Une interview de Ch. von Siebenthal avec Paul Erbrich s.j., professeur de philosophie des sciences naturelles, Munich

S'adapter ou disparaître? Telle pourrait bien être l'alternative offerte à l'homme dans un proche avenir, s'il continue à polluer l'air qu'il respire au rythme actuel. Mais une mutation ne peut pas se produire rapidement. L'homme en aura-t-il le temps? En attendant, il s'acclimate comme il peut, physiquement et psychiquement, aux nouvelles conditions de survie qui lui sont offertes.

Comment agir face à la menace d'une destruction de l'environnement? A cette question on obtient principalement deux réponses. Nous devons soit changer notre manière de penser, trouver de nouvelles valeurs ou encore préparer une nouvelle éthique; soit changer notre manière de vivre, en nous révoltant contre la dictature de la consommation.
En guise de point de départ, voici les diverses constatations que l'on peut faire à propos de l'eau. Elle est un des garants essentiels de la vie sur cette terre, agent essentiel de notre propre métabolisme comme de celui de toute la planète qui est bien le seul corps du système solaire où elle a pu se maintenir à l'état liquide.
La dérégulation est à la mode. Elle couvre un vaste programme allant des simples aménagements légaux jusqu'aux privatisations à large échelle du secteur public. Malgré ses multiples facettes et des différences selon les pays, on lui connaît au moins un trait commun: elle témoigne d'une foi aveugle dans les bienfaits du marché. Son ampleur et sa généralisation surprennent. Face aux impasses qui ont conduit à la démolition symbolique du mur de Berlin en 1989, on peut comprendre qu'elle se présente comme une recette capable de gérer le passage d'une économie planifiée à une économie de marché dans les pays de l'Est; on peut aussi admettre que certains la voient comme l'unique panacée capable d'accélérer le processus de développement dans le Tiers Monde. Mais qu'elle s'impose aux sociétés occidentales comme une voie de salut laisse perplexe.
jeudi, 06 avril 1995 02:00

Imiter les riches ou les pauvres

«Ciel, ma terre!» s'exclament cette année l'Action de Carême et Pain pour le prochain. C'est aussi ce qu'on a envie de crier au retour d'un voyage en Thaïlande. Il nous conduit à une réflexion subjective sur le développement, qui doit plus à des rencontres qu'aux analyses scientifiques ou aux statistiques.
La crise écologique est une réalité qui suscite un large consensus. Cependant, ce consensus éclate lorsqu'il s'agit d'en établir les causes. Il n'y en a plus du tout lorsqu'il s'agit de se mettre d'accord sur une thérapie.
L'année 1990 restera dans les annales comme la plus chaude sur le plan mondial depuis le début des observations climatiques fiables, il y a environ 120 ans. Certains ne manqueront pas d'y voir les prémices du réchauffement annoncé, conséquence de l'accroissement de l'effet de serre.
Dès son apparition sur terre, l'Homme a cherché à exploiter au maximum la nature et ses ressources. C'est la hache et le recours au feu qui lui ont d'abord permis de déboiser la forêt qui couvrait pratiquement tout notre continent, cela pour y développer champs et pâturages. Mais, souvent pratiquée abusivement, la déforestation a entraîné l'érosion de régions entières, notamment autour du bassin méditerranéen. Cependant, l'Homme a aussi en même temps pris conscience de la nécessité de préserver son milieu de vie, ou du moins certains de ses éléments. C'est ainsi que chez les Grecs et surtout les Romains, la circulation de l'eau domestique a, par exemple, suscité des circuits complexes, fort intelligemment et efficacement conçus.
samedi, 06 juillet 1996 02:00

Les enjeux de climat

Face au changement du climat et aux conséquences graves qui peuvent en résulter pour l'humanité, la « Communauté oecuménique suisse de travail, Eglise et environnement » a décidé de s'engager pour que les émissions de dioxyde de carbone (C02) diminuent en Suisse. Une « pétition-climat », adressée aux instances politiques helvétiques ainsi qu'à l'ONU, a été lancée le 1er juin par les Eglises chrétiennes et des Organisations non gouvernementales. Pour les responsables de cette pétition, il est urgent d'agir aujourd'hui et il est du devoir des chrétiens d'être en première ligne quand il s'agit de respecter la création de Dieu. Le spécialiste des questions d'environnement René Longet nous rappelle ici l'enjeu du problème climatique.