La Fondation Martin Bodmer, à Genève, est l'une des plus belles bibliothèques privées au monde. Elle témoigne d'un projet qui peut paraître insensé au premier abord: constituer une bibliothèque de la littérature mondiale en rassemblant les manuscrits et les éditions originales des textes les plus représentatifs de la culture universelle. Inscrite au registre «Mémoire du monde» de l'UNESCO depuis 2015, elle comprend plus de 150'000 papyri, manuscrits, incunables, livres imprimés, autographes, gravures, pièces archéologiques et objets d'art.
Auteur d’une quarantaine de livres, écrivain, journaliste et éditeur suisse, Roland Jaccard s’est donné la mort le 20 septembre 2021 à l’âge de 79 ans. Son dernier livre, On ne se remet jamais d’une enfance heureuse, venait d’être édité aux éditions de l’Aire, à Vevey. Notre chroniqueur littéraire Gérard Joulié propose ces quelques vers pour honorer sa mémoire.
Ce 11 novembre 2021 marque le bicentenaire de la naissance de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881), génie de la littérature russe. Son œuvre est le miroir d’une intense quête spirituelle qui l’habita toute sa vie et ne laisse pas, aujourd’hui encore, d’interpeller. Dans son roman L’Idiot, écrit en grande partie à Genève en 1867,[2] Dostoïevski traite des thèmes du péché et du salut, de la mort et de la résurrection. Le personnage central est le prince Léon Nicolaïevitch Mychkine, que ses proches appellent «l’idiot» mais en qui la critique voit une figure christique.[3] Quant à la Suisse, elle y tient le rôle de Jérusalem dans les récits évangéliques des derniers jours de la vie de Jésus.
ll faut un temps fou pour faire des vers bons ou mauvais. Parfois il y faut une vie entière. Et combien ont fini dans le fond d’une corbeille, jetés d’une main rageuse aux doigts noircis d’encre. Il faut aussi du temps pour les lire. On peut demeurer une journée sur deux ou trois vers, car les vers d’un poème sont faits pour dire et célébrer une sorte d’absolu.
Hier traîtres, sommés de se déguiser en passe-muraille, aujourd’hui passeurs de culture, les traducteurs ont vu leur image changer au gré des pratiques professionnelles qui sont les leurs, mais aussi de l’esprit du temps. Ils suscitent aujourd’hui un intérêt qui surprend les plus anciens d’entre eux. Peut-être faut-il voir en eux des figures parmi d’autres de la mondialisation culturelle et d’un idéal d’«hospitalité» encore à définir.
Sylviane Dupuis analyse, dans un essai de haute tenue, l’influence des Écritures sur la littérature romande du XXe siècle, de Chessex à Ramuz, de Bille à Chappaz. «Réserve d’images, de fables, de figures ou de préceptes», la Bible a été, au cours du XXe siècle, un foisonnant abreuvoir pour les écrivains romands. Bien que majoritairement agnostiques, les auteurs de Suisse romande n’ont pas fait l’impasse sur les deux Testaments et sur ce que ces derniers ont injecté dans leur chair et dans leur langue. Au point d’y faire largement référence.
Diplômée en Arts visuels de la HEAD-Genève, spécialisée en vidéo, Fanny Desarzens a participé au concours d’écriture pour jeunes auteurs lancé par choisir en 2019. Sa nouvelle a été particulièrement remarquée par les membres du jury, qui ont salué à l’unanimité sa construction et son écriture. Elle vient de paraître dans Le choix. Recueil de nouvelles de jeunes talents, coédité par la Revue choisir et Slatkine. Un livre que vous pouvez commander ici ou sur .
Le poète et écrivain vaudois Philippe Jaccottet est décédé le 24 février 2021, à l’âge de 95 ans. En 2010, la traductrice Mathilde Vischer présentait l'écrivain et son œuvre dans choisir, sous le titre: La quête de la justesse. «La recherche de la "justesse" -adéquation entre ce qui est perçu et ce qui est exprimé- est au centre de sa quête poétique, écrivait-elle. Elle transparaît à travers les thèmes les plus présents dans son œuvre, tels que la description du paysage, l’effacement, la lumière, le travail sur l’image, l’affrontement avec la mort, le rapport à l’illimité.»
Le Prix Jan Michalski de littérature 2020 a été décerné à Mia Couto pour sa trilogie Les sables de l’empereur (Éditions Métailié, 2020), une œuvre parue dans sa version originale portugaise As areias do imperador entre 2015 et 2017 (Editorial Caminho), et traduite en français par Elisabeth Monteiro Rodrigues. En cette année coronavirienne, le Prix a été remis sans cérémonie, mais avec un événement en ligne mercredi 9 décembre sous la forme d'interventions à suivre dès 9 heures, et accessible ensuite à toute heure sur le site www.fondation-janmichalski.com/
Quand j’avais 9 ans, je n’avais pas droit à une histoire avant de m’endormir. Ma mère me mettait au lit, éteignait la lumière et retournait au salon regarder la télévision. Couché sous la couverture, j’entendais quelqu’un marcher dans le noir. Un son mat et bref. Une démarche lente. Déterminée. Le plus effrayant, c’est qu’il ne marchait pas sur le tapis. Il ne cheminait pas dans ma chambre. Non! C’était dans mon oreiller. Qui pouvait bien avancer avec une telle détermination? Une telle colère froide? J’étais terrifié. Et plus j’avais peur, plus le sadique accélérait. Qu’avait-il dans la main? Avec quel couteau comptait-il me faire mal? Je me tournais et me retournais dans mon lit. Mais rien à faire: il marchait vers moi.
En novembre 2019, choisir fêtait ses 60 ans dans l'espace feutré de la Société de lecture de Genève. L'occasion pour une dizaine d'écrivains de venir lire à haute voix l'un de leurs textes édités dans la revue devant une assemblée d'invités heureux et conquis. À l'image de Max Lobe qui a lu la présente chronique, Kampf ums Wasser, parue in choisir n°690 janvier-février-mars 2019.
Max Lobe est un écrivain camerounais qui vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits fortement inspirés de faits réels. Ses deux derniers romans parus chez Zoé, Confidences en 2016 (voir sa recension in choisirMax Lobe est un écrivain camerounais qui vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits fortement inspirés de faits réels. Ses deux derniers romans parus chez Zoé, Confidences en 2016 (voir sa recension in choisir n° 686, p. 80) et Loin de Douala en 2018, ont pour cadre son pays natal.
En novembre 2019, choisir fêtait ses 60 ans dans l'espace feutré de la Société de lecture de Genève. L'occasion pour une dizaine d'écrivains de venir lire à haute voix l'un de leurs textes édités dans la revue devant une assemblée d'invités heureux et conquis. À l'image de Germano Zullo qui a lu la présente chronique, Le récit, parue in choisir n°683 avril-mai-juin 2017. Enregistrée en live, nous vous proposons de l'écouter ci-dessous: