Depuis le philosophe taoïste Tchouang-Tseu (IVe siècle av. J.-C.), si ce n’est depuis que le monde est monde, l’humanité a pris conscience d’un fait curieux: chacun ressent une certaine consolation à s’occuper d’autrui. Cette consolation est d’autant plus forte que l’acte altruiste se veut efficace. Dans son manuel de Philosophie morale, Éric Weil souligne que l’altruisme tend à devenir un «égoïsme de transfert»[1]. Au fond, pourquoi pas?
Né à la fin des années 2000 dans les pays anglo-saxons,[1] le mouvement de l’altruisme efficace part de l’idée qu’œuvrer au bien-être des autres via des dons en temps ou en argent est facteur d’épanouissement pour tous … mais que cela exige, pour être vraiment efficient, un discernement en amont. Le philosophe australien Peter Singer, l’un des fers de lance du concept, en explique ici les grandes lignes.
Du poulet et du riz accompagnés d’un soda à l’orange: tel était le menu du repas de fête partagé à Kampala, lors de la célébration de remise des diplômes de fin d’année, organisée par le Service jésuite des réfugiés (JRS) d’Ouganda. Une journée de réjouissance qui a rencontré un grand succès et lors de laquelle j’ai vu les plus jeunes, simplement et spontanément, donner tout leur sens aux mots frères et sœurs.
La Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris consacre une rétrospective à un architecte suisse méconnu du public: Jean Tschumi (1904-1962). Ce natif de Plainpalais à Genève est pourtant l’un des pionniers de l’architecture corporate du XXe siècle, partagé entre la Suisse et la France, et fut pendant 18 ans professeur à l’École polytechnique de Lausanne. Rencontre avec la commissaire d’exposition Stéphanie Quantin-Biancalani pour un éclairage sur son œuvre, pensée comme un art total, via la donation de plus de 300 dessins par son fils, l’architecte Bernard Tschumi.
Le gouvernement doit-il forcer la population à se faire vacciner? Les personnes vaccinées doivent-elles bénéficier d’avantages? Autant de question éthiques qui secouent la société en ce moment. Stève Bobillier, collaborateur scientifique de la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES), apporte de précieuses clarifications et nuances.
Vaccinera, vaccinera pas? La question est sur toutes les lèvres. Le temps est peut-être arrivé où la couverture vaccinale se heurte à un plafond de refus et d’indécision. La pesée des intérêts est mise en avant par les autorités pour inciter les citoyens à passer par la case piqûre, mais la possibilité d’une vaccination altruiste commence aussi, timidement, à se frayer un chemin dans le discours.
Une porte qui claque, le joyeux babillement des enfants, la sirène d’une ambulance passant à proximité: bienvenue dans un monde rempli de sons! Bien qu’invisible, cette onde mécanique nous accompagne au quotidien, à la fois alliée précieuse de notre cerveau, mais aussi ennemie fugace dont nous mesurons mal l’impact sur nos vies. Valentina Mancini, chercheuse pour le Département de psychiatrie de l’Université de Genève, nous aide à y voir plus clair.
«Au tournant des XVIIIe - XIXe siècle, Genève fut, à l’agacement de l’empereur français, le centre de gravité de la pensée économique classique. À partir de 1796 parut à Genève la revue La Bibliothèque britannique, qui se donnait pour mission de diffuser la pensée britannique et de nourrir un débat éclairé entre penseurs britanniques et francophones, entre autres dans le domaine du libre-échange et du modernisme du capitalisme naissant. La Société de lecture, fondée en 1818, prolongea ce courant de pensée en permettant aux plus illustres économistes européens d’échanger leurs idées.
Le bruit au Japon, c’est quoi? Chaque pays en dresse sa propre cartographie, même si la douleur et l’inconfort sont partout identiques dès que l’on entre dans la pollution sonore. En quoi la perception du bruit diffère-t-elle entre Tokyo et nos plaines? Que dit-elle de l’archipel? Le silence y est-il devenu l’apanage des riches essayant de s’extraire de l’assourdissante capitale? À la recherche de réponses, j’ai mordu dans ma madeleine de Proust à moi, les sons nippons.
Annick Chevillot, Lausanne, journaliste
Les effets néfastes du bruit sur la santé humaine sont bien connus: perturbation du sommeil, de l’humeur, troubles cognitifs, risques cardiovasculaires… mais qu’en est-il des animaux? De plus en plus d’études tendent à montrer que le bruit affecte aussi leur vie. Cette gêne ne concerne pas seulement quelques espèces sensibles ou des écosystèmes particuliers. Les dernières études montrent des répercussions bien plus généralisées.
Chloé Laubu (docteure en biologie du comportement animal) est vulgarisatrice scientifique et tient le site Élan d’Sciences.
Éditrice depuis plus de trente ans, mécène discrète, mais très active dans le monde littéraire, elle est la présidente de la fondation qui porte le nom de son mari, Jan Michalski, avec qui elle a fondé les éditions Noir sur Blanc. Une fondation qui propose notamment des résidences pour écrivains. Un concept bien connu du monde des arts qui sonne un peu comme un cadeau.
Vera Michalski-Hoffmann est la fondatrice de la Fondation Jan Michalski, créée à Montricher en 2002 en mémoire de son mari et afin de perpétuer leur engagement commun pour la littérature et l’écriture. Elle est à la tête du groupe Libella qui comprend une dizaine de maisons d’édition actives en Suisse, en France, en Pologne et dans le monde anglo-saxon.
La Commission nationale suisse Justice et Paix a examiné en détail les demandes et propositions de l’initiative pour l’eau potable et de l’initiative contre les pesticides sur lesquelles le peuple suisse est appelé à voter le 13 juin 2021. Les demandes de ces deux initiatives en lien avec la politique agricole suisse sont justifiées sur le plan éthique, dit-elle, car «il faut indéniablement agir». La commission apporte toutefois des nuances et juge l’initiative sur les pesticides mieux ficelée que sa sœur ainé.