En 2008 et en 2009, un immense projet d’accaparement de terres a projeté Madagascar sur la scène internationale : le pays avait l’intention de louer 10 % de ses terres arables, pour 99 ans, à Daewoo Logistics, une société sud-coréenne qui voulait y planter du maïs et des palmiers à huile. Ce scandale a précipité la chute du président malgache. Depuis, le pays est plongé dans une interminable crise politique et économique. Et le projet de Daewoo Logistics est en train d’être réactivé.
Le cas malgache illustre bien les conséquences de l’accaparement des terres. Malgré les richesses naturelles de ses sous-sols, de ses forêts et de ses mers, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres de la planète.
Contemporains, certainement. Esthètes, sans aucun doute. Érudit, à n'en pas douter. Mais d'accord... Raphaël, le peintre de génie (à droite), et Martin Luther, le Père de la Réforme, ne partageaient en rien leur conception de la relation au divin. Jean-Blaise Fellay sj en fait la démonstration en juxtaposant la foi de deux hommes qui pour l'un excellait dans le geste et l'autre dans la parole pour transmettre leur vérité. «... Le génie souple de Raphaël parvient à présenter le monde intellectuel et religieux du pontife d’une manière aussi admirable sur le plan esthétique que dense sur le plan intellectuel. Il dépeint la théologie, la philosophie, les beaux-arts, le droit et la morale d’une manière telle qu’il en fait une somme de l’humanisme chrétien médiéval. C’est très éclairant, car c’est exactement ce que Luther va combattre.»
En affichant sa bienveillance envers une religiosité emprunte de pratiques «populaires», le Père brésilien Cicero fit au XIXe siècle figure d’ecclésiastique dissident. Une attitude que le pape François appelle aujourd’hui de ses vœux. «Ne vous préoccupez pas de me défendre, mes bons amis, un jour ce sera l’Eglise qui me défendra», disait le Padre Cicero. Ce jour est arrivé.
“Ma nomination s’insère dans la révolution de la normalité du pape François et dans un objectif d'universalisation du Bureau de presse du Vatican”, explique la journaliste espagnole Paloma García Ovejero, âgée de 40 ans, nouvelle vice-directrice du Bureau de presse du Saint-Siège. Elle a officiellement pris ses fonctions le 1er août 2016. Première femme à occuper un tel poste, aux côtés du nouveau directeur, le laïc américain Greg Burke, celle qui était encore, il y a quelques semaines, correspondante à Rome pour la radio de la Conférence épiscopale espagnole Cadena COPE, explique à I.MEDIA comment elle accueille cette nouvelle mission inattendue. Propos recueillis par Bénédicte Lutaud.
En 2016, le vicariat péruvien de Jaen fête ses 70 ans. Situé dans une région isolée, son principal moyen d’action reste Radio Marañón[1], créée il y a 40 ans, qui joue à la fois un rôle de communicateur, de médiateur et d’instigateur d’actions socio-écologiques. Elle est dirigée par le Père jésuite Francisco Muguiro.
Une paraphrase de Luc 16,1-9
Mgr Jean-Marie Lovey a été le délégué de la Conférence des évêques de Suisse au Synode ordinaire sur la famille de 2015. Nous l’avons rencontré en novembre pour recueillir son avis sur le déroulement de ce Synode et notamment sur la façon dont l’assemblée a géré la tension entre dogmes et réalités du terrain.
Très attendue, fruit du travail des deux synodes sur la famille, l'exhortation apostolique sur l'amour dans la famille Amoris laetitia (la joie de l'amour) du pape François a été rendue publique vendredi 8 avril. En Suisse, les éditions Saint-Augustin proposent à la vente son édition papier, avec une préface de Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion.
Vous pouvez lire ici le communiqué de Mgr Jean-Marie Lovey, délégué de la Conférence des évêques suisses à l’Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques 2015, qui présente le document, ainsi que son interview dans choisir et ses commentaires à son retour du Synode sur la famille de Rome, d'octobre 2015.
« Qui suis-je pour juger ?, Saint-Pierre n’avait pas de compte en banque, le confessionnal n’est pas une chambre de torture... » Il n’y a pas de doute, le pape François a le sens de la formule. Si bien que plusieurs médias l’ont qualifié à maintes reprises de bon communicant. En trois ans de pontificat, beaucoup de ses phrases choc ont fait mouche, mais d’autres lui ont aussi joué des tours. On se demande alors si le pape François ne serait pas plutôt un pape normal, privilégiant spontanéité et franchise ... à ses risques et périls.
Dès son premier voyage apostolique pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Rio, à l’été 2013, le pape François instaure une nouvelle tradition: à l’inverse de ses prédécesseurs, il propose une conférence de presse durant le vol retour plutôt qu’à l’aller. Un choix habile: combien de fois les propos mal interprétés de Benoît XVI avaient-ils gâché sa visite avant même qu’il soit arrivé à destination ? François fait alors preuve d’une spontanéité maîtrisée. Interrogé sur l’avortement, il se contente d’un froid et prudent: « Vous connaissez la position de l’Eglise ». Revenant de Terre sainte, au printemps 2014, questionné sur l’éventuelle béatification polémique de Pie XII, il se borne à expliquer qu’il manque un miracle.
Devant la presse, il n’hésite pas à avouer avoir des doutes, voire une totale ignorance du sujet, comme lorsqu’on le questionne à propos des élections européennes. Cette sincérité a finit par en agacer certains. Interrogé un autre jour sur la politique d’austérité en Grèce, il confie être « allergique à l’économie » et qu’il ne « comprend pas bien la situation ». A un journaliste qui lui demande si, en opposant riches et pauvres, il n’oublie pas les classes moyennes, le pape répond avec humilité : « Vous avez raison. Belle correction (...) Je crois que je dois approfondir ce point dans le magistère. » Une simplicité qui en désarme plus d’un, espérant du chef de l’Eglise catholique un peu plus d’autorité. D’autres, en revanche, sont séduits par sa sincérité. Mais parfois, ce franc-parler crée certains dérapages...
Suite à son engagement dans la fermeture de la fonderie métallurgique de Doe Run, à La Oroya, Mgr Pedro Barreto, membre du Conseil pontifical Justice et Paix du Vatican, est devenu l’un des défenseurs des droits socio-environnementaux les plus reconnus au Pérou.[1] Il partage avec choisir les racines évangéliques de sa motivation.
Véronique Lecaros et Rolando Pérez : Mgr Barreto, qu’est-ce qui vous a amené à vous impliquer dans la lutte contre la pollution de La Oroya ?
Les conflits socio-environnementaux sont légion en Amérique latine et placent les religieux, dont le rôle public sur le continent est ancré et recherché, face à des choix éthiques cornéliens. La récente encyclique du pape François Laudato Si’ pourrait les aider à clarifier leurs responsabilités concrètes. Illustrations avec le cas de la fonderie de Doe Run et de la mine d’or de Conga, au Pérou.[1]
L’encyclique Laudato Si’ du pape François, rendue publique le 18 juin dernier, confirme et renforce, dans l’enseignement social de l’Eglise, la notion de responsabilité du chrétien dans la lutte contre la « dégradation de l’environnement ». Une expression qui revient comme un leitmotiv dans le texte. Mais il ne s’agit pas de protéger l’environnement aux dépens de l’être humain. Le Saint-Père du reste insiste systématiquement sur le lien intrinsèque entre la nature et l’humain : « Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate » (LS 118).
La fin de l’année sera riche en actualités pour l’Eglise : cinquantenaire de la déclaration Nostra Aetate, lancement de l’Année sainte de la miséricorde (un thème cher au pape), mais aussi, bien sûr, synode 2015 sur la famille. D’ici là, pourquoi ne pas laisser mûrir certaines questions ? C’est ce que propose Michel Salamolard[1] à propos de la tension entre miséricorde et doctrine.
Loin d’être un temps mort, l’intervalle entre les deux assemblées du synode sur la famille est un moment capital du processus. Il doit permettre l’approfondissement et la réduction des tensions apparues durant la première phase. Ces tensions prouvent que le synode est une dynamique à l’écoute de l’Esprit et non une guerre des tranchées entre idéologues ecclésiastiques.