La traite des êtres humains est, après le trafic d’armes, l’un des marchés les plus profitables au niveau international. Le développement des technologies de l’internet a contribué à l’essor de ses territoires de recrutement et d’exploitation. Chaque pays est devenu un lieu d’origine, de transit et de destination de ce trafic. Une marchandisation des personnes qui trouve son origine dans notre «culture du déchet» et notre système économique.
Le gouvernement doit-il forcer la population à se faire vacciner? Les personnes vaccinées doivent-elles bénéficier d’avantages? Autant de question éthiques qui secouent la société en ce moment. Stève Bobillier, collaborateur scientifique de la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES), apporte de précieuses clarifications et nuances.
Vaccinera, vaccinera pas? La question est sur toutes les lèvres. Le temps est peut-être arrivé où la couverture vaccinale se heurte à un plafond de refus et d’indécision. La pesée des intérêts est mise en avant par les autorités pour inciter les citoyens à passer par la case piqûre, mais la possibilité d’une vaccination altruiste commence aussi, timidement, à se frayer un chemin dans le discours.
La Commission nationale suisse Justice et Paix a examiné en détail les demandes et propositions de l’initiative pour l’eau potable et de l’initiative contre les pesticides sur lesquelles le peuple suisse est appelé à voter le 13 juin 2021. Les demandes de ces deux initiatives en lien avec la politique agricole suisse sont justifiées sur le plan éthique, dit-elle, car «il faut indéniablement agir». La commission apporte toutefois des nuances et juge l’initiative sur les pesticides mieux ficelée que sa sœur ainé.
Le Conseil national suisse a approuvé le 5 mai 2021 l’initiative et le contre-projet favorisant le système du consentement présumé en matière de don d’organes, une idée généreuse de prime abord, visant à prévenir le manque récurrent d’organes à greffer. La commission de bioéthique (CBCES) propose une troisième voie, celle du système de «déclaration volontaire».
Le théologien Pierre Bühler, contributeur régulier de la revue Vivre Ensemble, livre une analyse fine de la gestion de la crise sanitaire vis-à-vis des populations de personnes exilées. À la lumière de l'actualité des dernières semaines sur les îles grecques, évoquant le manque de sauvetage en Méditerranée et le maintien des procédures d’asile en Suisse, il interroge les notions d’éthique et de morale. La déontologie est-elle sacrifiée aux diverses finalités politiques?
Difficile de faire un geste dans le monde numérique sans croiser un appel à la «confiance». Les entreprises du numérique déploient des trésors de rhétorique pour se présenter comme dignes de confiance. Dans cet exercice, il n’est pas toujours facile de dépasser le slogan, tant la confiance ressemble à un mot-valise capable de mettre tout le monde d’accord. Mais en grattant un peu, cette valise apparaît bien légère. Pour repartir sur de bonnes bases, posons la question que personne n’aborde vraiment: qu’est-ce que la confiance?
Les changements provoqués par l’intelligence artificielle (IA) affectent la façon dont l’homme perçoit la réalité et la nature humaine elle-même. La recherche en IA doit aujourd’hui s’assurer que cette technologie soit mise au service de la «famille humaine» et pour cela certains critères doivent être pris en compte et fixés par la loi. Tel est le sens de l’Appel de Rome pour une éthique de l’IA, signé au Vatican le 28 février par des experts. L’objectif est de guider toute évolution future du secteur.
Au moment où sort le film J’accuse sur «l’affaire Dreyfus», une nouvelle accusation de viol se manifeste contre son réalisateur Roman Polanski qui, en 1977 déjà, avait dû quitter les États-Unis pour ne pas être incarcéré sur la base d’une accusation analogue. Il est fort à parier que cette nouvelle «affaire Polanski» -il se peut sans objet réel- attire l’attention du public sur le film, et contribue à sa notoriété. Ce qui n’enlève rien aux qualités ni aux défauts du film, ni même au génie du metteur en scène, qui a déjà reçu plusieurs distinctions pour ses œuvres tournées en Europe.
He Jiankui au 2e Sommet sur l’édition du génome humain, nov. 2018 © VOA - Iris Tong/ wikimediaOn se souvient des faits. Le 26 novembre, juste la veille de l’ouverture d’un congrès réunissant à Hong-Kong des généticiens du monde entier, un scientifique chinois, He Jiankui, annonçait avoir modifié, dès leur conception par fécondation in vitro, le génome de deux petites filles, deux jumelles, nées quelques semaines auparavant. Il avait utilisé pour cela le procédé CRISPR-Cas9 découvert en 2012, qui permet de «ré-écrire» des gènes, un peu comme on peut procéder par copier/couper/coller sur un ordinateur. On parle d’ailleurs à ce propos «d’édition du génome».
© Pierre EmonetUn groupement d’origine américaine, Million Dollar Vegan, met le pape au défi de manger «vegan» pendant les quarante jours du Carême, qui commence le 6 mars prochain. Une vaste campagne internationale, relayée par plusieurs journaux, dont Libération en France, et plusieurs personnalités médiatiques, dont Brigitte Bardot, a été lancée le mercredi 6 février dernier pour faire pression sur le pape, juste un mois avant que ne commence le Carême. S’il accepte, le groupement susnommé versera un million de dollars aux œuvres de bienfaisance choisies par le pape. Que penser de l'idée et du procédé?
Comment un médecin doit-il répondre à une demande de suicide assisté? À partir de quels critères peut-il accorder une ordonnance pour une potion létale? Dans ses directives médico-éthiques sur L’attitude face à la fin de vie et à la mort promulguées en mai 2018, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) propose d’assouplir les critères actuels. Le philosophe fribourgeois François Gachoud s'est inquiété en août de ce changement sur son blog, interpellant les médecins.
Interrogé par cath.ch, François Gachoud livre sa réflexion autour des directives de l’ASSM qui seront soumises, le 25 octobre 2018, à la fédération faîtière des médecins suisses (FMH) qui en décidera de l’adoption. Un débat qui tourne autour des réponses que notre société apporte à la souffrance physique et psychique.