Dans notre contexte chahuté de perte de repères, l’existence de lieux et d’organes de débat, de documentation et de réflexion structurés est essentielle. Force est, malheureusement, de constater la disparition en Suisse romande de deux médias qui leur était justement dévolus: Domaine public et choisir.
Successivement député socialiste du canton de Genève, conseiller national genevois, président du PS genevois et maire d’Onex, René Longet est aussi un pionnier de l’écologie et un défenseur des droits des peuples autochtones. Auteur de nombreux ouvrages et articles, il écrit pour choisir depuis 1975.
Fribourg et les Lituaniens: une histoire passionnante mais très peu connue. Grâce à son université fondée en 1889, Fribourg était l’un des centres les plus importants rassemblant des intellectuels lituaniens catholiques, prêtres et laïques, dans la première moitié du XXe siècle. Jusqu’à 1935, quelque 110 étudiants lituaniens ont étudié à Fribourg. Par leur formation et leurs activités, ils ont largement contribué à la création de l’État lituanien indépendant en 1918 et à la vie de l’Église lituanienne de la première moitié du XXe siècle. Chercheuse lituanienne à l’Université de Fribourg, Mantė Lenkaitytė Ostermann nous en dit plus sur cette passionnante histoire helvético-lituanienne.
De 1959 à 1963, choisir, alors jeune revue jésuite de Suisse romande, outre ses thèmes éthiques, œcuméniques, culturels, s’ouvrait à la question de la femme dans la société. Défi lancé, avec une rubrique La Femme à la page inaugurée dès le premier numéro par Marthe Macaux. Sous l’adresse «Mes amies», celle-ci invitait les femmes à dialoguer dans ces pages. Souhaitant créer un «carrefour où nous pourrions mettre en commun nos pensées, nos problèmes et, pourquoi pas, nos revendications»,[1] la chroniqueuse y va prudemment. Nous sommes en 1959, et si l’après-guerre reconnaît la force de travail et d’initiative des femmes, vu leur engagement pour suppléer aux hommes envoyés au front ou aux frontières, le mouvement d’émancipation des femmes porté par quelques pionnières historiques ne s’est pas encore étendu à la société entière.
Le 19 mai 2022, lors de sa rencontre au Vatican avec les responsables des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus (dont choisir), le pape François a précisé quelle est, à ses yeux, la mission de celles-ci. Extrait choisi de cet entretien mené sous forme de questions-réponses, diffusé conjointement par toutes les revues culturelles jésuites européennes.[1]
L’éthique serait-elle devenue une appellation fourre-tout, à l’élasticité commode, qui s’adapterait à l’évolution des mœurs et aux intérêts particuliers? Au contraire de la morale religieuse qui, elle, se référerait à des principes universels? Ce qui expliquerait l'engouement de notre revue pour l’éthique, les jésuites étant des «champions» du discernement …et donc, selon certains, du relativisme? Décryptage de ces raccourcis saisissants avec Rémi Brague, président de l’ASMP.[1]
Membre de l’Institut de France, Rémi Brague enseigne la philosophie grecque et arabe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a reçu le Grand prix de philosophie de l’Académie française en 2009 et le prix Ratzinger en 2012. Parmi ses ouvrages, citons La sagesse du monde… (2002), La Loi de Dieu… (2008) et Le règne de l’homme… (2015).
En accord avec sa définition de culturelle et une spiritualité ignatienne ancrée dans les réalités, choisir n’a eu de cesse d’évoluer au gré du paysage suisse et mondial catholique, et plus largement religieux, mais aussi social, politique et économique. Rédacteur en chef de la revue dans les années 1980-90, Jean-Blaise Fellay sj revisite quelques-unes des influences majeures qui ont marqué, au siècle dernier, nos différentes rédactions.
Jean-Blaise Fellay sj a été rédacteur en chef de choisir de 1980 à 1994. Ancien directeur du Centre interdiocésain à Fribourg et professeur à l’Institut Philanthropos, il poursuit des études historiques et tient un blog sur jesuites.ch.
Canicules, feux de forêt, fonte des glaciers… Les dérèglements climatiques sont de plus en plus tangibles. Ajoutés aux rapports sur la sixième extinction des espèces et l’épuisement des ressources naturelles, ils génèrent des émotions comme la peur, l’impuissance ou la tristesse, pouvant aller jusqu’à la dépression. Pourquoi les Églises -en particulier l’Église romaine- ont-elles été si longues à réagir en matière d’environnement? Où en sont-elles aujourd’hui?
Fondateur du Laboratoire de transition intérieure (EPER, Action de Carême), Michel Maxime Egger (sociologue et écothéologien) a écrit plusieurs ouvrages sur l’écospiritualité, dont Soigner l’esprit, guérir la Terre (Labor et Fides 2015, recensé in choisir n° 669). Dernier en date, Réenchanter notre relation au vivant (Jouvence 2022).
Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII annonçait, trois mois à peine après son élection, sa décision de convoquer un concile œcuménique. La surprise était totale. Tous ses prédécesseurs y avaient songé, mais aucun d’eux n’avait osé prendre cette décision. La Compagnie de Jésus, déjà impliquée dans le processus de réflexion préalable, prit à cœur de servir le projet et de le diffuser.[1]
Professeur d’histoire de l’Église moderne et contemporaine à l’Université du Latran (Rome) et directeur de son centre de recherches sur Vatican II, Philippe Chenaux a écrit ou co-écrit nombre d’ouvrages sur cette période, dont un portant sur le cardinal Charles Journet (Mame 1995), mais aussi des biographies de personnalités catholiques, telles que Pie XII (Cerf 2003) ou Paul VI (Cerf 2015).
Le chantier de rénovation de l’intérieur de la basilique Notre-Dame, Lausanne, a non seulement permis à des œuvres d’art d’importance de retrouver leur éclat, mais il a mis à jour des vestiges inattendus: décors anciens, chapes et pontifical oubliés, dallage centenaire. «C’est le grand plaisir des chantiers: malgré tous les sondages, toutes les analyses préliminaires, ils réservent encore des surprises! Et celui du Valentin ne cesse de nous étonner», s’émerveille Christophe Amsler, architecte mandaté pour la restauration du monument.
Informaticienne, la trentaine, Erin Lederrey préside l’Antenne LGBTI de Genève. Avant cela, elle étudiait la théologie à l’Université de Genève. Son souhait? Travailler, un jour, au sein de l'Église. Pour le moment, elle se distingue comme première femme trans aumônière de l'armée suisse. La journaliste Marie Destraz l'a rencontrée. Son article fait écho à deux entretiens à paraître dans notre numéro d'été Douter et changer sans se perdre: Dans la peau d’une femme, entretien avec Mathilde, transgenre par Lucienne Bittar; L’intimité de l’identité de genre, entretien avec Marius Diserens par Céline Fossati.
Les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II seront célébrés par quatre jours de festivités dans tout le Royaume-Uni du 2 au 5 juin 2022. Durant quatre saisons, la série The Crown nous a raconté la vie de cette femme exceptionnelle et de la famille royale britannique On pouvait y voir notamment les voyages de ces derniers dans les colonies et dans les pays membres du Commonwealth, souvent à bord du yacht Britannia. Moins connus, mais tout aussi importants, furent les déplacements des secrétaires d’État aux Colonies britanniques, visant à contrer les velléités indépendantistes ou à préserver avec les jeunes États des rapports privilégiés.
Cet article est paru dans notre dossier Le voyage et son récit, (n° 699, avril 2021).
Le «Procès des 200» est «un événement politique et militant sans précédent en Suisse», peut-on lire sur le site dédié. Pour rappel, quelque 200 activistes sont jugés pour divers faits de désobéissance civile à Lausanne entre 2019 et 2020, et leurs procès s'enchaînent depuis septembre 2021. Les nombreux avocats qui ont travaillé gratuitement jusqu’à aujourd’hui ne pouvant plus prendre en charge leur défense, chaque prévenu a dû rédiger sa propre défense pour le procès du 12 mai dernier. C'est le cas de Frédérique Zahnd, dont nous reproduisons ici la plaidoirie.