Comme souvent, les scandales politiques ou sociaux sont révélés par des enquêtes de presse (Panama Papers) ou des livres (Orpea pour les EMS en France), ou par les deux (Cabinet de Conseil Mc Kinsey et autres en France). Le minutage de ces révélations médiatiques apparaît souvent -en dépit des vigoureuses dénégations- comme étant particulièrement bien ajusté sur l’agenda politique. Ainsi de l’affaire Fillon lors de l’avant-dernière campagne présidentielle française de 2017. Celle qui vient de se terminer ne fait pas exception. En mars 2022, juste avant les élections pour le nouveau quinquennat, est paru un livre mettant au jour, chiffres à l’appui, le coût des services sollicités par l’État français auprès d’officines privées et auxquels le chef de l’État aurait pu être lié. Mais y a-t-il vraiment là matière à scandale?
Vingt ans après l’élection de Poutine à sa présidence, la Russie traverse un moment critique sur le plan économique, même si la situation avant l’invasion de l’Ukraine était encore plutôt positive. Malgré de puissants monopoles d’État, la Russie dispose en effet d’un système fondamentalement capitaliste lui permettant de fonctionner plus efficacement que son prédécesseur, l’URSS[1] et d'un gouvernement technocratique et innovant (en termes de technologies et de numérisation de l’administration). Le pays cependant n'arrive pas à sortir de sa dépendance économique à l'égard de ses ressources naturelles, de son pétrole en particulier. Le risque d'années de stagnation économique est donc important.
Au matin du 24 février, le président Poutine annonce l’ouverture des hostilités contre l’Ukraine (pardon, «des mesures de protection pour les populations»). Dans les minutes qui suivent, les missiles de croisière prennent la direction des villes du pays. Surprise dans les médias européens. Bon, le président Biden annonçait l’invasion depuis des semaines («mais vous savez les Américains, l’Irak…»). Les télévisions, les médias et Internet montraient déjà des photos de blindés, de lance-roquettes, d’avions, de camions, on annonçait même l’arrivée d’hôpitaux de campagne et de réserves de sang, les préparatifs classiques d’une opération d’envergure («mais vous savez, Poutine, le bluff…, il ne le fera jamais...»). Pourtant...
Depuis 2019, l’Église orthodoxe ukrainienne et l’Église orthodoxe russe se livrent une véritable guerre d’influence aux enjeux résolument politiques. Kiev étant le berceau du christianisme orthodoxe, Moscou ne peut se permettre de perdre pied dans ce pays. Explications avec Nicolas Kazarian, historien et spécialiste du monde orthodoxe.
L’histoire permet souvent de mieux comprendre les difficultés du présent. Malheureusement, celle de l’Ukraine -signifiant étymologiquement en russe «pays frontalier», qui apparaît pour la première fois au XIIe siècle-, est tellement changeante et compliquée qu’elle décourage les esprits les plus curieux, de l'avis de Marcel A. Boisard, PhD., ancien sous-secrétaire général des Nations Unies.
20 ans après sa création, et malgré les promesses de l'ex-président américain Obama lancées en 2008, le camp de Guantánamo es toujours ouvert. Pour rappel, des médecins et des psychologues ont été intégrés aux équipes du centre de détention dès son ouverture, pour seconder les militaires dans leurs techniques d'interrogatoires. Comment des personnes dont le premier devoir est de veiller à la santé d'autrui, ont-elles pu se laisser instrumentaliser au point de superviser des tortures, se demandait dans cet article datant de 2013 l'éthicien Nicolas Margot?
«Les Talibans ont fait irruption chez nous et ont enlevé mon frère, mon oncle et mon père. C’était il y a deux ans et depuis lors, on n’a plus aucune trace de ma famille. J’ai quitté Kaboul, ma ville, quelques mois plus tard. Je n’étais plus en sécurité, même à l’université, qui avait été la cible d’une série d’attentats.» Dans un reportage poignant, la journaliste Alessia Manzi et les photographes Valeria Mongelli et Hans Lucas rendent visibles ces invisibles qui attendent à la frontière italienne de pouvoir continuer leur route.
Depuis fin avril, l’apparente stabilité de la Colombie s’est vu affecter par une explosion sociale sans précédent dans son histoire. «Apparente stabilité», car pendant des années les médias internationaux se sont focalisés principalement sur les guérillas et les narcotrafiquants, occultant la dégradation des conditions de vie et de l’environnement en Colombie ainsi que la violence systématique utilisée par l’État contre la population. Mais les choses sont en train de changer, un nouveau modèle de fonctionnement se dessine peut-être.
Si l’on interroge nos concitoyens déjà avertis sur les minorités menacées en Asie, ils répondront: les Rohingyas et les Ouighours. Quelques autres se souviendront des Montagnards du Vietnam ou des Hmongs du Laos. Mais au-delà? Dans cet article publié in la Lettre de Justice et Paix France (n° 268, mai 2021), Michel Roy, secrétaire général de Caritas Internationalis de 2011 à 2018, a choisi de parler de quatre minorités discriminées qui ne font jamais la une des médias: les Papous d’Indonésie, les Kachins du Myanmar, les Malais de Thaïlande et les Adivasis d’Inde.
Le président des États-Unis a encouragé ce 6 janvier 2021 des émeutes dans la capitale du pays qui ont perturbé le travail des membres du Congrès américain dans l’exercice pacifique de leurs devoirs constitutionnels. La foule a encerclé le Capitole des États-Unis et, ce faisant, a enfermé l’assemblée des législateurs et compromis leur sécurité.
L'avis des éditorialistes d'America, traduction de choisir.
«En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. (…) Il faut estimer comme un bien le moindre mal», écrivait il y a quelque cinq siècles Nicolas Machiavel. Cette affirmation du penseur florentin (1469 - 1527) n’a pas pris une ride. On a pu l’expérimenter quand les Français, en 2002, ont dû prendre parti entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui quand les Américains ont fait leur choix entre Joe Biden et Donald Trump.
À trois heures et demie, par une chaude après-midi de la fin juillet, le thermomètre indique quarante-deux degrés. Entre Bari et Foggia, au milieu de champs de tomates coupés en deux par l'autoroute qui traverse la campagne des Pouilles, un jeune Africain soulève une cagette remplie d'or rouge. À côté de lui, deux hommes répètent le même geste comme s'il s'agissait d'un rituel. Avec tendresse et délicatesse, la journaliste et le photographe italiens indépendants Alessia Manzi et Giacomo Sini nous emmènent découvrir le monde aride des migrants au sud de l’Italie.