Le crépuscule est tombé sur les ruines, les recouvrant d’un voile noir que seules éclairent les flammes orangées du feu de brindilles sèches et de bois flotté allumé par le vieil homme à l’aide d’un briquet conservé avec soin dans la valise qui contient tout ce qu’il possède. Quelques vêtements, des outils, des couvertures et divers ustensiles qu’il a dénichés parmi les décombres de la ville éblouissante où il est né et a vécu, juste avant qu’elle ne soit engloutie par les flots.
Fabienne Bogádi, Genève, écrivain; traductrice et journaliste économique, la suisso-hongroise Fabienne Bogádi a été nominée pour le Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne 2020, pour son roman Les immortelles (Lausanne, L’Âge d’Homme 2019, 216 p.).
S’inspirant de son vécu et de nombreuses recherches menées souvent sur le terrain, Silvia Ricci Lempen aborde dans Les rêves d’Anna la question de la condition féminine dans l’Europe des XXe et XXIe siècles. On ne peut qu’être conquis par la richesse de la plume de la romancière italo-suisse et par sa capacité à entrer dans l’imaginaire personnel et culturel de ses personnages. Un processus d’acculturation sur cinq ans, qu’elle nous a décrit lors d'un entretien.
Janvier 2030, Paris. En perte de vitesse depuis des années, les maraîchers d’Europe lancent l’opération de la dernière chance. Après s’être retrouvés quatre automnes de suite avec des tonnes de fruits et légumes invendus pourrissant dans les dépôts, ils doivent tenter quelque chose.
Parolier, écrivain pour la jeunesse et pour adultes, animateur d’ateliers d’écriture à l’Institut littéraire suisse, le vaudois Eugène Meiltz, de son nom de baptême, joue ses propres textes sur scène depuis une dizaine d’années.
Pour célébrer son 60e anniversaire, choisir lance un concours littéraire pour jeunes auteurs sur le thème du choix. L’expression est libre, tout comme l’objet du sujet. Le mot choix peut rimer avec foi, mais il peut aussi amener le lecteur dans des contrées plus exotiques...
Ce concours de nouvelles s’adresse à tout jeune écrivain-e suisse, ou vivant en Suisse, et écrivant en langue française. Il ou elle doit avoir 35 ans maximum et ne pas avoir été publié-e plus d’une fois à compte d’éditeur. Les quinze meilleures nouvelles seront publiées dans un recueil coédité par choisir et les éditions Slatkine.
Lire et aimer lire. Donner le goût à l’évasion en plongeant dans les pages d’un ouvrage dont on ne ressort jamais tout à fait le ou la même. Le rêve de tout parent. Kevin Despond a plongé très tôt dans l’univers magique et feutré des mots. En marge de la Fureur de lire, qui se tient du 21 au 24 novembre à Genève, il invite les lecteurs à le suivre dans un «éloge de la lecture» passionné.
L'automne a toujours été ma saison préférée, aussi loin que remontent mes souvenirs d'enfant. Peut-être parce que je suis né à la fin d'un mois de septembre, et que ce mois est précisément celui du lent (ou brusque) glissement d'une saison vers une autre, certes plus sombre et intérieure, mais avec un ultime pavoisement de couleurs qui m'émeut chaque année davantage. Oh! Je le sais, le réchauffement climatique, dont on nous parle depuis plus de vingt ans déjà, montre aujourd'hui des signes visibles de son influence en général, sur le niveau de l'eau des océans et le recul des glaciers, ainsi que sur la faune et la flore. Mais ce "bon vieux temps" révolu n'était pas non plus toujours "bon" et les générations précédentes pourraient en témoigner.
Il a pris sa retraite l’an dernier, mais participe toujours activement aux travaux sur l’histoire de la ville. «Voici ma carte», me glisse-t-il, avec une tape sur le dos.
Écrivain valaisan, Jérôme Meizoz est l’auteur d’œuvres de fiction ou poétiques, ainsi que de publications scientifiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C.F. Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Des chants jaillissent des enfants à mes côtés, emplissent l’étendue rocailleuse du Zanskar, s’élèvent si haut que le vent les emporte au-delà des montagnes jusque dans les vallées du Ladakh. Ce matin, le jeune professeur a donné sa première leçon à douze filles et neuf garçons de cinq à seize ans.
D’origine franco-coréenne, Elisa Shua Dusapin vit en Suisse depuis 1995. Elle a obtenu plusieurs prix littéraires pour son premier roman, Hiver à Sokcho (Zoé, 2016). Dans Les billes du Pachinko (recension, p. 79.), pour lequel elle a reçu le Prix suisse de littérature, elle poursuit son exploration des questions identitaires. Elle a aussi écrit des contes musicaux pour enfants.
Le sujet de cette chronique se promène par groupe de cinq ou de huit dans le train régional Genève-Lausanne, chaque samedi soir, dès 22 h par exemple. Des garçons et des filles entre dix-sept et vingt-cinq ans descendent deux Pinot noir à 4,5 francs la boutanche, puis un Sirah du Chili à 6 francs le flacon, et se finissent avec une Côte de Gascogne à 4 balles. Bon, je ne devrais pas dire «finissent». Au contraire, ils se «commencent». Après ces quatre bouteilles éclusées dans des verres en plastique en moins d’un quart d’heure, la soirée est satellisée. Bienvenue en Biturie Express.
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois. Dernier roman Ganda (Genève, Slatkine 2018, 172 p.).
Le boulot cool. La planque parfaite. Étudiant en lettres à l’Université de Lausanne (UNIL), je décroche en 1992 le job idéal : coller les affiches du théâtre La Grange de Dorigny, situé sur le campus. Il s’agit de les placarder dans le bâtiment des sciences humaines, un peu dans celui de HEC et aussi au centre ville de Lausanne. Quoi de plus simple?
édition 690, qui porte notamment sur la notion du "chez soi", un extrait remanié de Vives clartés d'André Durussel (à paraître en 2019). Le poète et essayiste vaudois évoque ici la vision de l'enracinement de différentes figures de la littérature, avant de donner la sienne à travers le récit de trois maisons qui ont contribué à forger son identité d'homme et d'auteur romand. Un texte qui nous mène de La Vallée de Joux à Tolochenaz, en passant par La Rippe. Un pays de Vaud au siècle dernier qu'il dépeint avec tendresse.
Choisir vous propose en marge de sonC’est une scène mythique qui est passée inaperçue. Dans le film Spectre (2015), Miss Moneypenny se rend au domicile de James Bond pour lui remettre des documents. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la première fois que le foyer du célébrissime agent secret apparaît à l’écran. En soixante ans, on a vu Bond à Londres, au Caire, en Autriche et dans quarante-sept autres pays, jungle amazonienne comprise, mais jamais at home.
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois. Son dernier roman, Ganda (Genève, Slatkine 2018, 172 p.), est plein d'humour corrosif.