La revue choisir est née en même temps que l’annonce du concile Vatican II en 1959. Or l’un des points centraux de l’assemblée conciliaire a été de mettre au premier plan la Parole de Dieu. Dans cette ligne, il s’est agi de faire fructifier les méthodes modernes, notamment historiques, pour la compréhension de la Bible.
Joseph Hug, exégète, a été membre du conseil de rédaction de choisir durant 42 ans et responsable du Centre de documentation et de formation religieuse (CEDOFOR), tenu par les jésuites de Genève, qui a fermé ses portes en 2018.
Décrypter, analyser et commenter la Bible: c’est l’une des tâches que s’est assignée choisir dès le départ. Plusieurs courants d’études des textes cohabitent en ce début du XXIe siècle. L’un s’attarde sur le contexte historique des écrits, un second s’attache à leur lecture littéraire, psychologique ou sociologique, un troisième se concentre sur le texte canonique et son interprétation théologique. Petit tour du propriétaire et de ses fondations.
Jésuite belge, Jean-Louis Ska, est un spécialiste de l’Ancien Testament. Professeur émérite à l’Institut biblique de Rome, il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Le chantier du Pentateuque (Lessius, 2016) et Le livre de l’Exode (Cerf, 2021).
Les noms dans la Bible racontent des histoires profondes, étonnantes et savoureuses, comme autant de fenêtres s’ouvrant les unes sur les autres. Mais ils ne «tombent pas du ciel». Dans la Genèse, Dieu confie à l’humain le pouvoir de fabriquer, de nommer et donc de donner du sens à son environnement. Dans l’Évangile, il va encore plus loin dans la relation d’alliance, en donnant aux humains la responsabilité de lui trouver un nom.
Jean-Bernard Livio sj anime au Domaine Notre-Dame de la Route (www.domaine-ndr.ch) des Jeudis de l’histoire de l’Église et des Vendredis bibliques. L’édition 2021-2022 des «Jeudis» est consacrée à Pierre Canisius sj, et celle des «Vendredis», intitulée Premières approches de la Bible, souhaite répondre aux questions de base d’un commençant.
Pendant bien longtemps, une «fausse vérité» a circulé: il n’y aurait pas, dans la Bible, de notion de personne. Celle-ci serait la grande invention de la culture gréco-latine et aurait trouvé son achèvement dans la pensée occidentale - médiévale et moderne. Or, et de bien des manières, la Bible médite sur la réalité de la personne, qu’elle soit divine ou humaine.
Philippe Lefebvre enseigne l’Ancien Testament à l’Université de Fribourg et dirige la collection Lectio divina aux éditions du Cerf. Il a été nommé pour cinq ans, en janvier 2021, membre de la Commission biblique pontificale.
Écrivain, traducteur et éditeur (Bayard puis P.O.L), Frédéric Boyer est connu pour ses relectures contemporaines d’écrits anciens. Il a notamment dirigé l’édition de la Nouvelle Traduction de la Bible (Bayard 2001). Depuis quelques années, avec l’illustrateur Serge Bloch, il s’attaque aux textes fondateurs de l’Ancien Testament, les réécrivant pour l’un, les dessinant pour l’autre. Dans cet ouvrage récent, ils nous convient à une immersion visuelle dans la Parole de Jésus.
Depuis plus d’une année, la pandémie bouleverse nos voyages. Comment se mettre en route sans se déplacer? Spécialiste du Proche-Orient, le jésuite et archéologue Jean-Bernard Livio, qui organise depuis plus de 50 ans des visites en Terre sainte, nous emmène dans les lieux cités par la Bible grâce à différents objets qui lui évoquent une foule de souvenirs.
choisir, dans son numéro d'avril, Hautes Fréquence, le 21 mars, et le Festival Histoire et Cité, du 24 au 29 mars 2021, se font partenaires et s’attèlent ensemble à la thématique du voyage, le temps d'une édition ou d'une émission.
Comme ne cesse de nous le rappeler la Bible, faire mémoire est une démarche de foi primordiale, éloignée de tout esprit passéiste. Le but est de rendre présent le passé, de façon à aider le croyant à investir son aujourd’hui et à se tourner vers l’avenir. Célébration et action vont ainsi de pair pour le judaïsme et le christianisme.
Certains n’hésitent pas à voir dans la pandémie un signe de Dieu, venu nous avertir que nous allons trop loin. Mais qu’est-ce qui fait signe, qui le valide? Et signe de quoi et à qui? N’est-ce pas simplement un événement que l’on peut lire de manières différentes ou ne pas lire du tout? Et d’où survient le signe? Qui est son instigateur? Toutes ces questions sont posées ou apparaissent dans la Bible.
Philippe Lefebvre op est exégète et docteur ès lettres, professeur en Ancien Testament à l’Université de Fribourg. Il dirige la collection «Lectio divina» aux éditions du Cerf. Dernier ouvrage en date: Propos intempestifs de la Bible sur la famille (Paris, Cerf 2016, 192 p.).
Répandue sur nos plages, revendiquée pour beaucoup comme un mode de vie, la nudité est-elle vraiment condamnée par les écritures? «La nudité, dans notre culture, est inséparable d’une signature théologique», écrit le philosophe italien Giorgio Agamben. Les saints textes condamnent-ils pour autant la nudité? «Il est important de ne pas laisser la pudeur être kidnappée par le fondamentalisme», affirme le rabbin Delphine Horvilleur. La légende fondatrice d’Adam et Ève n’est pas aussi simple que ce que l’imagerie populaire en a retenu: un homme et une femme, créés par Dieu à son image, vivent dans l’innocence au paradis.
Le bonheur est une notion relative. Sa recherche dans la Bible conduit même sur un sentier déconcertant. Selon les deux Testaments, il n’est pas le fruit de notre seul vouloir mais dépend aussi de Dieu. C’est ce qui le rend si aléatoire, mais aussi ce qui permet à l’Homme de gagner en sagesse. Car c’est dans le manque que le désir grandit, se transforme et se tourne vers Dieu.
Jacques Trublet sj est professeur émérite d’exégèse biblique aux Facultés jésuites de Paris.
À Henri Madelin, compagnon et ami depuis 1958, décédé du Covid-19 le 8 avril 2020.
La résistance à l’ordre établi peut prendre des formes multiples, comme le montrent les exemples des textes prophétiques d’Amos et d’Isaïe tirés de la Bible et présentés ici. D’une certaine manière, le prophète biblique peut être considéré comme le prototype du résistant, car il marche toujours à contre-courant.
Jesús Asurmendi est professeur d’exégèse à l’Institut catholique de Paris et spécialiste de l’Ancien Testament, en particulier des livres prophétiques. Il est notamment l’auteur de Du Non-sens: l’Ecclésiaste (Paris, Cerf 2010, 208 p.).
Au commencement, était Rome.
Quand Jésus est venu au monde, personne ne l'attendait. Pourtant, sa naissance avait été annoncée pendant des siècles par les prophètes et le peuple d’Israël et ses dirigeants l’espéraient ardemment, mais, lorsqu’elle survint, on ne prit même pas note de la nouvelle qui ne fut pas enregistrée.
Sur quoi repose alors la création de notre calendrier?
Ci-contre: "La Crucifixion", vers 1597-1600, et "L’Adoration des bergers", vers 1612-1614, Le Greco © Wikimedia Commons