À l’heure actuelle, tout ce qui est confié à un aumônier est protégé par le secret professionnel, comme c’est également le cas dans le milieu médical. Ainsi les aumôniers ne peuvent pas être mis sur écoute. Une proposition du Conseil fédéral, qui souhaite réviser la loi sur le renseignement, pourrait pourtant changer la donne, s’est alarmée l'Église évangélique réformée de Suisse (EERS). Elle craint une perturbation de la relation de confiance entre les aumôniers et leurs prestataires.
Le Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe (CPT) a critiqué la Suisse pour les conditions de détention actuellement en vigueur dans le pays. Le rapport souligne des bonnes pratiques, mais aussi des problèmes structurels restant d’actualité, plus particulièrement en Suisse romande. Surpopulation carcérale, mauvais traitement, violences policières, détention de mineurs avec des adultes, absence de traitement pour les détenus souffrant de problèmes psychiatriques, tels sont les principaux points épinglés.
Dès l'annonce de la guerre en Ukraine, des voix gouvernementales et parlementaires se sont élevées pour demander le renforcement du budget militaire de la Suisse. Après le Conseil national, le Conseil des États à son tour a déposé, ce 2 juin 2022, une motion visant à passer progressivement les dépenses militaires de 5 à 7 milliards de francs d'ici à 2030. Responsable de la politique de développement chez Alliance Sud, Kristina Lanz appelle nos politiciens à gérer les graves crises mondiales générées par les guerres en se concentrant plutôt sur les moyens préventifs pour assurer la paix. Notamment le renforcement de la sécurité alimentaire.
Le peuple suisse votera, le 26 septembre 2021, sur l’initiative dite «99%», qui entend taxer le grand capital pour redistribuer les ressources d’une manière plus égalitaire. Cette démarche va-t-elle dans le sens de l’Évangile? Points de vue de deux chrétiens engagés, Paul Dembinski, président de la Plateforme Dignité et Développement, et Elisabeth Longchamp Schneider, bibliothécaire fribourgeoise.
Ce lundi 22 mars, Journée mondiale de l'eau, démarre en Suisse la campagne en faveur de l'initiative pour «une eau potable propre et une alimentation saine. Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique»». Le Conseil fédéral recommande le rejet de cette initiative soumise au verdict populaire le 13 juin prochain, tandis que Franziska Herren, auteure du texte, a présenté ses arguments dans notre dossier consacré à l'eau de janvier 2019.
Elle fut l’une des plus influentes activistes pour les droits des femmes et de l’égalité des sexes, jouant un rôle certain dans l’introduction du suffrage féminin au niveau fédéral, le 7 février 1971. La Suisse célébrant le cinquantième anniversaire de l’obtention des droits de vote et d’éligibilité des femmes, le moment est propice pour remettre en lumière la lutte exemplaire de la Bernoise Marthe Gosteli. Cette véritable icône, décédée à l’âge de 99 ans en 2017, a œuvré toute sa vie pour permettre aux générations futures d’écrire leur histoire et de préserver la mémoire de ces luttes, puisqu'elle fut la créatrice de la précieuse Fondation Gosteli qui regroupe les archives historiques du mouvement des femmes en Suisse. Hommage.
Lors des votations fédérales du 29 novembre 2020, le peuple suisse se prononcera sur la proposition d’un article constitutionnel exigeant que les multinationales basées en Suisse soient tenues responsables quand les entreprises qu’elles contrôlent à l’étranger violent les droits humains ou dégradent l’environnement (pour une présentation plus précise de l’initiative: www.initiative-multinationales.ch). Agent pastoral de l’Église catholique dans le canton de Vaud, engagé dans la pastorale œcuménique dans le monde du travail et en charge de la promotion de l’enseignement social de l’Église, Jean-Claude Huot relit l'initiative au regard de l'encyclique du pape François Laudato si'.
En Suisse, depuis 1992 et le rejet de l'EEE (Espace économique européen), l’incertitude croissante va et vient au grès des circonstances. Or les sociétés qui peuvent s’appuyer sur une politique du centre forte respirent la confiance; en revanche, dans les sociétés polarisées, la peur règne en maître. Il est donc peut-être temps de renforcer à nouveau dans notre pays une politique du centre.
L’engagement politique vous propulse dans l’espace public, traditionnellement réservé aux hommes. J’ai commencé jeune la politique et je n’avais pas conscience que j’allais franchir une barrière invisible entre ma vie privée et une autre vie, désormais publique, avec les risques que cela comporte. La première fois que l’ai compris, c’est lorsque l’épicier de mon quartier m’a félicitée pour ma prise de parole à la télévision!
Anne Moratti, Genève, ancienne Conseillère municipale de la Ville de Genève; elle a siégé 12 ans au Conseil municipal de la Ville de Genève pour les Verts. Elle est vice-présidente de la Fondation pour le logement social de la Ville de Genève.
Le collectif BIEN-Valais a pour objectif l’introduction du Revenu de Base inconditionnel dans la nouvelle Constitution du Canton du Valais. Il a lancé le 1er décembre 2019 une proposition collective en forme de pétition adressée à l’Assemblée constituante valaisanne pour lui demander cette introduction. Le RBI remplacerait le filet social actuel. Un changement de paradigme largement débattu en Europe et où la Suisse fait figure de pionnière. Il consiste à redistribuer une part de la richesse produite à l’ensemble de sa population sous la forme d’une rente mensuelle, «suffisante pour permettre une vie digne et allouée au niveau individuel», expliquent les pétitionnaires.
Le montant du RBI doit permettre la couverture des besoins fondamentaux: nourriture, habillement, logement, assurance-maladie et participation à la vie sociale. «Dans la plupart des cas, il ne représente pas un revenu supplémentaire, affirme le collectif, mais remplace et sécurise cette part de revenu indispensable. Son financement est dès lors garanti parce qu’il ne représente pas une charge supplémentaire pour l’économie.»
Le 20 octobre, les citoyens suisses éliront leur nouveau Parlement. Qui vote, avec quelle régularité, pour quel parti, sous l’influence de quels paramètres? L’analyse de Georg Lutz, professeur associé à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’UNIL.
La politique suisse se caractérise par une stabilité rarement démentie, qui décrocherait presque des bâillements chez le citoyen le plus motivé: «Chez nous, on ne connaît pas la crise, ironise Georg Lutz. Une variation de 2 ou 3% dans les résultats d’un parti s’apparente déjà à une révolution. Si vous regardez l’évolution des partis bourgeois de 1919 à 2015, c’est une ligne droite!» Mais derrière cet encéphalogramme plat se cachent des pépites d’informations que les recherches menées régulièrement par le politologue sur les élections permettent d’extraire.
L’expression-clé «industrie 4.0» est au centre des scénarios envisagés quand on parle de l’avenir du travail en Suisse. Tous ramènent à une même perspective: le travail tel qu’on l’a connu va disparaître pour faire place à de nouveaux modèles. Ces changements vont se répercuter sur la législation. L’essentiel des projets de révision de la loi sur le travail concerne les temps de travail et de repos.
Thomas Wallimann est un théologien et éthicien social, président de la Commission suisse Justice et Paix. Il enseigne à la Berner Fachhochschule et est directeur de ethik 22, un institut d’éthique sociale à Zurich, fondé par le Mouvement des travailleurs chrétiens suisses. Il est aussi député au Grand Conseil de Nidwald.