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Théologie

Monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or à Kiev (2017) © CC Wikipédia Recevant le week-end dernier au Phanar –le siège du Patriarcat œcuménique à Istanbul– une délégation emmenée par Mgr Franz Lackner, président de la conférence épiscopale autrichienne, et le métropolite orthodoxe d’Autriche Arsenios, le patriarche Bartholomée 1er a qualifié de «diabolique» la guerre en Ukraine. Il a aussi vivement condamné la position du patriarche de Moscou pour son soutien à la guerre d’agression de Vladimir Poutine, y voyant une contradiction avec la doctrine orthodoxe.

GordonJohnson de Pixabay gender 3432690 1280L’actuel débat, légitimement initié par la Compagnie des pasteurs et des diacres de Genève, au sujet de la féminité ou de la bisexualité de Dieu n’est pas un débat intra-genevois et intra-protestant; il est tout aussi vif dans l’Église catholique, comme on a pu le voir dans la récente célébration d’une messe dite inclusive dans la paroisse Saint-Pierre-de-Monrouge (Paris). L’enjeu est double: comment parle-t-on de Dieu, et quelle est la place des femmes dans l’Église? Ce sont deux questions distinctes, mais connexes, que je me propose de traiter en ordre inversé.

Cathédrale Notre-Dame de Chartres. Sculptures du portail Nord. Moïse, Aaron et Samuel ou le roi David © Philippe Lissac / GodongUn domaine central de la vie de l’Église est celui de la place et du rôle du prêtre ordonné dans la communauté. À travers son insistance à dénoncer le cléricalisme, c’est à une écoute renouvelée de l’Écriture que le pape François invite l’Église pour que des changements indispensables puissent s’accomplir dans sa gouvernance. Mais pour que cette prise de conscience porte son fruit, il faut débusquer le noyau du cléricalisme, en particulier son enracinement dans la distinction entre les mondes sacré et profane.

L’abbé Jean Civelli a été pendant 16 ans délégué épiscopal pour la vie religieuse, visitant les communautés religieuses à travers la Suisse romande et prêchant nombre de retraites en Suisse et en France. Il est l’auteur notamment de Dieu n’aime pas les sacrifices: le cléricalisme et le sacré (Parole et Silence 2021).

Young woman tying a fita (wish) outside Our Lady of Bonfim church, Bahia, Brésil © Philippe Lissac / GodongPar ses premiers discours, le pape François, en brandissant la menace du Diable et en faisant la promotion de Marie qui dénoue les nœuds, a étonné de nombreux Européens mal outillés pour comprendre, à partir de leur culture sécularisée, un jésuite tout imprégné de dévotions populaires. Sans vouloir ni pouvoir aborder les convictions intimes du pape, il faut replacer ses réflexions et gestes dans le contexte culturel argentin où il s’est formé à une théologie non dénuée de paradoxes.

Véronique Lecaros est théologienne, professeure à l’Université pontificale catholique du Pérou (à Lima) et spécialiste du paysage religieux en Amérique latine. Ana Lourdes Suárez est professeure de sociologie à l’Université catholique d’Argentine (Buenos Aires). Ses recherches portent sur les questions de stratification sociale et de genre ainsi que sur les ordres religieux.

Vierge Marie, La Roche-sur-Foron © Catherine Leblanc/GodongLe christianisme a autorisé la représentation des êtres célestes et avalisé le principe de leur culte. Sauf que la vénération du fidèle ne devait pas s’adresser à l’image, mais à ce qu’elle représente. Or, dès la fin du Moyen Âge, comme le constate l’historien Nicolas Balzamo, la pratique contredit les principes théologiques régissant ce culte.

Nicolas Balzamo, Les êtres artificiels, Paris, Cerf 2021, 236 p.

HEKSFoto DSC 0783B.JPG Christian BobstPendant le carême, toutes les communautés chrétiennes sont invitées, à des moments différents et à divers endroits du globe, à embrasser la voie du Christ, c’est-à-dire, dans un sens large et multiple, à revenir à l’amour et au respect mutuel à l’échelle locale et internationale. C'est ce que rappelle Ivone Gebara dans son article pour le magazine de la Campagne œcuménique 2022 d'Action de Carême et EPER-Pain pour le prochain. Ivone Gebara est une religieuse catholique féministe, théologienne et philosophe. Elle vit à São Paulo au Brésil.

«La vie nous révèle à nous-mêmes comme une capacité d’infini. C’est là le secret de notre liberté. Rien n’est à notre taille et l’immensité même des espaces matériels n’est qu’une image de notre faim. Toute barrière nous révolte et toute limite exaspère nos désirs. C’est aussi la source de notre misère» (Maurice Zundel).[1] D’emblée, le ton est donné. Comment la personne vivra-t-elle entre ses limitations et l’infini qui l’appelle?

Ancien professeur de théologie pastorale à l’Université de Fribourg et vicaire épiscopal du canton de Vaud, Marc Donzé a fait le pari de faire publier d’ici 2025 (pour les 50 ans de la mort de Maurice Zundel) toutes les œuvres du théologien suisse. Les quatre premiers tomes de cette compilation sont déjà parus (Parole et Silence, 2019-2021).

Baptême de rite catholique © Philippe Lissac / GODONG«Nous avons choisi Louise, parce que nous privilégions le classique. Cela dit nos racines. Et nous pensons à notre fille: c’est elle qui devra porter ce prénom toute sa vie. C’est curieux ces parents qui s’inspirent de stars adulées et rendent ainsi l’existence de leur progéniture difficile et pénible. Et puis sainte Louise de Marillac, fondatrice des Filles de la Charité au service des démunis et des malades en plein XVIIe siècle, représente une belle figure qui nous parle.»

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