L'annuelle Semaine des religions, qui invite chacun à la connaissance des croyances et pratiques religieuses des autres, a démarré. Ne serait-ce pas un moment propice pour aller à la découverte de l’exposition Dieu(x), modes d’emploi? Après avoir fait escale dans plusieurs grandes villes d’Europe et du Canada, celle-ci s’est établie à Genève pour quelques mois, dans une version spécialement adaptée pour la ville de Calvin. Son logo –un Rubik’s cube dont les faces sont ornées des symboles de différentes confessions– offre une jolie métaphore de ses enjeux. Il s’agit de faire (re)découvrir les différentes religions dans leurs pratiques et leur foi au quotidien.
Jusqu’au 19 janvier 2020, à Palexpo Genève
Au-delà de la dithyrambe, l’exposition du Kunstmuseum de Bâle Or et gloire relate non seulement l’une des époques les plus glorieuses de l'histoire de Bâle et de sa cathédrale sous le règne de Henri II (1002-1024), mais aussi les cinq siècles qui succédèrent à cet âge d’or de la ville, jusqu’à Hans Holbein le Jeune.
La cathédrale n’a guère eu de chroniqueurs, en dépit de l’éclat des donations royales dont elle a fait l’objet tout au long de son histoire. À la chute de l’empire carolingien, qui avait favorisé la cité et la partie jurassienne du diocèse, le territoire revient au royaume de Bourgogne. Mort sans descendance, Rodolphe III, son dernier prince régnant, décide de le léguer à son neveu Henri II, futur empereur du Saint Empire.
Les missionnaires protestants dont on suit la trace dans cette exposition passionnante retraçant L’entreprise missionnaire suisse romande en Afrique australe (1870-1975) font éclater les clichés. Ce sont des évangélisateurs, certes, mais aussi des médecins, des scientifiques (leur apport aux musées ethnographiques suisses par leurs documents, films, objets, écrits sont précieux) et même, pour certains, des partisans de l’indépendance face à la colonisation, portugaise en particulier. Se douterait-on que les Archives cantonales vaudoises contiennent tout un pan de l’histoire de la révolution au Mozambique par le biais de ces missionnaires romands?
À l'Espace Arlaud de Lausanne jusqu’au 11 novembre.
La culture aborigène s’étend sur près de 60’000 ans. Sa reconnaissance n’est pourtant effective que depuis quelques décennies en Australie, et plus récemment en Europe où elle suscite un formidable engouement. Unique centre européen dédié exclusivement à l’art aborigène, la Fondation Opale de Lens (VS), créée par Bérengère Primat en 2018, contribue à en accroître le rayonnement. Pour sa première exposition, elle présente Before Time Began, un regard sur un demi-siècle d’art aborigène contemporain à travers une sélection de près de 80 œuvres d’artistes majeurs, des origines jusqu’aux créations très récentes des APY Lands.
À voir jusqu’au 29 mars 2020
Ornement d’un jeune garçon pour son Mérèrémeit, 2013 © MEG, Aurélien FontanetParmi les images contemporaines des peuples autochtones exposées à Nantes, propriété du MEG (voir l'article précédent), celles de deux photographes d’origine suisse offrent un regard atypique et militant sur l’Amazonie (notre portfolio à découvrir en fin d'article).
Comment représenter le silence en peinture? Comment rendre sensible l’absence de bruit sans avoir recours à l’ouïe? Voici l’une des questions qui traversent l’exposition proposée par le musée Rath. Le premier élément de réponse se trouve dans le titre: il n’y a pas de silence unique. En cherchant à dépasser les limites de leur médium, à traverser le mur du son à coups de pinceaux, les artistes ont ouvert des voies multiples. Du portrait au paysage, de la nature morte à la peinture sacrée, de la peinture classique à la peinture contemporaine, le musée Rath nous invite à contempler des œuvres variées -presque opposées-, à explorer l’espace des silences possibles au fil de plusieurs salles sombres et austères.
À voir jusqu’au 27 octobre 2019.
Ci-contre: Intérieur avec piano et femme vêtue de noir, 1901, Vilhelm Hammershøi (1864-1916), huile sur toile © MAH/Collection privée/Photo: F. Bevilacqua
Natascha IV, Franz Gertsch, 1988Si vous ne savez pas où passer quelques jours de vacances cet été et que vous n’êtes jamais allé au MASI de Lugano (Museo d’arte della Svizzera italiana / Musée d'art de la Suisse italienne), courez-y. Vous découvrirez dans son vaste sous-sol d’impressionnants tirages des gravures de Franz Gertsch aux côtés d’œuvres -plus modestes par la taille mais pas par le génie, loin s’en faut- d’Edvard Munch et de Paul Gauguin.
À voir jusqu’au 22 septembre 2019.
Cendrillon, installation de J. Watts © MEGLes enfants les écoutent les yeux grands ouverts et les doigts entortillés, leurs oreilles ne suffisant souvent pas à vivre le conte à sa juste valeur. Et ils ne sont pas les seuls à les apprécier, certaines histoires ne leur étant d’ailleurs pas destinées. Avec sa nouvelle exposition La fabrique des contes, le MEG met en lumière les récits traditionnels populaires européens.
À découvrir jusqu'au 5 janvier 2020.
Hodler, "Femme en extase", 1911, coll. privée, BerneL’extase renvoie communément au sacré, à ses rites, autant qu’à des scènes de visions mystiques et le plus souvent à de lointaines contrées historiques. C’est pourtant à la rencontre de nos contemporains et à un contexte largement profane que nous convie le Centre Paul Klee de Berne jusqu’au 4 août. Une belle exploration des représentations singulières de l’irreprésentable, à partir d’une sélection d’œuvres de très grande qualité.
«Des artistes renommés tels que Marina Abramović, Marlene Dumas, Meret Oppenheim, Auguste Rodin, Henri Michaux, Andy Warhol et Paul Klee font l’objet de rapprochements surprenants», note le commissaire de l'exposition. «Ils explorent la ligne de crête qui sépare l’envol de la chute, la maîtrise de soi de la perte de contrôle, l’élan créateur de la folie, l’ascèse de l’excès, la transcendance spirituelle de l’autodestruction physique, la libération de la dépendance.»
Pablo Picasso (1881-1973) Autoportrait, 1901, © Succession Picasso/2018, ProLitteris, Zurich, Photo: © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris)/Mathieu RabeauL’artiste aurait pu s’en tenir à ses deux périodes, bleu et rose, qui sont à elles seules une œuvre en soi. Au-delà du génie des commencements, la Fondation Beyeler nous invite à découvrir un autre Picasso, infiniment plus mélancolique, aux antipodes de son œuvre future pas toujours amène et à laquelle les récentes expositions prêtent influences diverses et encombrants ingrédients de vie privée.
Prolongation jusqu'au 16 juin 2019!
Paysage aquatique (1840-1845) de William Turner © Tate, Londres 2019Il revient à l’Angleterre victorienne le mérite d’avoir su se forger (particulièrement durant les années 1860/1870) une esthétique propre, dont l’empreinte sera déterminante sur ses voisins outre-Manche. La Fondation de l’Hermitage à Lausanne entreprend avec ambition et originalité d’en relater l’histoire. À travers une sélection de près de 60 œuvres, l'exposition illustre la richesse de l’art anglais au XIXe siècle.
À découvrir du 1er février au 2 juin.
Il est loin ce temps où Jean Dubuffet espérait la reconnaissance de «l’art des fous» et des marginaux. Le formidable engouement qu’il suscita a entraîné avec lui la quête de nouveaux territoires. À l’Europe centrale succède depuis une dizaine d’années le Japon, auquel s’attache la Collection de l’Art brut à Lausanne dans une exposition qui regroupe vingt-quatre créateurs jusque-là inconnus en Europe.
Art brut du Japon, un autre regard, jusqu’au 28 avril, Collection de l’art brut, Lausanne
Art brut japonais II, Halle Saint-Pierre, Paris, jusqu’au 10 mars