C'est un fait : toute la population irakienne souffre de la vaste « epuration ethnique » qui sévit dans le pays. Mais les chrétiens sont des cibles particulièrement faciles pour ceux qui appellent à la « guerre sainte » contre les croisés. Cette communauté très minoritaire (3 % de la population), présente dans le pays dès les premiers siècles du christianisme, risque d'en disparaître totalement. Et avec elle, le témoignage d'une riche culture et d'une cohabitation multiséculaire.
Le 21 mai 1996, sept moines trappistes du monastère de Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine étaient assassinés par le GIA (Groupe islamique armé). Il y a dix ans déjà, ces sept moines bien inoffensifs, qui ourdaient d'étroits liens avec des maîtres soufis du sud algérien et leur partageaient ce qu'ils avaient de plus cher - leur expérience du Dieu d'amour - ont été sauvagement égorgés. Martyrs des temps modernes en terre d'Afrique. Tués au nom d'Allah ? Au nom de la religion ? Au nom du désespoir socio-économique d'un pays ?
Quelle position l'Eglise doit-elle afficher face à la pauvreté ? Doit-elle affirmer son « option préférentielle pour les pauvres » ou se montrer comme « une Eglise des pauvres ». Cette tension a été représentée dans le Chili du XXe siècle à travers la vie de deux chrétiens engagés, Alberto Hurtado et Clotario Blest.