"Caraluna" de Chiara Mari, 2020Une chanson, une invocation et finalement nous sommes là, simplement là, dedans et en même temps pleinement dehors.
Chiara Mari, «artiste pélerine de la Lumière», comme elle aime se définir, convaincue que la beauté sauve le monde, invite chacun, dans ce petit billet, à suivre une voie tracée par Etty Hillesum et Antoine de Saint-Exupéry.
Le Père jésuite Federico Lombardi, ancien directeur du Bureau de presse du Vatican, a livré sur Vatican News, durant près de quatre semaines, ses réflexions sur la crise que traverse actuellement le monde. Cette série d'articles écrits durant la première vague de Covid-19 mérite d’être redécouverte, la seconde vague semblant encore plus dure à traverser pour nombre de personnes. Extraits choisis, pour en faciliter la lecture.
Jean-Blaise Fellay sj se souvient d’un conseil de rédaction de la revue choisir dans les années 70. La Covid-19 était encore loin. Pourtant les réflexions autour de notre relation au corps -bien que très différentes- étaient déjà au centre de toutes les attentions. «Nous étions dans la mouvance de mai 68. Le conseil était constitué majoritairement par de jeunes universitaires, doctorants ou assistants de hautes écoles. Les débats étaient passionnés et faisaient le désespoir du secrétaire de rédaction qui, de temps en temps, lançait: «Messieurs, le prochain numéro!» Ce rappel à l’ordre nous consternait, nous étions en train de refaire le monde et nous étions tout proches d’y parvenir. Il fallait changer l’Homme et la Société, et pour cela commencer au début. «Il faut habiter son corps», décréta l’un de nous, un théologien.
Les derniers instants de vie d’une personne aimée sont des moments d’une rare intensité. Ce partage est une expérience d’ordre spirituelle indéniable, particulière à chacun. L’automne passé, Fabienne Hutin a perdu sa mère, emportée par un cancer. Elle livre ici le témoignage de sa traversée.
Partir vers un ailleurs est le Départ, l’espérance suprême. La perte d’un être cher nous laisse pourtant au milieu d’un nulle part, sans force et avec un très fort sentiment d’injustice. Quand c’est une maman partie en trois mois, livrée à une maladie nous devançant toujours, sans nous laisser de répit, le manque devient incompréhensible...
Sur une fresque du Temple de Saint Gervais, à Genève, dans l’ombre de la petite chapelle ouest où se réunit chaque mercredi en fin de journée un petit groupe de prieurs, le visage d'un vieil homme m’intrigue. Sur un lutrin, un manuscrit est déposé qui semble attirer toute son attention. Mais sa tête est légèrement inclinée pour que son oreille gauche se rapproche le plus possible d’une source: la voix d’un ange, descendu du ciel, qui lui chuchote quelques mots que le vieil homme semble écouter avec étonnement et obéissance. Les historiens nous disent que sur cette fresque du XVe siècle, il s'agit de Marc écoutant l’ange lui dictant son Évangile.
Deux attitudes peuvent être adoptées face à la crise déclenchée par la pandémie du Covid-19. Nous pouvons, avec résignation, attendre que cela passe, ou en profiter pour réfléchir au sens que nous donnons à notre vie et nous mobiliser de manière créative. Le cardinal jésuite Michael Czerny sj est sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral. Il propose une réflexion autour de ces deux voies, dans cet article publié le 22 avril 2020 sur Religión Digital et traduit en français ici.
Depuis que l'abbé Marc Donzé a décidé de publier les œuvres complètes de Maurice Zundel (1897-1975), la pensée de celui-ci retrouve un regain d'intérêt, bien justifié. À l'occasion de la sortie l'an passé du 2e tome des œuvres complètes du théologien neuchâtelois, le journaliste Fabien Hünenberger a rencontré Marc Donzé, "dont la thèse avait contribué à faire sortir du ghetto la pensée de Maurice Zundel", et le jésuite Jean Bernard Livio, qui l'avait connu enfant, à la paroisse du Sacré-Coeur d'Ouchy où Zundel était prêtre, et avait été marqué par lui. Une émission Babel, sur Espace 2.
Leader de la désobéissance civile, Martin Luther King était d’abord et avant tout un homme de foi et de prière. Il luttait simultanément sur deux fronts: celui des institutions ségrégationnistes et des lois injustes, et celui des consciences et des cœurs, car aucun des deux fronts n’allait sans l’autre à ses yeux.
Fréderic Rognon est professeur de philosophie des religions à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg. Ce texte est tiré d'un article plus développé publié dans les Cahiers de la réconciliation n°4/2018, la revue de non-violence chrétienne du MIR France. Nous en reproduisons ici des extraits avec leur aimable autorisation.
© Philippe Lissac/Godong
«Dialoguant avec un groupe de jésuites, lors de son voyage au Chili, le pape François a affirmé qu’actuellement, le plus grand besoin de l’Église est la pratique du discernement. Dénonçant une théologie fondée sur le permis et défendu, il a cité en exemple l’exhortation apostolique Amoris Lætitia “qui va dans une toute autre direction; sans entrer dans ce genre de distinctions, elle pose le problème du discernement”(1)», relate Pierre Emonet sj, directeur de la revue choisir dans un article paru dans les Cahiers de Spiritualité Franciscaine du mois de mars 2019 (n°23) que nous retranscrivons ci-dessous.
Mosaïque du P. Rupnik sj © Centro AlettiQuand Dieu surgit et provoque un bouleversement radical dans une vie, un chemin de conversion s’impose alors. Pour s’ajuster à cette Présence, l’interpellé cherche à mieux l’entendre pour y répondre. Il s’adonne à une certaine discipline. Elle implique un style de vie dans le quotidien des jours. Un chemin d’initiation s’ouvre à lui. Il peut être austère. Il résonne toutefois de la paix et de la joie évangélique. L’appel à l’Alliance crée, modèle, nourrit, accompagne, régule et finalise son itinéraire. Elle donne à celui qui s’engage sur cette voie de s’épanouir en une vie nouvelle qui germe en et surgit du plus profond de lui. Celle-ci provoque un dépouillement libérateur qui ne va pas sans renoncements.
Théologienne protestante, philosophe et conférencière, Lytta Basset est aussi accompagnatrice spirituelle depuis une trentaine d'années. Alors qu’elle enseigne à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Neuchâtel, elle initie en 2010 le premier CAS (Certificate of Advanced Studies) en accompagnement spirituel, qui forme de nombreux universitaires «et pas seulement des étudiants en théologie», précise-t-elle. Une activité qu'elle exerce aujourd’hui au sein d'une association.
Signature par le pape de l'exhortation. © Centre télévisé du Vatican (CTV)La dernière Exhortation apostolique du pape François Gaudete et Exsultate, sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel, est un vrai traité de vie spirituelle, pratique et accessible à tous.
Si le catéchisme propose surtout un enseignement sur les grandes vérités de la foi et de la morale chrétienne, l’Exhortation introduit à la pratique d’une vie inspirée par l’Évangile. Certes, vous n’y trouverez pas des recettes, mais une série d’orientations à l’adresse des personnes immergées dans le monde actuel.