Qu’est-ce que la réalité? Comment notre cerveau la distingue-t-il de l’imagination? Et que se passe-t-il quand il ne le fait pas? Depuis près de vingt ans, Armin Schnider, directeur du Département des neurosciences de la Faculté de médecine de l’UNIGE et médecin-chef du service de neurorééducation des HUG, se penche sur ces questions. Son livre, The Confabulating Mind, offre le récit étonnant de cas de confabulation –le souvenir d’événements qui n’ont jamais eu lieu– et de personnes vivant dans des «réalités parallèles». Il résume en quelques chapitres l’histoire de la confabulation et présente des patients souffrant de ce trouble étrange. Au-delà de ces pathologies, le livre aborde aussi les cas de faux souvenirs qui peuvent tous nous affecter et la manipulation, volontaire ou non, de la mémoire.
Luc Ruedin sj a rejoint il y a un an le service d’aumônerie au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. Un service dont le rôle a bien changé depuis le siècle dernier, comme le relève dans la vidéo tournée par choisir le responsable du service François Rouiller.
Paul PassyC’est en France qu’il faut aller chercher les origines des Chrétiens de gauche romands (CGR). Ce mouvement a succédé à la Fédération romande des socialistes chrétiens (FRSC), fondée en 1914. Un mouvement qui a connu ses heures de gloire avant de péricliter, et qui cherche aujourd’hui un nouveau dynamisme. Un article de Jean-François Martin, secrétaire des CGR.
Dans les années 80, les répondeurs téléphoniques à bande magnétique étaient à la mode. Ils permettaient de laisser un message vocal en l’absence du correspondant. Puis les premiers répondeurs numériques firent leur apparition. C’est à partir de là que commença la lente et longue déshumanisation du téléphone et des entreprises qui travaillent avec cet outil de communication.
Trois femmes et trois loups par Eugène Grasset (1841-1917) – domaine publicVoir des enfants se déguiser en sorcières pour Halloween nous rappelle qu’il fût un temps où elles étaient persécutées et exécutées par la société. Pour revenir sur cette période terrible de l'histoire de l'Europe, Thomas Reese -prêtre jésuite, journaliste et écrivain américain- a interviewé le révérend David Collins, professeur jésuite d'histoire à l'Université de Georgetown à Washington.
Un autre enterrement dans «le cimetière des inconnus» signe le début du mois d’octobre à Zarzis, une ville côtière du sud-est de la Tunisie, non loin de la frontière avec la Libye. C’est Chamseddine Marzoug, ex-pêcheur, ex-chauffeur de taxi et bénévole du Croissant-Rouge à Zarzis, qui s’occupe des ensevelissements. «Cet été, j’ai enterré 60 personnes», dit-il en montrant du doigt les tas de sable du terrain vague que la commune a mis à disposition du Croissant-Rouge.
Photographies © Nastassia Kantorowicz TorresÀ Calais ou Paris, des centaines de migrants dorment dans la rue, guettés par le découragement dans les méandres de leur exil. Ils reçoivent l'aide de nombreux bénévoles souvent aussi jeunes qu'eux, rendue nécessaire par la démission de l'État. Cette générosité révèle une réalité alarmante, une impasse politique et sociale, mais aussi le désir d'un engagement porteur de sens et de changement, qui anime leur génération. Julien Lambert, jésuite genevois qui a travaillé et vécu trois semaines avec eux cet été, partage son regard sur ces deux quêtes, ces deux jeunesses qui se rencontrent...
« Nous sommes en pleine nuit. Les moratoriums sont fermés. ‹Pas en Suisse›, dit Runciter avec un sourire grimaçant. En tant que propriétaire du Moratorium des Frères Bien Aimés, Herbert Schönheit von Vogelsang, bien sûr, venait toujours travailler avant ses employés. (…) Herbert appuya sur une série de touches de commande puis s’écarta.
Depuis 2015, Eugène est un chroniqueur régulier de choisir. Sous ce simple pseudonyme, on reconnaîtra Eugène Meiltz, auteur notamment de La Mort à vivre, illustrations Pierre-Alain Bertola, Genève, (La Joie de Lire 1999, 190 p.) et animateur d’ateliers d’écriture.
Un vent nouveau souffle en Occident sur ce qui touche au souvenir du défunt, amorçant une période de «réappropriation du mort» ainsi que des rites autour de la mort. Alors que les cimetières traditionnels sont de moins en moins visités, les mémoriaux éphémères et virtuels se multiplient comme autant de moyens de réécrire l’histoire et d’affirmer le désir de vivre en société.
Jeltje Gordon-Lennox est psychothérapeute et célébrante séculière à Genève. Elle est l’auteure d'ouvrages en français et en anglais sur les rites lors de temps de passage. Parmi eux, Mariages. Cérémonies sur mesure et Funérailles. Cérémonies sur mesure (Genève, Labor et Fides 2008 et 2011). Cet article a été écrit à l’occasion du vernissage de l’installation de Cécile Wesolowski (2016), au Kunstraum de Potsdam (D).
Le rapport que nos sociétés ont au passé, au présent et à l’avenir évolue au fil des siècles, influençant nos lectures de l’histoire. Ce que nous appelons réforme et révolution renvoie toujours à des notions de continuité ou de rupture du temps. L’historien François Hartog, de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris, consacre ses travaux actuels aux formes historiques de temporalisation. [1] Il nous livre son analyse.
Physicien et théologien, François Euvé est enseignant au Centre Sèvres. Il est un spécialiste du dialogue sciences et foi (Sciences, foi, sagesse. Faut-il parler de convergence ? Ivry-sur-Seine, de l’Atelier, 2004) et de Teilhard de Chardin. Cet article est paru dans la revue Études de janvier 2017.
Durant la Première Guerre mondiale, une centaine de révolutionnaires polonais et russes trouvèrent refuge en Suisse, transformant notre pays en un bastion du socialisme international. C’est de Berne, Zurich et Genève que se pensera notamment la révolution d’octobre 1917.
Spécialiste des mondes russe et soviétique, Jean-François Fayet est notamment co-auteur de La Suisse et la Guerre de 1914-1918, Genève, Slatkine 2015, 688 p.
Le deuil représente l’une des plus grandes souffrances dans la vie d’un être humain. Elle l’atteint dans sa globalité, dans ses dimensions physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles. Elle fragilise celui qui traverse cette épreuve et qui avance en terrain inconnu. Le soutien des autres, le partage se révèlent alors bienfaisants et nécessaires. Bien que les humains sachent tous qu’ils connaîtront le deuil d’êtres aimés, ils vivent sans trop y penser. Puis un jour, tout s’écroule; le diagnostic d’une maladie fatale tombe comme un couperet sur la vie d’un proche ou la mort subite enlève brutalement l’être aimé. Il y a alors un deuil à vivre, un séisme émotionnel, un bouleversement accompagné, dans la plupart des cas, d’une grande souffrance.
Théologienne, docteure en sciences de l’éducation, ancienne professeure en soins infirmiers, Rosette Poletti est une formatrice reconnue en soins palliatifs et en accompagnement de personnes en fin de vie. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur ces questions et donne régulièrement des sessions au Domaine Notre-Dame de la Route (FR).