Lorsque j'étais adolescent, j'ai demandé un jour à mon père pour quelle raison Bob Marley et ses Wailers n'apparaissaient que sporadiquement dans son impressionnante collection de disques, qui tenait une place importante dans le salon familial. Je ne connaissais alors rien au reggae. Cette musique au nom exotique se résumait pour moi à un seul et unique nom, celui précisément de ce fils d'une mère jamaïcaine et d'un père anglais, célèbre et célébré dans le monde entier. Or je savais que mon père était un amoureux inconditionnel des Antilles, et en particulier de l'île de la Jamaïque, de son rhum et de sa façon de vivre la musique; ce qui m'avait ainsi amené à m'interroger.
Son premier EP Chaos In My Court a vite capté les cœurs en millions d’écoutes. Cinq ballades pop qui sondent ses états affectifs, un univers à fleur de peau qui conte ses expériences de la maladie mentale. Aujourd’hui, l’autrice-compositrice-interprète suisse installée à Londres fait partie des nommés aux Swiss Music Awards 2022 dans la catégorie SRF 3 Best Talent et va bientôt s’envoler outre-Atlantique pour une tournée dans les plus grands stades et salles d’Amérique du Nord. Lumière sur Kings Elliot!
Que de fois n’avons-nous pas entendu cette phrase: «Cette musique, pour moi, ce n’est que du bruit!» Il n’y a pourtant, selon la signification précise des termes, aucune incompatibilité entre musique et bruit: certaines musiques, notamment africaines, se basent en effet essentiellement sur des instruments de percussion, qui ne produisent que des bruits. Et de nombreux sons, comme ceux du téléphone ou de la cocotte-minute, ne font pas musique… Comment s’y retrouver?
Rédacteur en chef de la Revue musicale de Suisse romande, professeur d’histoire de la musique à la HEM, Vincent Arlettaz (musicologue et musicien) joue du hautbois et du cor anglais. Il a été de 2001 à 2020 membre de l’Ensemble Vocal de Lausanne, dirigé par Michel Corboz.
«Ce que j’avais en tête, c’est quelque chose qui transporte, comme des ondes.» (Xavier Dayer)
Porteuse de sens sans mots, la musique peut aussi s'en nourrir. Quand le portraitiste d’artistes Charles Sigel rencontre le compositeur genevois Xavier Dayer autour de son œuvre récente Depuis que le silence n’est plus le père de la musique, l’idée se fait palpable. Sur un tempo envoûtant, emportés par la poésie de Nicolas Bouvier et les notes des instruments, ils nous parlent de voyage, du temps qui passe, et bien sûr du processus créatif.
En près de quinze ans, l’auteure-compositrice-interprète, venue des contrées helvétiques, a trouvé la reconnaissance internationale, bravant avec maestria les étiquettes de son pedigree. En septembre 2020, elle a marqué son retour avec un septième album, Halluzinationen, entièrement enregistré en live dans les studios mythiques d’Abbey Road. Moment idoine, en cette période de fêtes de fin d’année, pour une immersion sonore et musicale dans le parcours et la discographie composite de cette artiste multi-instrumentiste, inspirée et inspirante, aventureuse et audacieuse.
Il y a exactement 100 ans naissait sous les doigts d’un ingénieur russe farfelu et génial, Lev Sergueïevitch Termen (Léon Theremin), le tout premier instrument de musique électronique, le thérémine. Pour fêter cet anniversaire, l’ensemble de musique contemporaine Contrechamps a organisé en janvier et février trois concerts, à Genève, Pully et Bâle, avec l’une des plus grandes solistes de thérémine, Carolina Eyck. L’instrument aux sons mystiques vit en effet aujourd’hui une nouvelle jeunesse et fascine musiciens et chercheurs.
Dans Dolores il y a dolor. Pour la compagnie Cisco Aznar, Dolores Circus, co-produit par la Grange de Dorigny, à Lausanne, et le Festival de la Bâtie, à Genève, est «une drogue pour calmer la souffrance, (…) et on veut montrer "les plaies ouvertes». La compagnie «ouvre un espace de création où la protestation est élevée au rang de poésie». Une poésie de la douleur.
Dolores Circus, de la Compagnie Cisco Aznar, a été jouée en février à la Grange de Dorigny. Elle sera redonnée dans la 1ère semaine de septembre, dans le cadre du Festival de la Bâtie, Genève.
Il est des corps et des mouvements. Des corps en mouvement et des mouvements du corps comme autant de courbes le long desquelles la lumière erre alors que le photographe en fige les contours. Philippe Pache est de ces photographes qui captent la fluidité des corps, qu’ils se prélassent ou s’élancent, sur la scène d’un théâtre.
Céline Fossati, Begnins, journaliste choisir
Par son universalité et son immédiateté, la musique est une forme d’art privilégiée. Elle peut nous porter aux arcanes d’une dimension supérieure, ouvrir les cœurs et les esprits aux manifestations invisibles. C’est particulièrement vrai lors de ces moments douloureux et questionnant que sont les deuils.
Jacques Schmitt a créé et dirigé à Genève pendant plus de 20 ans, J-Sonic, un magasin de disques réputé pour sa collection d’enregistrements d’opéras. Il collabore aujourd’hui à Resmusica.com, un quotidien consacré à la musique classique et à la danse sur Internet.
Esma Redzepova (la Queen of the Gypsies) est décédée le 11 décembre dernier. Elle s'était produite un mois avant à l’Octogone de Pully, dans le cadre de la onzième édition de l’Oriental & Flamenco Gypsy Festival. La chanteuse macédonienne était accompagnée de Simeon Atanasov et du groupe Ssassa.
Infatigable diva, à la voix hors du commun, elle a compté à son actif quelque 15 000 concerts en public, plus de 500 enregistrements de chansons, sans oublier de nombreuses tournées mondiales. Elle a été la première à chanter à la radio une chanson rom. C’était en 1956. Depuis, sa voix unique et ses musiciens ont conquis de nombreux amoureux de musique du monde. Esma Redzepova était aussi considérée comme une "voix" de la cause des femmes roms.
L’Eglise catholique au Sénégal a salué la mémoire du célèbre percussionniste Doudou Ndiaye Rose, décédé le 19 août 2015 à l’âge de 85 ans. Le virtuose du tam-tam a joué un rôle important dans le dialogue islamo-chrétien au Sénégal.
Malgré sa nature totalement éphémère, la musique donne à la vie humaine une densité qu’elle n’aurait pas sans elle. Peu nombreux sont ceux qui y sont insensibles. Parmi les grands hommes, on pourrait citer, outre Calvin, le créateur du Surréalisme André Breton. Si l’immense majorité des autres ont voulu du bien à la musique, c’est parce qu’elle apporte de la lumière dans l’existence.