III) et les « trois grandes questions » de Kant (chap. VI). Deux textes consacrés à la phy- sique, rajoutés, par bonheur, à l'édition alle- mande, concluent heureusement le livre. Rien ne résume mieux peut-être cette pen- sée pénétrante et engagée que ce mot puissant : « La démocratie, l'affranchisse- ment des esclaves et l'ordre social donnent une forme institutionnelle à ce qui devrait être attendu de chaque chrétien comme attitude du coeur. » intrigante ». Qui dit intrigue, dit, selon le dictionnaire, « machination secrète » ou « déloyale » « pour obtenir un avantage ou pour nuire ». L'auteur, qui a été plus de vingt ans pasteur de l'Eglise réformée de France, nous offre dans ces lectures vingt rencontres qui lui ont permis de schémati- ser la relation pastorale, à l'aide d'une tri- angulation dont les sommets sont : le sujet, le pasteur et les Ecritures. Antoine Nouis tente de renoncer à toute prétention humaine ou spirituelle afin de s'attacher à la seule vocation d'être « une araignée tissant des fils entre la Parole de Dieu et ses contemporains ». Il affectionne le récit biblique qui permet au sujet de met- tre en intrigue son histoire et de l'inscrire dans un ensemble qui la dépasse ; d'élargir ainsi l'espace de compréhension du sujet, de creuser des brèches dans les impasses où il est enfermé. La mémoire à laquelle il fait appel est tou- jours un mélange de souvenirs et d'oublis qui se laisse recomposer, à partir d'une intrigue personnelle, en fonction de désirs, d'interdits, d'attente et de représentations. Les récits bibliques disent ce qui se vit, ce qui se sent, ne rapportant pas exactement les faits, mais se manifestant dans une nar- ration qui permet d'opérer des déplace- ments, d'ouvrir des fenêtres, de dégager de nouvelles perspectives lorsqu'une situa- tion est nouée. Selon Tzvetan Todorov, aucun aphorisme, quelque profond qu'ils soient, ne se peuvent comparer en inten- sité et en plénitude avec une histoire bien racontée ». L'auteur nous livre avec simplicité, et sou- vent humilité, ses rencontres, ses question- nements, ses doutes, sans que la valeur de cette lecture intrigante ne soit remise en question, car, nous dit-il, cette démarche invite le sujet à entrer dans le cercle des auditeurs, à s'asseoir autour d'un feu, à laisser le conteur lui raconter la Bible, à se laisser surprendre, émouvoir et aussi à se laisser déplacer par le récit. Les chapitres 1 et 2 se lisent avec bonheur, alors que les 3 et 4, qui sont une sorte de synthèse, sont plus difficiles et s'adressent à un public averti. Précisons que sur les vingt rencontres présentées, quatorze ont été fécondes et six ne l'ont pas été. chapitres, chacune occupant une page, plus ou moins remplie. Ce qui frappe, c'est d'abord le ton simple, familier, celui de la conversation. Pas de dogmatisme, pas de sentences ; des affirmations de foi, certes, mais parfois, en guise de réponses, d'au - tres questions provoquées par la question posée... Celles sur Jésus sont les plus nombreuses : de « Jésus a-t-il toujours su qu'il était Fils de Dieu ? », à « Pourquoi Dieu n'a-t-il pas défendu Jésus ? », en passant par « Jésus a-t-il eu des enfants ? », et enfin « En quoi Jésus est-il le Sauveur ? ». Beaucoup d'interrogations aussi au sujet de la mort et de la résurrection : « A quoi ressemble le Paradis ? », « Pourquoi y a- t-il l'Enfer si Dieu pardonne toujours ? », et quelques-unes, inévitables, sur la vie en Eglise : « Qui commande dans l'Eglise ? », « Pourquoi les prêtres ne peuvent-ils pas se marier ? », etc. Nous retrouvons simplement des réflexions que nous nous sommes faites un jour ou i v e o t s |