Sur scène, deux femmes, l’une en noir (Claude-Inga Barbey, auteur et comédienne), l’autre en tailleur rose bonbon, Bernadette (Doris Ittig). La femme en rose consulte une voyante: première d’une série de saynètes reliées entre elles par la situation géographique d’une laverie automatique, lieu de rencontres de hasard. La voyante a un accent serbe caricatural et un bagout qui ferait vendre Dieu au plus iconoclaste. On est dans la franche comédie et on rit beaucoup.
À voir à l’Espace Fusterie, vendredi 25 novembre, à 19h30
En janvier 2009 paraissait "Un juif pour l’exemple" de Jacques Chessex. L’écrivain vaudois revenait sur un crime sordide commis à Payerne en 1942, qui l’avait choqué enfant : celui d’Arthur Bloch, un marchand de bétail sexagénaire, et juif... Il avait été « sacrifié » en l’honneur d’Hitler par un groupe d’habitants membres du Mouvement national suisse, entraînés par le pasteur Philippe Lugrin. Les criminels seront arrêtés et condamnés à de lourdes peines.
Mais Jacques Chessex ne pourra oublier, le cœur alourdi par les non-dits qui étoufferont ensuite la ville. Ecrit comme une manière d’exorcisme, son livre ne sera pas bien reçu par tout le monde, d’aucuns se demandant pourquoi faire ressurgir les démons du passé.
En avant, marche ! Théâtre danse
mise en scène Alain Platel et Frank van Laecke
les 8 et 9 janvier au Theater Chur, Coire
Mademoiselle Werner, de Claude Bourgeyx
mise en scène et jeu Sylviane Röösli et Yann Mercanton,
au Forum Saint-Georges (Delémont), les 22 et 23 janvier, puis au Théâtre de Poche (Bienne), l’Echandole (Yverdon-les-Bains), Théâtre ABC (La Chaux-de-Fonds), Teatro Comico (Sion)
Les acteurs de bonne foi, de Marivaux
mise en scène Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier
à la Grange de Dorigny (Lausanne), du 5 au 8 novembre, puis au Kurtheater Baden, Théâtre des Osses (Givisiez), Stadttheater Schaffhausen, Theater Winterthur,
Bicubic (Romont)
Primera Carta de San Pablo a los Corintios - Cantate BWV 4. Christ lag in Todesbanden
coproduction Théâtre de Vidy (Lausanne), Théâtre de l’Odéon (Paris), Bonlieu (Annecy), etc.
Affabulations
de Pier Paolo Pasolini
mise en scène et jeu Stanislas Nordey,
Derborence
de C.F. Ramuz
Toute la scène est tendue de velours brocart, la couleur des confessionnaux. Ce spectacle énigmatique commence dans le silence et, à part un rock tonitruant, se déroule essentiellement sur une cantate de Bach. Avec Angélica Liddell, actrice, danseuse et auteure, née à Figueras, la ville de Dali, la scène de théâtre devient le théâtre de la passion. La performance est littéralement extraordinaire.
King Size
de Christoph Marthaler
Genève, Forum Meyrin
Laverie Paradis
Villeneuve,
Théâtre de l’Odéon
Un décor rétro et désuet occupe la scène. Typiquement du Christoph Marthaler, metteur en scène et comédien suisse-allemand (Prix Anneau Hans Reinhart du théâtre en 2011) qui enthousiasme le public, à Berlin, Avignon, Zurich et Vidy-Lausanne, comme en 1998 déjà avec Le voyage de Lina Bögli.
Macbeth, de Shakespeare
Coproduction Théâtre Claque et Théâtre des Amis.
L’Avare, de Molière
Coproduction Compagnie Gianni Schneider, Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Théâtre Kléber-Méleau
L’espace restreint d’une très petite scène, une dizaine d’acteurs quand la distribution de Shakespeare en compte près du triple : c’est un pari audacieux … et gagné. Décors de pieux de bois, pendentifs et couronnes de bois, simples tentures pour figurer une fête au palais du Roi Duncan, avec un éclairage et une bande-son subtils, ce Macbeth avec des moyens simples est une réussite. Le texte, dans une nouvelle traduction, est resserré à 2h de scène - la pièce originale n’est pas beaucoup plus longue - et le drame y est condensé et précis.
L’idiot, parce que nous aurions dû nous aimer
d’après L’idiot de Dostoïevski,
Théâtre des Amandiers, Nanterre,
du 4 au 14 novembre ;
Théâtre Bonlieu, Annecy,
les 26 et 27 novembre.
Le malade imaginaire
de Molière
mise en scène Jean Liermier,
Stadttheater, Schaffhouse,
le 10 novembre,
Théâtre d’Angoulême,
du 25 au 28 novembre.
C’est un homme en colère. Il n’a que 35 ans. Vincent Macaigne, metteur en scène et acteur, fait un théâtre trash, que ce soit avec Hamlet de Shakespeare ou L’idiot de Dostoïevski. Il réécrit, malaxe, choisit des personnages-clés, en laisse tomber d’autres et donne au tout sa marque de fabrique. Avec des acteurs qui vont jusqu’au bout de leur personnage, à l’image du chanteur Kurt Cobain, en déferlante-son. Cela dure près de quatre heures, mais il les faut bien pour faire éclater sur scène des personnages dostoïevskiens électrisés, aux prises avec la mort, la passion, le crime.
Germinal, de Halory Goerger et Antoine Defoort avec Arnaud Boulogne, Ondine Cloez, Denis Robert et Halory Goerger Zürcher theater spektakel, Zurich, les 24, 25 et 26 août 2014.
Les demeurées, de Jeanne Benameur, créé au Théâtre de Vidy, mise en scène Didier Carrier, au Poche, à Genève, du 16 octobre au 2 novembre 2014.
Yann Reuzeau s'est beaucoup documenté avant d'écrire « Mécanique instable », et il a bien fait. Cette histoire d'entreprise florissante se transformant en Scop (coopérative) est une réussite. Cela aurait pu être laborieux, c'est drôle et bien croqué. Les dialogues, plus vrais que nature, ne laissent pas de temps mort (ou très peu) et permettent au spectateur de revisiter les grands sujets du monde du travail : les rapports à la hiérarchie et au pouvoir [Ce n'est pas la hiérarchie que vous voulez qu'on respecte, c'est l'incompétence], les questions de rémunérations et d'emploi [« Tu veux faire de la discrimination positive ? C'est au pays de faire ça, pas à toi !], l'égalités des sexes, l'amour et l'amitié entre collègues, le sens que l'on donne au travail. Tout cela est observé dans la durée, l'histoire se déroulant sur 10 ans, avec humour et un brin de dérision. Impossible de ne pas se sentir concerné.
Au Théâtre Le Poche, à Genève, du 16 octobre au 2 novembre 2014. Mise en scène Didier Carrier
Sur un court texte d'une romancière qui perce - Jeanne Benameur - deux comédiennes et une percussionniste, Laurence Vielle, Maria Pérez et Béatrice Graf, ont créé un petit bijou de spectacle autour des mots, témoins d'une histoire sociale.
Marionnettiste chinois de grand talent, Yeung Faï est l'héritier d'une tradition de cinq générations d'artistes et de créateurs de marionnettes. Avec son équipe, il a choisi cette fois d'animer ses poupées dans l'univers industriel de la mondialisation.