Vivant en des temps de "post-chrétienté", le langage du Credo chrétien ne nous est plus accessible, sinon par simple réflexe de répétition. Comment comprendre la divinité de Jésus-Christ, sa conception de l'Esprit saint, la résurrection du Christ et celle des morts, etc.? Autant de "croyances qui devraient revêtir un minimum d'évidence", écrit un lecteur de choisir. L'exégèse montre comment la foi dans l'incarnation du Fils de Dieu se développe dans les limites d'une culture et d'une époque. Et que c'est justement l'inévidence, qui nous ouvre le chemin vers la foi, en toute liberté.
Karl Rahner sj, un des théologiens les plus renommés du XXe siècle, est né le 5 mars 1904 à Fribourg-en-Brisgau. Vingt ans après sa mort, son témoignage de croyant et sa théologie n'ont rien perdu de leur actualité. Il nous a laissé en héritage une théologie pour le temps présent, enracinée dans l'expérience spirituelle. C'est à juste titre que Joseph Doré a écrit que Rahner "a marqué de manière décisive la plupart des questions qui se sont débattues dans l’Église catholique tout aussi bien durant la période du concile Vatican II que durant celle qui l'a précédé et préparé, et celle qui l'a suivi et exploité".
Il y a certainement chez beaucoup de catholiques une mauvaise compréhension de ce qu'est l'eucharistie pour un protestant. Pour éviter qu'une lecture superficielle de la dernière encyclique de Jean Paul II ne conforte de malheureux préjugés hérités de querelles tridentines, il convenait de donner la parole à un théologien protestant. Cette belle méditation sur la présence dans l'absence éclaire le mystère d'une lumière neuve et ouvre la voie à une intelligence renouvelée de la Cène du Seigneur.