Dans son écrin lumineux surplombant le lac, à côté de la maison familiale de Ramuz, le musée d’art de Pully présente une remarquable collection privée. Au temps de Bonnard et Mucha (sous-titre de l’exposition), on cherchait autant la révolution des formes que le décloisonnement de l’art, notamment par l’affiche dans la rue.
Un Christ en pied montrant ses plaies -un Christ de douleur en bois de noyer (1460-1470)- nous accueille à l’entrée de l’exposition CORPUS Le corps et le sacré, qui se tient au Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF) jusqu’au 27 février 2022. Cette exposition sur le corps et la corporéité, ponctuée depuis l’automne dernier de conférences, de visites guidées et d’ateliers, est la première d’un cycle qui jalonnera la programmation du MAHF ces prochaines années. Elle veut explorer les relations complexes et passionnantes entre le corps et le sacré.
Aujourd’hui plus que jamais, Georgia O’Keeffe (1887-1986) colle à notre époque qui veut célébrer les femmes artistes et la nature. La Fondation Beyeler l’illustre par une grande rétrospective de cette figure marquante de l’art moderne américain du siècle dernier, mettant en lumière sa façon particulière d’observer son environnement et de traduire sa vision de la réalité, au-delà peut-être de la féminité. À voir jusqu'au 22 mai 2022 à Bâle.
Âgée de 55 ans, Nicole Eisenman, plasticienne américaine née en France, fait l’objet d’une véritable rétrospective, volontiers dérangeante par les questions sociales qu’elle soulève avec une infatigable détermination. C’est aussi dans une confrontation assumée voire revendiquée avec les grandes figures de l’histoire de l’art que le Musée des Beaux-Arts d'Argovie -Aargaeur Kunsthaus- choisit de replacer une artiste résolument inclassable. Têtes, baisers, batailles - Nicole Eisenman et les Modernes est à découvrir du 29 janvier au 24 avril 2022.
La photographe d’origine valaisanne Sabine Weiss est décédée mardi 28 décembre à l’âge de 97 ans. Reconnue et honorée comme la dernière représentante de l’école humaniste française, elle avait couvert tous les champs possibles de la photographie dont elle avait fait un art de vivre. Nathalie Dassa l'avait rencontrée il y a quelques mois pour choisir. Notre revue a en outre édité dans son n°702 de janvier 2022 un portefolio présentant quelques-unes de ses œuvres, un hommage qui résonne aujourd'hui comme un merci.
Voilà bientôt un mois que l'artiste suisse Sophie Taeuber-Arp (1899-1943) est mise à l'honneur au MoMa de New York. L'exposition Abstraction vivante, déjà présentée au Kunstmuseum de Bâle puis au Tate de Londres, restitue l’entièreté de son œuvre foisonnante et transversale, et pourtant méconnue. Justice est donc est en train de lui être rendue. Par leurs acquisitions, le Centre Pompidou à Paris, le MoMA à New York et pléthore d’institutions suisses, tel le Kunstmuseum de Bâle, désignent l'étendue des talents de celle qui fut longtemps présentée comme la femme de Jean Arp.
Le sujet s’inscrit dans une tendance de fond, confirmée par la prolifération de manifestations dédiées aux «artistes femmes». Gagnée par cette véritable génération spontanée, la Fondation Beyeler de Bâle scrute, ainsi que l’annonce le titre de l’exposition Close-up (gros-plan), huit peintres et une photographe dont il s’agit de cerner le «regard spécifique sur le monde».
À voir jusqu’au 2 janvier 2022.
Indignez-vous! La nouvelle exposition du Musée d'ethnographie de Genève (MEG) pourrait reprendre sans rougir le titre du célèbre ouvrage de Stéphane Hessel. Injustice environnementale - Alternative autochtones donne la parole aux peuples autochtones qui, dans le monde, font preuve d'un savoir-être et d'un savoir-faire remarquables pour faire face aux dégradations de leurs territoires, accélérées par les changements climatiques.
On la connaît sans la connaître, en la réduisant souvent à sa contribution au mouvement surréaliste auquel elle a apporté d’imaginatives métaphores visuelles. Le Kunstmuseum de Berne dépasse les clichés, restitue son identité singulière et donne à l'œuvre de Meret Oppenheim (1913-1985) toute son ampleur. Meret Oppenheim: My exhibition est à découvrir du 22 octobre au 13 février 2022 à Berne. Elle prendra ensuite place au Museum of Modern Art de New York et à la Menil Collection de Houston.
La Fondation Beyeler rend hommage à l’un des pionniers historiques de la modernité. Capable de miracle, l’institution -dont le créateur Ernst Beyeler était un ardent défenseur de l’avant-garde- donne toute son ampleur au génie de Goya au travers d’une rétrospective d’envergure qui englobe soixante-dix peintures et une centaine de dessins et gravures. S’y déploie un vaste éventail d’expériences et de passion vécues durant la longue carrière d’un artiste qui meurt en exil à l’âge de 82 ans. À voir jusqu'au 23 janvier 2022.
Dominé par le souvenir lumineux d’Alfred Manessier, artiste et homme de foi, le Père dominicain Kim En Joong renoue avec un genre dont le XXe siècle s’était progressivement éloigné. À l’occasion de la célébration des 1400 ans de la mort de saint Ursanne, Kim En Joong expose au Cloître de la Collégiale et au Caveau de Saint-Ursanne 140 peintures inédites réalisées en «action de grâce». Leur vente a pour finalité de financer les vitraux du cloître.
Depuis trente ans, les peintures de cette ancienne graphiste, originaire de Berne, explorent le monde de l'imaginaire dans lequel des nonnes fougueuses, audacieuses et pleines de vie réalisent leurs vœux les plus extravagants, avec humour et impertinence. Un univers chamarré, issu de l'art naïf et des primitifs modernes, qui rompt avec les principes culpabilisants de la religion judéo-chrétienne. Carole B. Perret, désormais installée en France, fait valser ses jolies dévotes en maniant avec dextérité la technique moyenâgeuse de la tempera, pratiquée à l’époque du Quattrocento. Rencontre.