Le Misanthrope, dans une interprétation intense de Lambert Wilson, était de passage en ce mois de février en Suisse romande. On le retrouvera les 17 et 18 mars sur la scène du BFM, à Genève. La mise en scène classique et sobre signée par Peter Stein, grand réformateur du théâtre allemand dans les années 70-80, est fidèle à l'esprit de Molière.
Le Poche clôture sa saison Ensemble avec le Brasier, une farce tragique décapante, où le jeu des acteurs tient lieu d’essentiel. Fidèle à la vocation originelle du théâtre de ne présenter que des auteurs actuels (le premier fut Sartre, contemporain en son temps), Mathieu Bertholet, son directeur depuis quatre ans, a opté pour ce texte de David Paquet, écrit en 2018.
L'auteur québécois, maintes fois primé, fait la part belle dans Le Brasier aux références de la tragédie grecque. Il est donc immanquablement question... de l’inéducable destin. Celui, en l’occurrence, des triplées Claudine, Claudette et Claudie, de leur progéniture et de leur mère, qui tentent tous, en vain, de briser le cercle familial vicieux, empreint de folie. Et pour cause… On n’échappe pas à son sang, semble nous dire David Paquet.
Christophe Honoré, écrivain, cinéaste, metteur en scène, a construit avec Les Idoles un spectacle théâtral de 2h30 sur le thème du sida, qui raconte «comment le sida brûla mes idoles», dans l’hécatombe des années où artistes, intellectuels et simples inconnus tombèrent les uns après les autres. Au Théâtre de Vidy, où a eu lieu la création, dans une fougue communicative et un talent sans failles, six comédiens et une comédienne de haut vol ont incarné ceux qui sont morts et dont restent les œuvres.
Ceux qui l’ont dit publiquement, ceux qui ne l’ont pas dit… C’est une forme de théâtre engagé, qui sublime ceux qui sont disparus, loin de la portée, cependant, de l’œuvre culte Angels in America de Tony Kuchner, chef-d’œuvre qui a élargit son spectre bien au-delà du sida en brossant une fresque de l’Amérique des années 80.
À retrouver ou découvrir à L’Odéon théâtre de Paris, du 11 janvier 2019 au 1er février.
Selon Wikipédia, «Thespis d’Icare est considéré comme l’inventeur de la tragédie grecque». Et c’est bien de cela qu’il s’agit avec Bajo el signo de Tespis (Sous le signe de Thespis): un multidrame familial joué par un acteur principal, accompagné d’un chœur qui «chante et danse en relation avec l’action» (toujours selon Wikipédia).
Bajo el signo de Tespis a pour cadre le Mexique et son contexte sociopolitique peu réjouissant. Son auteur, José Manuel Hidalgo, lui-même mexicain, a remporté avec ce texte le prestigieux Prix national de dramaturgie Manuel Herrera. Âgé de 22 ans, il aborde avec humour et naïveté la réalité de cette violence urbaine, décrite comme «systémique» par Aurora Cano, co-directrice de DramaFest, un festival biennal mexicain.
Il y quelques années, une centaine de réfugiés clandestins arrivés d’Afrique sur l’île de Lampedusa, la pointe sud de l’Italie, ont été parqués à 1800 mètres d’altitude, dans les Alpes Orobiques. Pendant six mois, ils ont attendu que leur demande d’asile fasse son chemin dans les méandres de la bureaucratie. C’est en s’inspirant de ce fait divers que Linda Prosa, auteure sicilienne, a écrit en 2012 Lampedusa Snow, seconde partie de son Triptyque du naufrage.
Trois textes racontent trois tentatives de migrants pour rejoindre l’Europe. Dans Lampedusa Beach, l’embarcation de Shauba coule à pic dans la mer, alors que dans Lampedusa Way, Mahama et Saïd arrivent sur l’île et tentent de retrouver leurs proches. Dans Lampedusa Snow, c’est Mohamed (interprété par Aymeric Trionfo) qui, lassé d’attendre dans le froid et poussé par un vieil alpiniste, va choisir de gravir la montagne dans l’espoir de trouver mieux, ailleurs, de l’autre côté. Dans cette ultime quête de liberté, il va nous faire revivre le cheminement qui l’a amené ici, seul dans cette tempête de neige.
À La Comédie de Genève, du 13 au 25 mars 2018, dans une mise en scène de Maryse Estier et Simone Audemars.
Des directions bicéphales et féminisées. Ces derniers mois ont vu souffler un vent de changement à la tête des grandes institutions scéniques genevoises, telles que les théâtres Saint-Gervais, de l’Orangerie, du Grütli, de la Nouvelle Comédie et du festival La Bâtie. Parmi ces nouvelles directions, deux duos: celui de Denis Maillefer et Natacha Koutchoumov à la Nouvelle Comédie, et celui de Natalie Sugnaux Hernandez et Barbara Giongo au Théâtre du Grütli. Et sur les sept nouveaux directeur(trice)s, cinq sont des femmes.
! Nous venons d'être informé par les organisateurs que ce spectacle a été annulé et repoussé à une date ultérieure non encore fixée
Le métier de médiateur ou médiatrice a le vent en poupe depuis une quinzaine d’années. Il consiste à aider des parties opposées (personnes, entreprises, associations, etc.) à trouver une solution à l’amiable à leur conflit.
En Suisse, l’Association Sweet Justice s’est fixé comme objectif de promouvoir ce mode de résolution des litiges, aux niveaux cantonal, fédéral et international, notamment par le biais de pièces de théâtre. Elle met en scène ici un cas de divorce litigieux soumis à la co-médiation. Acteurs, vrais médiateurs de conflits, juge et avocat se donnent la réplique dans:
Sweet Justice.
La co-médiation de conflits se donne en spectacle.
Le 24 novembre 2017
à l’Opéra de Lausanne
Ils sont fous ces Genevois! Enfermer une partie du skatepark de Plainpalais pour proposer sous une halle de bois un spectacle mélangeant différents sports urbains et de la danse… l’atterrissage aurait pu finir en dérapage incontrôlé. Il n’en est rien. La Compagnie urbaine propose jusqu’au 11 octobre -à moins qu’il y ait prolongation vu le succès- un show spectaculaire, sans véritable histoire mais puissant en performance artistique. À commencer par les prestations des fous du volant -celui des BMX en l’occurrence- et des virtuoses à roulettes qui se jouent de l’apesanteur. On craignait qu’ils ne soient les alibis d’une mise en scène axée principalement autour de la danse. C’était sans compter sur la fascination du chorégraphe belgo-genevois Nicolas Musin pour la culture urbaine. Et les autres surprises sont aussi bonnes que nombreuses.
ZUP - Spectacle urbain de Nicolas Musin
Théâtre Éphémère du Skatepark de Plainpalais
jusqu’au 11 octobre 2017
www.lacompagnieurbaine.com
Bob Jésus
de Didier Gesquière
Mise en scène par Christian Gregori et Georges Guerreiro
Avec Christian Gregori
Théâtre du Pommier de Neuchâtel
28 septembre à 20h et 29 septembre à 20h30
Reprise d’une pièce crée au Théâtre Montreux Riviera
www.ccn-pommier.ch
Peu après l’arrivée sur scène de Jane, la mère, en jupe et chemisier classiques et talons hauts, toute occupée à dresser la table familiale en sautillant de plaisir, dans une salle à manger au papier peint surchargé de motifs très british, James, le pater familial, apparaît à la fenêtre. Il affiche un large sourire pepsodent, que Jane lui rend, brandissant gaiement, en cadence sur une musique rythmée, un large couteau à viande... Le ton est donné.
Dans le blanc des dents
texte : Nick Gill
mise en scène : collectif Sur un malentendu
au théâtre Poche, Genève, jusqu’au 19 mars 2017
Une voiture a explosé. Hier soir. C’est sûrement un attentat. Amor apprend la nouvelle. Lentement. Son ami Shavi a tenté en vain de l’appeler et lui a laissé plusieurs messages. Mais il dansait. Il était bourré. C’est le matin. Sa cousine Ahlem aussi l’a appris. De là-bas. Il faut qu’il aille acheter une nouvelle mèche pour la perceuse.
J'appelle mes frères, de Jonas Hassen Khemiri, est à voir au théâtre le Poche à Genève, dans une mise en scène de Michèle Pralong. Traduction : Marianne Ségol-Samoy.
La Mouette, d’Anton Tchekhov
production Théâtre Vidy-Lausanne
Théâtre de l’Odéon, Paris, du 20 mai au 25 juin.
Tournée en préparation
Caligula, d’Albert Camus
mise en scène Jean-Gabriel Chobaz
Théâtre de Valère, Sion, le 12 avril
Théâtre de l’Alchimic, Carouge, du 25 mai au 4 juin
La Corneille, de Lise Vaillancourt
par la Compagnie Marin
Théâtre du Crochetan Monthey, du 15 au 17 avril,
Théâtre Benno Besson, Yverdon-les-Bains, le 21 avril