Le mot wokisme fait grincer de nombreuses dents, car il est devenu un fourre-tout englobant toutes les formes de luttes contre les inégalités, du racisme à l'écriture inclusive... Pourtant, si l'on part de son sens premier, ce mouvement ne peut laisser les Églises indifférentes. Qu’y a-t-il derrière cette revendication d’un monde plus juste et fraternel? Entre prophétisme biblique et risque de nouvelle religion, pasteurs et théologiens se positionnent pour la défense des marginalisés.
Le pape François effectuera un voyage en République Démocratique du Congo et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet 2022. La visite du pontife au Soudan du Sud s’annonce historique pour ce pays fondé en 2011. Ce voyage aura aussi une dimension diplomatique très importante, liée au rôle de médiateur que joue le Saint-Siège dans ce pays d’Afrique orientale depuis plusieurs années. Ce faisant, François reste fidèle à la ligne qu'il a établie depuis le début de son pontificat: se rendre dans les pays qui travaillent à la reconstruction de la paix dans un contexte d’instabilité. Cet article publié dans notre édition d'avril 2021 analyse les motivations qui guident le pape dans ses déplacements.
Dans une vidéo publiée le 1er février 2022, le pape invite à prier pour les religieuses et les consacrées, qu'il remercie pour leur mission et leur courage. Comme le soulignait la théologienne Véronique Lecaros dans notre dossier consacré aux femmes (choisir n° 689), à force de pas reconnaitre à leur juste valeur les religieuses et les consacrées, l’Église serait peut-être en train de les perdre. «Un nouveau paysage se dessine, aux répercussions sociales et religieuses inquiétantes dont l’Église ne semble pas encore prendre la mesure», écrivait-elle dans cet article intitulé Une force oubliée.
«Je les invite à se battre lorsque, parfois, elles sont traitées injustement, y compris au sein de l’Église, quand leur service, si noble, est réduit à de la servitude. Parfois même par des hommes d’Église.» Ce message du pape François, lancé dans sa vidéo du 1er février 2022, n'est pas passé inaperçu. Il se situe dans la droite ligne de son désir de donner aux femmes la place dans l’Église qui leur revient, annoncé dès le début de son pontificat dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013.
Abus spirituels, sexuels, de pouvoir ou de conscience: ce sont ces sombres réalités observées dans des communautés de femmes consacrées que le journaliste italien Salvatore Cernuzio, de Vatican News, a choisi de raconter. Dans Le voile du silence. Abus, violence, frustrations dans la vie religieuse des femmes, publié le 23 novembre 2021, il donne la parole à onze religieuses, originaires du monde entier et de diverses congrégations, qui ont été abusées pendant leur parcours de foi. Plusieurs d’entre elles ont choisi de renoncer à la vie en communauté. Le vaticaniste raconte ici à l’agence I.MEDIA ce qu’il a appris en levant «le voile du silence».
Vaste entreprise de vérité, le rapport Sauvé a permis de montrer l’ampleur des abus sexuels commis dans l’Église, souligne Jean-Pascal Gay, professeur d’Histoire du christianisme à l'Université catholique de Louvain, en Belgique. Mais il fait également quelques impasses, en évacuant les abus spirituels qui ont permis les crimes sexuels, et la possibilité de «complicités plus graves des évêques», explique-t-il dans un article récemment publié (1).
Le processus synodal engagé dans l’Église universelle pose de nombreuses questions. Comment la démarche est-elle accueillie en Suisse? Quelles sont les attentes et les enjeux? Entretien avec François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à l’Université de Fribourg, qui décrypte la situation.
Le pape François a lancé le 9 octobre 2021 un processus synodal mondial afin de préparer, avec tous les membres de l’Église, le Synode sur la synodalité prévu en octobre 2023. Comment faire pour que ce travail en amont n’aboutisse pas sur une simple production de nouveaux documents, mais permette à chacun d’être vraiment entendu par l'institution, et suscite l’envie de rêver à nouveau l’Église et de s’y engager en vue d’une mission commune? Pour le cardinal jésuite Michael Czerny, le Synode sur l’Amazonie peut être considéré comme «un banc d’essai majeur» sur cette voie. Invité par le Forum «Fribourg Église dans le monde», il a présenté sa vision du visage d’une Église «franciscaine» après le Synode sur l’Amazonie.
La remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) le 5 octobre a fait l’effet d’une bombe. Cette déflagration de vérité devra s'accompagner de changements profonds dans l’Église si on ne veut pas qu'elle se retrouve réduite à portion congrue. Le lancement par le pape du «synode sur la synodalité» tombe à pic, offrant à chacun l'opportunité de faire entendre sa voix et ses propositions de réforme. François Euvé sj, directeur de Études, dresse le bilan de ce désastre.
Un séisme. C’est au tour de l’Église de France d’être frappée et déchirée par les questions d’abus sexuels commis en son sein. Les révélations du rapport de la Ciase, rendu public le 5 octobre 2021, sont accablantes. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a placé les victimes au cœur de ses travaux, car ce sont elles qui détiennent le meilleur «savoir» sur ce type de violences. Dans son numéro d’octobre 2021, la revue Études donne la parole à l’une d'entre elles, le jésuite Patrick C. Goujon. Dans cette relecture saisissante où s’éclairent les mécanismes du déni et de la perversion, s’ouvre une voie de réconciliation entre l’enfant, l’adulte et le religieux qu’il est devenu.
Astrid Kaptijn, professeure de droit canon à l’Université de Fribourg, est l’une des membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui a rendu un rapport explosif ce 5 octobre 2021. La canoniste fait part de son expérience et de ses réflexions pour une Église appelée à tirer les conséquences de son passé.Trois mille prêtres agresseurs, 330’000 victimes estimées… l’Église de France découvre abasourdie l’ampleur des dégâts. Coup de massue ou électrochoc salutaire? Suite à la publication du rapport Sauvé, c’est la seconde réaction qu’Astrid Kaptijn appelle de ses vœux.
Tandis que Tokyo se prépare à vivre des Jeux olympiques "tristes", marqués par la pandémie, posons un regard positif sur le sport à la suite des derniers papes qui y voient un moyen de renforcer l'épanouissement personnel et la paix entre les peuples. Issue du désir exprès du pape Jean-Paul II, passionné de sport, la section Église et Sport du Saint-Siège s’efforce depuis 2004 de promouvoir une culture positive de rencontre et de développement humain, ancrée dans les valeurs chrétiennes. Elle porte une attention particulière aux jeunes et à leurs entraîneurs.