Voici une belle première pour cath.ch, l’agence de presse catholique suisse devenue portail d’information: la co-édition d’un livre avec les éditions Saint-Augustin. Il regroupe des portraits de jeunes engagés en Église en Suisse romande, réalisés par les journalistes de cath.ch entre septembre 2020 et octobre 2021. Une deuxième partie de l’ouvrage donne la parole à des responsables romands des vocations et de la pastorale de jeunesse. Parfois à «contre-courant de la société», comme l’écrit Bernard Hallet, rédacteur en chef de cath.ch, ces jeunes en recherche «tentent de revivifier l’Église pour en montrer les beautés occultées par les scandales, mais sans pour autant renverser l’autel». Entre tradition et changements…
Le but de cet ouvrage est d’offrir des conditions pour que les Écritures soient reçues comme parole de salut en tout temps et en toute circonstance. Le dominicain Emmanuel Durand cherche à esquisser une théologie fondamentale des Écritures dans leurs réalités les plus complexes. Il explore dans quelle mesure les Écritures sont humainement conditionnées pour. Il s’agit pour lui tout d’abord d’assumer la finalité des Écritures, qui est d’orienter vers le Christ, puis d’expliciter et de formaliser les conditions d’une interprétation de ces Écritures, tout en affrontant leur complexité.
L’auteur nous confie que l’accumulation de tant d’abus d’ordre sexuel dans l’Église avait mis son moral à zéro. Il se sentait trahi, un mélange de honte et de rage le submergeait, il avait «mal à l’Église». Mais il prit conscience qu’il devait cesser de se lamenter en pensant aux prêtres et religieux qui avaient vécu des temps encore plus sombres à l’époque de l’Inquisition ou, entre autres, à celle des Borgia. Il voulut alors montrer que les écrits du Père Benedict Joseph Groeschel, fondateur des Franciscains du Renouveau dans le Bronx (dont l’auteur fait lui-même partie), étaient très actuels pour la reconstruction de l’Église.
Maxence Bertrand nous invite dans son récent ouvrage à entrer dans la mystérieuse voie ouverte par Jésus, ignorée des pharisiens et des partisans d’Hérode. Saint Paul, qui connaissait bien Corinthe, y a fondé une petite communauté chrétienne et y restera très attaché. Son expérience d’avoir été saisi et consacré pour l’annonce de l’Évangile a été si forte qu’il a pu déployer une conscience profonde de son appartenance au Christ. Il devient ambassadeur. Cette identité nouvelle, conférée par le baptême, est d’une importance capitale: elle ravive en nous le don de Dieu.
Il y a deux colonnes vertébrales à ce récit d’une enfance meurtrie. L’une fissurée, effritée même, marquée par le désamour parental et l’exil politique; l’autre, qui tient lieu de charpente, est imbibée de la tendre affection d’une tante, du soleil iodé illuminant les rues de Tunis, et du plaisir de lire et d’écrire. Danielle Dalmas était, comme on les appelait alors, une pied-noir qui a quitté adolescente sa Tunisie natale, en proie aux heures houleuses de l’indépendance, pour gagner avec sa famille Annemasse, en Haute-Savoie.
Le dernier livre de François-Xavier Amehrdt, Évangile et musique, pourrait convaincre les néophytes comme moi dans l’art musical sur l’importance de l’écoute. Dans sa création si harmonieuse, Dieu n’a-t-il pas attribué à chacune de ses créatures la capacité à émettre un son qui lui est propre, un timbre reconnaissable entre tous? L'ouvrage vise à explorer la voie de la beauté musicale. Car, comme toute beauté authentique, celle-ci peut ouvrir notre cœur à la grâce divine. L'auteur présentera ce livre à Genève dans le cadre d’Un auteur un livre, le 30 avril à 11h00 au temple de la Madeleine.
Deux déesses ici sont honorées, deux religions sont pratiquées: l’amitié et la littérature. Pour relier les deux: la lettre. Un autre art: l’art épistolaire. On s’écrit d’abord les uns aux autres, on veut être lu par ses pairs, jugé, critiqué. On se querelle parfois, signe que le dieu qu’on sert est vivant, mais on écrit toujours pour un petit nombre. Le grand nombre n’existe que pour les éditeurs et les journalistes, quand la littérature entre dans le cycle commercial. Car on n’est vrai qu’entre gens de même métier. Le livre de Philippe Berthier, Amitiés d’écrivains, s’adresse au premier chef à ceux qui ont dilaté leurs pupilles et voûté leurs épaules sur des feuilles de papier couvertes de mots, non pour de l’argent ni pour la gloire, mais parce que les mots leur ouvraient les portes de ce qui dans ce monde se rapproche le plus du royaume des cieux.
Premier roman remarqué et remarquable pour la jeune auteure romande Fanny Desarzens. Galel est sans aucun doute de la veine des récits des écrivains suisses qu’elle affectionne, C.F. Ramuz et Corinna Bille en tête. Une écriture singulière, lente, minérale, poétique, au vocabulaire sans fard et senti avec justesse. Un style brut qui colle à celui de ces montagnards qu’elle décrit si finement.
Cet ouvrage collectif raconte la passionnante aventure déployée sur près de 30 ans qui a conduit à la constitution du Groupe citoyen «Culture religieuse et humaniste à l’école laïque» à Genève (Groupe citoyen) et à l’inscription de l’article 11 dans la loi sur la laïcité de l’État acceptée par le peuple du bout du Lac, le 10 février 2019: «Dans le cadre de scolarité obligatoire au sein de l’école publique […], il est dispensé l’enseignement du fait religieux dans sa diversité.» Un livre qui est fort bien documenté et d’une grande clarté. Pour ce faire, le Groupe citoyen a sollicité la collaboration de l’Institut d’études de la citoyenneté de l’Université de Genève (InCite) pour lui confier ses archives à des fins d’évaluation et de mise à disposition du grand public.
Emmanuel Rolland et Henry Fauche ont eu l’heureuse initiative de convaincre Francine Carrillo de publier quelques-unes de ses prédications. Ce livre sera donc une piqûre de rappel pour celles et ceux qui les ont entendues et une ouverture à la méditation pour les autres. Dans la fidélité à l’Évangile, elle nous incite à «inventer et non pas simplement répéter ce que (nous avons) entendu» dans la promesse d’un Sens sans cesse renouvelé. Ces méditations bibliques s’articulent autour de neuf mots, accompagnés chacun par une calligraphie hébraïque, œuvre de l’auteure.
D’une actualité brûlante, Désinformation économique, le dernier livre de Myret Zaki, n’apprendra rien aux économistes. Mais il fourmille d’exemples tout à fait convaincants de la manipulation officielle des informations. Son sous-titre, Repérer les stratégies marketing qui enjolivent les chiffres officiels, pourrait laisser croire que l'ouvrage traite de stratégies commerciales de firmes qui cherchent à appâter le chaland. Or l’essentiel porte non pas sur le commerce, mais sur les tactiques des États et des officines qui leur sont liées pour manipuler l’opinion publique. Bien qu’il ait été écrit avant l’invasion de l’Ukraine, ce livre illustre bien l’argument.
Cent destins de pionnières, lausannoises de naissance, de cœur ou de passage, aussi bien connues qu’inconnues ou oubliées, sont retracés dans un ouvrage collectif joliment illustré. Une brillante idée doublée d’une savante recherche qui invite à se décliner pour chaque ville suisse, et même au-delà. Des portraits instructifs et inspirants, alliés à une écriture claire, simple et fluide, qui sondent les obstacles que ces femmes ont dû battre en brèche selon les époques.