. Je me suis dit : « Tiens, les grands mots sont lâchés. » J'ai pensé à toutes les inquisitions, à tous les pogroms, à tou- tes les croisades qui ont ensanglanté l'histoire au fil des âges et des carna- ges. J'ai pensé à toutes les chasses aux sorcières - ou aux libres-penseurs, ou aux communistes, ou aux intellos, ou aux homos, et j'en passe - qui ont fait honte à l'humanité. A toutes les idéolo- gies totalitaires dont ces horreurs ont découlé. A tous les hégémonismes poli- tiques, religieux, raciaux qu'elles ont contribué à renforcer. Et qui se récla- maient tous, d'une façon ou d'une au - tre, de cette fameuse « morale », faus - sée, criminelle, liberticide car imposée de l'extérieur, et fondée au surplus sur une appréciation éminemment arbi- traire du bien et du mal. Alors que la morale, la vraie, ne trou ve son sens que dans les valeurs de l'âme et ne s'inspire que d'une seule règle univer- selle : ne pas faire aux autres ce qu'on laient de Jérôme Cahuzac. J'ai regardé la deuxième chaîne. Ils en parlaient aussi. J'ai regardé la troisième chaîne. Rebelote ! Au final, j'ai dû me faire une raison. Jérôme Cahuzac, à toutes les sauces, colonisait l'ensemble des chaînes francophones. J'ai éteint la télé et j'ai fait mon repassage. les projecteurs. Enfin si : cette fois, ils ne parlaient plus seulement du vilain menteur Cahuzac, mais aussi des mé - chants fraudeurs fiscaux qui venaient planquer leur argent en Suisse. J'ai éteint la télé et j'ai rempli ma feuille d'impôts. attendre, ils ont parlé du secret ban- caire. Pfff ! J'ai éteint la télé et je suis allée chercher des sous au Ban comat. tion et d'argent sale. J'ai éteint la télé et je me suis dépêchée d'aller dépenser |