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Eglises

samedi, 06 mai 2000 02:00

Le couple dans l'Eglise

Pour l'Eglise catholique, tout mariage est nécessairement sacramentel et toute autre union ressort donc du concubinage. Une rigueur juridique peu adaptée au contexte actuel, aux diversités culturelles et qui marginalise les catholiques divorcés qui désirent se remarier. Un retour sur l'histoire de l'institution du mariage montre qu'il n'en a pas toujours été ainsi et ouvre des perspectives.
La part des personnes déclarant n'appartenir à aucune communauté religieuse a explosé en 20 ans, passant de 1% en 1970, à 3,8% en 1980 et à 7,4% en 1990 (selon les recensements fédéraux). Cela ne signifie pas pour autant que ces personnes aient coupé tout lien avec la religion (selon les cantons, la question fiscale peut jouer un rôle
Tout le monde a entendu parler de l'enseignement de l'Eglise sur la morale sexuelle, mais la plupart ignorent superbement son enseignement sur le comportement social. Certains se montrent même agacés dès qu'on l'évoque. Comme si le capitalisme sauvage, la guerre, les dictatures de tout poil, le mépris des droits de l'homme et l'exploitation des plus faibles importaient moins au salut que certains commandements plus présents à la conscience mal formée de nombreux chrétiens. En parcourant ce panorama de l'enseignement des papes, on n'oubliera pas l'énorme contribution des épiscopats nationaux traitant de points plus particuliers.
Le 24 mars prochain, on célébrera le vingtième anniversaire du martyre d'Oscar Romero. L'évêque brésilien Pedro Casaldáliga disait qu'il faudra désormais diviser l'histoire de l'Eglise en Amérique latine entre l'avant et l'après Romero. De fait, sa biographie offre un concentré des changements de l'Eglise latino-américaine durant les dernières décennies. Le père Martin Maier, qui a vécu au San Salvador durant plusieurs années, lui rend hommage.

L'Eglise catholique d'Allemagne vit actuellement une des phases les plus difficiles de l'après-Concile. La solidarité à l'intérieur de la Conférence épiscopale s'est détériorée, les relations entre le Vatican et les évêques allemands sont sérieusement perturbées et le laïcat est divisé. La cause en est un conflit, qui dure depuis des années, au sujet du droit à l'avortement.

Peut-on imaginer le pape et la papauté... autrement ? On peut toujours essayer. Dans son encyclique sur l'oecuménisme, «Ut unum sint», du 25 mai 1995, Jean Paul II dit en substance quatre vérités sur son propre ministère de pape : L'Eglise catholique a conscience d'avoir conservé le ministère du successeur de l'apôtre Pierre, l'évêque de Rome, que Dieu a institué comme le principe et le fondement permanents et visibles de l'unité (n° 88) ; ce ministère constitue actuellement l'un des principaux obstacles à la réussite de l'oecuménisme (cf. la déclaration de Paul VI au Conseil oecuménique des Eglises, le 10 juin 1969) ; l'évêque de Rome lui-même doit faire sienne avec ferveur la prière du Christ pour la conversion, qui est indispensable à «Pierre» afin qu'il puisse servir ses frères (n° 4) ; il nous faut donc prier l'Esprit Saint afin que nous puissions chercher, évidemment tous ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres (n° 95). Partageant ce diagnostic et encouragé par cette invitation à la recherche, je me lance dans quelques propositions. Sincères, quoique sans prétention et... sans illusions !
Par sa fondation, l'Eglise n'est pas une société tout à fait comme les autres. Et pourtant, même si elle reçoit son inspiration d'en haut, les droits de l'homme la concernent aussi. II est bon de s'en souvenir au moment où l'administration romaine semble mettre sa confiance plus dans des mesures coercitives que dans la force intérieure de la justice et de la liberté. Les derniers «Motu Proprio» sur la défense de la foi et les conférences épiscopales posent des questions essentielles quant à l'exercice de l'autorité dans l'Eglise. Paul Valadier nous livre quelques clés pour y réfléchir.
La démarche bonhomme n'empêche pas le regard vif sous de fines lunettes. La croix pectorale et une bague ornée d'une imposante améthyste tranchent avec l'austère col romain et la tenue noire. Le patriarche de Babylone des Chaldéens, Raphaël I Bidawid, allie le calme de l'homme d'Eglise avec la finesse du diplomate. La convivialité islamo-chrétienne, les relations de son Eglise avec un pouvoir autoritaire, l'émigration, autant de questions abordées ici. Et d'abord l'embargo décrété parles Nations Unies, qui frappe l'Irak depuis plus de cinq ans.
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