Peut-on imaginer le pape et la papauté... autrement ? On peut toujours essayer. Dans
son encyclique sur l'oecuménisme, «Ut unum sint», du 25 mai 1995, Jean Paul II dit en
substance quatre vérités sur son propre ministère de pape : L'Eglise catholique a
conscience d'avoir conservé le ministère du successeur de l'apôtre Pierre, l'évêque de
Rome, que Dieu a institué comme le principe et le fondement permanents et visibles de
l'unité (n° 88) ; ce ministère constitue actuellement l'un des principaux obstacles à la
réussite de l'oecuménisme (cf. la déclaration de Paul VI au Conseil oecuménique des
Eglises, le 10 juin 1969) ; l'évêque de Rome lui-même doit faire sienne avec ferveur la
prière du Christ pour la conversion, qui est indispensable à «Pierre» afin qu'il puisse servir
ses frères (n° 4) ; il nous faut donc prier l'Esprit Saint afin que nous puissions chercher,
évidemment tous ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser
un service d'amour reconnu par les uns et par les autres (n° 95). Partageant ce
diagnostic et encouragé par cette invitation à la recherche, je me lance dans quelques
propositions. Sincères, quoique sans prétention et... sans illusions !