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lundi, 04 mai 2020 11:47

Le champagne de Sœur Emmanuelle

Écrit par

soeur emmanuelleCelui qui ne vit que pour lui-même ne saurait être heureux, car il ne trouvera pas de sens à son existence. Cette «évidence» a été brandie des années durant par Sœur Emmanuelle, comme un étendard, pour motiver ses interlocuteurs à agir pour les autres, en particulier pour les plus pauvres. Et cela marchait! Parce que ses actes étaient alignés sur ses dires, parce qu’elle transmettait une joie de vivre inspirante et qu’elle avait de l’humour!

JugementDernier Michelangelo SixtineJugement Dernier, Michel-Ange (1536 à 1541) © Wikimedia CommonsEn ce temps de confinement, le sentiment de ne pas avoir complétement les pieds sur terre est fort. Il m’habite constamment. Ceux qui évoquent la fin du monde ne me paraissent pas complétement à côté de la plaque. Le moment est venu, en tous les cas, de réfléchir à ce qui va changer. Quel visage va prendre notre société, qui est trop profondément remuée pour simplement retrouver sa forme antérieure?

Street art autour du Covid-19, Genève. Pierre Martinot-LagardeIl est étrange de s'interroger sur un changement de conviction au milieu d'une crise profonde. Il est rare en effet de changer quand on est au milieu du fleuve. J'essaye de ne pas le faire. Ignace, notre fondateur jésuite, nous rappelle combien il est important de poursuivre notre chemin en temps de désolation. Or, à bien des égards, c'est là une période de désolation. Beaucoup d'entre nous ont été personnellement touchés par cette menace sanitaire sans précédent. Nous avons perdu des êtres chers, qui ont rejoint le Père bien trop tôt et à qui nous n'avons pas pu dire au revoir. Nos vies sont bouleversées. Certains ont perdu leur emploi, partiellement voire complètement. Des écoles sont fermées. Les fêtes et les célébrations ne sont possibles que dans un format réduit. Nous sommes désorientés. Mais si cette désolation devait me ramener à une seule conviction, c'est au fait que le travail est au centre de notre vie. Peut-être occupe-t-il une place trop centrale, oui, mais cela reste un fait de société.

Fresque de Sha à Genève, quai du Rhône. Photo Pierre Martinot-Lagarde sjLa plateforme participative Grippenet.ch évolue, pour mieux surveiller l'épidémie de COVID-19. Elle est placée sous la supervision du professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l'UNIGE.

Le principe est le suivant: chacun est amené à s’inscrire de manière anonyme et volontaire sur le site, puis indique chaque semaine s’il souffre de symptômes ou non. En cas de réponse positive, quelques détails supplémentaires concernant les symptômes sont demandés. Toute personne résidant en Suisse a la possibilité de s’inscrire, y compris les personnes mineures (représentées par leurs parents selon leur âge).

« Le jugement dernier : l’enfer », détail du retable polyptique de Rogier Van Der Weyden (1399- 1468). Musée des Hospices de Beaune © Fred de Noyelle / GodongChaque génération compte quelques historiens qui ouvrent des voies nouvelles. Jean Delumeau, qui vient de mourir à près de 97 ans, aura été de ceux-là. Parmi les thèmes qui ont guidé ses recherches, il en est un, central: l’histoire de la peur et du besoin de sécurité, au Moyen Âge en particulier, en interaction avec le christianisme.

Cet article de Michel Grandjean, membre de la direction du Festival Histoire et Cité, est publié dans notre revue d'avril 2020, dans notre dossier Peurs. Il est exceptionnellement partagé sur notre site, le Festival Histoire et Cité n'ayant pas pu avoir lieu.

mardi, 24 mars 2020 10:51

La confiance numérique

Mohammed Hassan PixabayDifficile de faire un geste dans le monde numérique sans croiser un appel à la «confiance». Les entreprises du numérique déploient des trésors de rhétorique pour se présenter comme dignes de confiance. Dans cet exercice, il n’est pas toujours facile de dépasser le slogan, tant la confiance ressemble à un mot-valise capable de mettre tout le monde d’accord. Mais en grattant un peu, cette valise apparaît bien légère. Pour repartir sur de bonnes bases, posons la question que personne n’aborde vraiment: qu’est-ce que la confiance?

Un article paru dans Domaine public n° 2274, février 2020.

mardi, 24 mars 2020 10:46

Une éthique algorithmique

© Adobe Stock / phonlamaiphotoLes changements provoqués par l’intelligence artificielle (IA) affectent la façon dont l’homme perçoit la réalité et la nature humaine elle-même. La recherche en IA doit aujourd’hui s’assurer que cette technologie soit mise au service de la «famille humaine» et pour cela certains critères doivent être pris en compte et fixés par la loi. Tel est le sens de l’Appel de Rome pour une éthique de l’IA, signé au Vatican le 28 février par des experts. L’objectif est de guider toute évolution future du secteur.

MozillaLa Fondation Mozilla a sondé les internautes des quatre coins du monde à propos de leurs connaissances et opinions sur l’intelligence artificielle (IA). Plus de 66’800 personnes lui ont répondu. Elle a publié ses résultats en ligne le 7 novembre 2019. Un peu plus de la moitié des personnes interrogées estiment avoir «quelques connaissances» sur l’IA et seulement 10% être «bien informées». Elles ressentent plutôt de l’inquiétude (32%), de la curiosité (30%) et de l’espoir (27%) face à l’IA. Et globalement, les Sud-Américain(e)s et les plus jeunes estiment avoir plus de connaissances sur l’IA et sont moins inquiets.

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