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bandeau art philo
mercredi, 04 mars 2015 01:00

"Laverie Paradis"

LaveryUn spectacle de Claude-Inga Barbey, le 6 mars à 20h à la Salle communale d'Onex (GE)
La représentation est donnée en faveur de BURUNDI-AID, une association créée par Teresa Habonimana, responsable du Service du catéchuménat des adultes à Genève, et Michel Jeanneret, d'Onex.

Sur scène, deux femmes, l'une en noir (Claude-Inga Barbey, auteur et comédienne), l'autre en tailleur rose bonbon, Bernadette (Doris Ittig). La femme en rose consulte une voyante : première d'une série de saynètes reliées entre elles par la situation géographique d'une laverie automatique, lieu de rencontres de hasard. La voyante a un accent serbe caricatural et un bagout qui ferait vendre Dieu au plus iconoclaste. On est dans la franche comédie et on rit beaucoup.
Dieu, nous y voilà, autour de deux thèmes de fond : Job et les épreuves subies qui n'altèreront pas sa foi, et Pascal, pour son pari, cité à tort et à travers, mais ici à bon escient. Message du spectacle : tu as reçu une série de tuiles sur la tête, tu « morfles », tu es bien malheureux(se), proie facile pour toutes sortes de remèdes-miracles, et il faut payer. Eh bien, tu ne risques rien à essayer Dieu !
Au rayon malheurs, la dame boudinée dans son tailleur rose s'est faite lâcher par son Gilbert, qui n'a jamais eu l'idée de quitter sa femme, et la dame en noir a un cancer... de l'aile. Oui, car la dame en noir, endossant tous les rôles en face de Bernadette, la naïve flouée, incarne aussi l'ange. Lequel ? On ne va pas chipoter, mais c'est diablement (oups !) bien fichu. Parmi les rôles, Claude-Inga Barbey incarne la psy qui va servir les concepts-miracles (le lâcher prise ou la résilience) à celle qui quémande un espoir. Finalement, le bon sens l'emporte : « Si vous voulez être aimée, prenez un compagnon à quatre pattes. »
A la laverie, il y a aussi une teinturière. « Mme Rodriguez, pourriez-vous ravoir mon tailleur tout taché ? » (taché de mensonges et autres petits péchés). Et Mme Rodriguez, qui a comme une vision d'en haut, s'énerve : « Il y en a quatre millions, de tailleurs bonbon de femmes abandonnées, sur terre. Alors, vous me faites quarante-cinq Ave Maria. » Et voilà que Bernadette en regardant le Christ en croix à l'église se dit qu'il ressemble à Gilbert... « Il aurait dû la quitter, sa femme ; regardez, il penche la tête. » Assez déjanté, mais ça passe bien.
Autre variante, quand la vendeuse en tout et n'importe quoi sonne à la porte de Bernadette (les sketches s'enchaînent et le talent comique de Claude-Inga Barbey est sans limite) pour lui vendre Jésus grâce à son site de rencontres. - « Là, j'ai un costaud, qui peut porter une croix de 40 kg. » - « Qu'est-ce qu'il fait ? » - « Il travaille dans le social » !
Conçu comme une succession ininterrompue de sketches, le spectacle ne permet pas vraiment de s'interroger sur la quête de la foi, mais on est sûr d'y passer un bon moment !

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