Se désintéresser des problèmes de l’humanité, comme ceux du Soudan du Sud, «c’est oublier les leçons de l’Évangile sur l’amour du prochain qui souffre et est dans le besoin», affirme le pape François dans la préface du livre du Père Moschetti, supérieur des comboniens au Soudan du Sud, qui vient de sortir (Soudan du Sud. Le long et douloureux chemin vers la paix, la justice et la dignité). Pour les chrétiens sud-soudanais, le regard que le pape porte sur eux actuellement est une importante source d’espoir.
Betram Gordon Kuol, partenaire à Juba de l’Association suisse des Amis de Sœur Emmanuelle (ASASE), était de passage à Genève en septembre. Cath.ch l’a rencontré, lui et Patrick Bittar, directeur de l'ASASE (et chroniqueur cinéma pour choisir). L'occasion de mieux comprendre les difficultés du jeune pays.
Après l’ordre exécutif anti-immigration de janvier et les menaces d’abolition du statut des «dreamers», le prochain texte migratoire de l’administration Trump fera très probablement office de nouvelle réforme de la loi sur l’asile. Plusieurs changements dus à de nouvelles dispositions réglementaires et au climat politique délétère, au demeurant, affectent déjà les requérants. À l'image des allégations du procureur général des États-Unis, Jeff Sessions: «Que celles et ceux qui souhaitent encore entrer de manière illégale dans ce pays soient prévenus: nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Nous sommes entrés dans l’ère Trump.» Il espère que les exilés se le tiendront pour dit. Et au cas où le message ne suffirait pas, Jeff Sessions a enjoint aux procureurs de requérir les peines les plus lourdes en cas de franchissement clandestin de la frontière.
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Maria Estella et ses deux enfants -Anderson Ariel (4 ans) et Diego (2 ans)- dans le refuge de «Jésus le bon pasteur» à Tapachula, une ville frontalière entre le Mexique et le Guatemala. Maria Estella et son mari vendaient des fruits et des légumes au Salvador. Ils devaient payer un impôt dꞌextorsion au groupe criminel Mara Salvatrucha (MS). La MS a augmenté l'impôt initialement fixé à 25 dollars US par semaine. Maria et son mari, qui ne gagnaient jamais plus de 30 dollars par semaine, ont dû partir dans un délai de soixante-douze heures pour éviter la mort. © Joseph Sorrentino
Le passage d’une révolution populaire à l’établissement d’une démocratie se déroule rarement sans heurts ou tâtonnements, et exige la vigilance de la société civile. Rien d’étonnant à ce que, six ans après, la Révolution du jasmin, le mécontentement de la population civile persiste en Tunisie. La jeune démocratie subit l’épreuve du feu, affrontant de multiples difficultés sociales et politiques.
Pierre Desorgues est un spécialiste de la Tunisie, où il a résidé durant la révolution du jasmin. Il travaille pour TV5Monde. Il a écrit plusieurs articles sur la Tunisie pour choisir, à découvrir sur notre site.
Une longue colonne de véhicules militaires de l’armée turque avance sur une route sinueuse de la région de Duhok, dans le Kurdistan irakien. «Ils pourraient bien annoncer l’invasion des terres du Shingal (Sinjar), là où je vivais avec ma famille.» Ces mots d’Ibrahim, un Yézidi, sont comme un prélude à une réalité qui terrifie la population yézidie du nord de l’Irak. Ici commence le voyage vers le Sinjar, territoire de ce peuple. Ce sont des terres ravagées par des conflits millénaires, et en dernier lieu par la fureur de l’État islamique, traversées par des milliers de gens fuyant la violence des djihadistes.
La journaliste Giulia Bertoluzzi était sur le bateau Iuventa, de l'ONG Jugend Rettet, du 14 au 18 avril: 4 jours lors desquels 8300 personnes ont été sauvées. Depuis 2015, plusieurs ONG ont été créées comme réponse citoyenne à la catastrophe de la migration via la Méditerranée. Armée de jumelles, leurs volontaires sillonnent la mer, scrutent durant des heures l'horizon à la recherche des embarcations en péril, et viennent au secours de leurs occupants. Reportage.
Depuis la fermeture de la route grecque suite à l'accord UE-Turquie et de celle de la frontière Maroc-Espagne, la Libye est devenue le seul point de départ «actif» pour l’Europe. Les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont sans appel: parmi les 58’862 personnes qui ont pris la route vers l’Europe en 2017 (chiffres actualisés au 24 mai), 50’041 ont choisi celle de la Méditerranée centrale. Mais cette route est aussi la plus dangereuse. En 2017, 1530 personnes ont trouvé la mort dans cette traversée, et en 2016, 5098.
Pour porter secours à ces migrants, plusieurs ONG se sont créées en 2015 et sauvent depuis de multiples vies.
Pour en savoir plus sur ces questions, vous pouvez commander auprès de la rédaction notre n° 683 consacré aux exilés. Découvrez ici son sommaire.
Venezuela, manifestation d'octobre 2016 Pour la première fois depuis 1998, le chavisme est devenu minoritaire à l’Assemblée législative du Venezuela, ce qui rend sa marge de manœuvre problématique. Ces derniers temps, l’opposition a fait d'importantes avancées, qui pourraient marquer à brève échéance la destinée du pays. Indice de cette fragilité: la marche de l’opposition du 19 avril, un évènement marquant de l'avis des observateurs politiques tant intérieurs qu’extérieurs. Octavio Avendaño, du Département de sciences politiques et relations internationales de l'Université Alberto Hurtado, en a donné les raisons dans Mensaje, la revue culturelle jésuite chilienne (traduction choisir) et expliqué ce qui différencie ces manifestations de celles des années précédentes. Une protestation qui a repris de plus belle début juin, lorsque le président a annoncé la date du 30 juillet pour l’élection d’une Assemblée constituante. Un projet qui a pour but de réformer la Constitution et assurer le pouvoir à Nicolas Maduro. La démocratie vénézuelienne est en vraies difficultés.
De plus en plus l’on entend des propos inquiets devant un prétendu déclin de l’Occident. Souvent, cette inquiétude se fonde sur l’invocation d’un historique judéo-chrétien. On peut et on doit s’étonner de cette justification, le point de vue chrétien étant bien antérieur à l’apparition de la notion d’Occident ; son origine, d’ailleurs, était plutôt en Orient...
Sachant de plus que le mot catholique signifie universel, il y a de quoi s’interroger. Des fantasmes, des peurs ancestrales, des stigmatisations, des extrémismes politiques ne sont-ils pas en train d’instrumentaliser l’histoire, la religion?
Touristes, migrants, réfugiés. Toutes ces personnes traversent des frontières, mais l’accueil que les États et les populations locales leur réservent diffère grandement selon leur statut. Et affecte, par ricochet, les organismes travaillant avec des personnes en déplacement, en particulier les humanitaires.
Avocat et juriste de formation, Michael S. Gallagher dirige le Bureau du Service jésuite des réfugiés auprès des Nations Unies depuis 2008. Il était précédemment en poste en Zambie et en Afrique du Sud. Il a enseigné la déontologie juridique à la Loyola Law School de New Orleans dans les années 80.
Le 26 janvier dernier, Donald Trump signait le premier décret anti-immigrants. Cette mesure spectaculaire a déclenché des flots de réactions indignées. Depuis, d'autres murs physiques continuent à s'ériger sur des frontières, un peu partout dans le monde. Leur but ? Résoudre des problèmes de coexistence. Mais avec quelle efficience?
Reporter pour le Nouvel Observateur et Géo, Hubert Prolongeau est l’auteur de nombreux romans policiers, enquêtes sociales et essais. Parmi eux, Ils travaillent au noir (Paris, Robert Laffont 2013) et Sans domicile fixe (Paris, Hachette 1993) qui traite des SDF parisiens avec les quels il a vécu quatre mois.
Face à la destruction de l’environnement, en ce tournant de l’histoire de notre planète, le jardin, public ou privé, devient un lieu de refuge pour la biodiversité et de bonne gestion des ressources de la nature. Le moment est venu de choisir: veut-on faire de notre Terre un jardin ou un désert ?
Pour la mythologie et la symbolique, le jardin a de tout temps été un espace privilégié. C’est là que l’on recherche la paix, l’inspiration, la beauté. C’est là que l’on convoque le meilleur de la végétation, pour son plaisir, son délassement, pour son utilité aussi. Mais aujourd’hui la nature sauvage est à la peine, l’humanité étend son emprise et sa dynamique destructrice à l’ensemble de la Terre. Du coup, la parabole du jardin, petit coin de paradis domestiqué par l’homme, se retourne: il n’est plus une miniature du monde vu à travers le prisme anthropique, sous la mainmise de l’homme, mais un refuge pour une nature désormais fragilisée, une contribution au nécessaire rééquilibrage de l’environnement. Le jardin devient le symbole d’une gestion responsable.
Manif pour tous, à Paris en 2013 © Marie-Lan Nguyen/Wikimedia CommonsSuite à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, au Brexit anglais et aux résultats symboliques anti-migrants du référendum hongrois (finalement invalidé à cause du trop faible taux de participation), l’Europe se réveille dans un cauchemar politique et tremble au retour de ses vieux démons. Au lendemain de la désignation de François Fillon comme candidat de la droite et du centre à la présidentielle française de 2017 - une bien mauvaise nouvelle pour le Front national de l'avis des analystes politiques - la journaliste Giulia Bertoluzzi dresse le portrait de la constellation de l'extrême-droite française.
L’alternance des jours et des nuits a longtemps conditionné l’activité humaine urbaine. Mais les temps changent. Il y a désormais une vie après le jour dans nos agglomérations, pour le meilleur et pour le pire. Et un nouveau territoire à explorer et à gérer pour nos collectivités publiques.
Géographe, Luc Gwiazdzinski a dirigé de nombreux ouvrages et recherches sur les questions de la nuit, de la mobilité et du chrono-urbanisme, comme La nuit dernière frontière de la ville (La Tour d’Aigues, L’Aube 2005, 238 p. ; réédition Rhuthmos 2016). Il est directeur du master «Innovation et territoire» à Grenoble.