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mardi, 04 octobre 2022 10:32

Basilique Notre-Dame, Lausanne, des trésors révélés

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Dallage du sol de la Basilique Notre-Dame, Lausanne © Gindroz / Fondation d'Olcah pour la Basilique Notre-Dame LuasanneLe chantier de rénovation de l’intérieur de la basilique Notre-Dame, Lausanne, a non seulement permis à des œuvres d’art d’importance de retrouver leur éclat, mais il a mis à jour des vestiges inattendus: décors anciens, chapes et pontifical oubliés, dallage centenaire. «C’est le grand plaisir des chantiers: malgré tous les sondages, toutes les analyses préliminaires, ils réservent encore des surprises! Et celui du Valentin ne cesse de nous étonner», s’émerveille Christophe Amsler, architecte mandaté pour la restauration du monument.

Première église catholique de Lausanne érigée après la Réforme, dédiée à l’Assomption de la Vierge, la basilique Notre-Dame a été construite par Henri Perregaux et inaugurée à Lausanne en 1835, vingt ans après le rétablissement officiel du culte catholique dans le canton de Vaud. Cent ans plus tard, l’architecte Fernand Dumas y a apposé un clocher de 38 mètres ainsi qu’un escalier monumental. Notre-Dame a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Jean-Paul II en 1992.

Lieu de culte actuel, monument architectural classé, «musée» abritant des œuvres d’art et des objets précieux et cultuels, l’histoire de Notre-Dame renvoie à la mémoire historique du canton, et en particulier à celle du catholicisme en terre vaudoise. L’édifice abrite des trésors de l’art sacré, dont la fresque mariale du peintre toscan Gino Severini ou les vitraux signés de Cingria, Monnier et Estoppey.

La fresque de Severini

La troisième phase majeure de sa restauration a été initiée en 2021 sous l’égide de la Fondation d’Olcah pour la Basilique Notre-Dame, Lausanne. Les deux interventions précédentes de 2008 et 2013 avaient permis de consolider le clocher et de revaloriser l’enveloppe extérieure de l’édifice. Celle-ci s’est employée à restaurer, entre autres, la majestueuse fresque de Gino Severini, monumentale œuvre peinte en 1934 dans l’abside de l’église. Artiste toscan futuriste, Gino Severini a marqué le monde de l’art du début du XXe siècle et est mondialement reconnu.

Une frise inédite

Mais durant l’été 2021, des sondages ont révélé d’autres pépites: un dallage d’une grande beauté, sur lequel on distingue les empreintes de l’ancien autel majeur, et, en périphérie du plafond, une frise typique de la production des artisans du groupe de Saint-Luc apparue lorsqu’un meuble a été déplacé! Et enfin, sous la peinture beige de la grande voûte de la nef, a été retrouvé un décor de 1873, très bien conservé, que l’on doit au peintre Vincent Blatter.

Frise de 1932-1935, découverte au plafond de la sacristie © Rémy Gindroz, 2022 / Fondation d'Olcah pour Notre-Dame Lausanne

Un trésor oublié

Détail de la chape du style du groupe de Saint-Luc © Sarah Besson-Coppotelli, 2022 / Fondation d'Olcah pour la basilique Notre-Dame LausannePar ailleurs, grâce au travail d’archivage et d’inventaire du patrimoine mobilier débuté cette année, un véritable trésor a été redécouvert: vêtements sacerdotaux, chapes, chasubles et dalmatiques, chaperons brodés au fil d’or, bordures en dentelles au fil d’argent, pièces de vaisselle liturgique et nombreuses reliques. La basilique doit ces pièces à de généreux donateurs, dont certains illustres comme le pape Grégoire XVI. Elles avaient été oubliées au fond d’une salle pendant quelques décennies. Tort réparé!

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