«Je considère (…) qu’entre tous maux et péchés imaginables, l’ingratitude est un de ceux qui méritent le plus d’être en abomination devant notre Créateur (…). Elle est en effet méconnaissance des biens, des grâces et des dons reçus; elle est la cause, le principe et l’origine de tout mal et de tout péché. Au contraire, combien sont aimées et estimées, au ciel et sur la terre, la gratitude et la connaissance des biens et des dons reçus.» (Ignace de Loyola)[1]
En partant de la longue et douloureuse expérience de violence au Salvador, il est intéressant de réfléchir au rôle des victimes dans la réconciliation. Le témoignage ci-dessous de Martin Maier sj -qui se trouvait au Salvador en 1989 lors de l'assassinat de six jésuites et de deux laïques- propose de développer les thèses suivantes: il n’est de pardon et de réconciliation possible sans souvenir et se souvenir des victimes, c’est leur redonner leur dignité; le souvenir est intimement lié au récit des souffrances du passé; la réconciliation et le pardon présupposent la vérité et la justice; le pardon et la réconciliation sont une offre faite par les victimes à leurs bourreaux, ils possèdent la structure de la grâce, mais on ne peut atteindre la réconciliation seulement lorsqu’on a demandé pardon; les peuples crucifiés sont source de lumière, de salut et de pardon; ceci dans une perspective spirituelle ignacienne.
En Allemagne, dix religieuses proposent à l’Église une discussion ouverte sur les nouvelles voies à suivre, suite aux expériences qu’elles ont faites durant la crise de la pandémie, notamment l’absence de prêtres pour célébrer l’Eucharistie. Basées à Munich, Tutzing, Bernried et Nuremberg, elles ont développé leurs réflexions dans le cadre du groupe «Femmes religieuses pour la dignité humaine», constitué à l’automne 2018.
Notre monde est malade. Je ne fais pas seulement référence à la pandémie du coronavirus, mais à l’état de notre civilisation tel qu’il se révèle dans ce phénomène mondial. En termes bibliques: c’est un signe des temps. Quel genre de défi cette situation représente-t-elle pour le christianisme, pour l’Église, l’un des premiers «acteurs mondiaux», et pour la théologie?
L’an dernier, juste avant Pâques, la cathédrale Notre-Dame de Paris était en flammes. Cette année, pendant le Carême, il n’y a pas de services religieux dans des centaines de milliers d’églises sur plusieurs continents, ni dans les synagogues et les mosquées. En tant que prêtre et théologien, je réfléchis à ces églises vides ou fermées et j’y distingue un signe et un défi de Dieu. Le temps d'une réforme profonde, au-delà de la peur, n'est-il pas advenu?
Dieu aurait-il pu s’en douter? Lorsqu’il décida de bannir l’homme du jardin d’Éden, de l’éloigner de l’arbre de vie pour avoir mangé ses fruits de la connaissance du bien et du mal, il posta devant l’enceinte du paradis des chérubins armés de glaives flamboyants… Comment aurait-il pu se douter que ces flammes exerceraient sur Adam et ses descendants une fascination analogue à celle du savoir et de l’immortalité qui, de l’humble feu de camp des origines jusqu’au feu nucléaire, ne cesserait jamais?
Jacques Arnould, Paris, théologien et historien des sciences, est chargé des questions d’éthique au Centre national d’études spatiales, à Paris. Parmi ses nombreux livres, citons Oublier la Terre? La conquête spatiale 2.0. (Paris, Le Pommier, 2018) et son dernier ouvrage, Quand les hommes se prennent pour Dieu (2020).[1]
La théologie du peuple avait été recensé sur notre site par la théologienne Véronique Lecaros, du Pérou. En quoi la «théologie du peuple», dont est proche le pape François et qui a inspiré une partie des réflexions autour du Synode sur l'Amazonie, diffère-t-elle de la théologie de la libération latino-américaine? Pour en comprendre les particularités, il faut s’intéresser aux contextes socio-politiques dans lesquelles elles ont été élaborées.
Le jésuite argentin Juan Carlos Scannone est décédé le 27 novembre à l’âge de 88 ans. Il était considéré comme l’une des sources d’inspiration du Pape François, dont il avait été le professeur. Son livre, intitulé tout simplementLa fête de la Sainte Trinité est célébrée par les chrétiens le premier dimanche qui suit la Pentecôte. La doctrine trinitaire, qui est au cœur de la théologie chrétienne, est difficile à comprendre. Une plongée dans le Prologue de l’évangile de Jean, hymne de louange à un Dieu de relations, créateur par la parole, aide à l’appréhender. Les explications du philosophe et théologien Bernard Rordorf, professeur honoraire à la Faculté de théologie de Genève.
«On s'est éloigné de la tradition africaine authentique, c'est une des raisons des conflits qui déchirent le continent... Dans le passé, il n'y avait, par exemple, pas de tueries du genre des génocides qu’on observe aujourd’hui, on résolvait les problèmes par la palabre...» L'abbé Bujo plaide pour la redécouverte de cette riche tradition, fructueuse, aussi en matière théologique. Fervent promoteur de la «théologie africaine», il affirme haut et fort qu'il existe bel et bien une manière africaine de croire au Dieu de Jésus Christ. Il déplore qu'en Afrique noire, dans les grands séminaires et même dans les Facultés de théologie, on n'enseigne plus qu'une théologie et une philosophie basées sur des concepts issus de la culture occidentale.
Croire en l'existence du Diable signifie-t-il obligatoirement croire en l'enfer? Comment penser l’enfer sans retomber dans les travers d’une pastorale de la peur? La question peut paraître décalée en ce temps de l'Avent. Elle a cependant était posée vendredi 7 décembre par Henri Blocher, professeur émérite de théologie systématique, lors d’une conférence à la Haute École de théologie (HET-Pro), à Saint-Légier. Le conférencier a proposé un éclairage sur ce thème complexe, et soulevé bien des questions...
L’évangile apocryphe de Marie daterait des années 150. S’en approcher permet d’appréhender la place des femmes dans le christianisme primitif et de revoir la question théologique de la sexualité.
Le prêtre orthodoxe Jean-Yves Leloup a publié de très nombreux ouvrages de théologie et de spiritualité, notamment sur les interprétations des textes de l’évangéliste Jean ainsi que sur les évangiles apocryphes. Il est aussi philosophe et thérapeute. Marié et père de famille, il enseigne dans différents instituts, en Europe et aux Amériques.
Le 27 mars 2018, un article de l’agence Protestinfo émettait l’hypothèse que les lectures progressistes de la Bible améliorent le statut des femmes dans les institutions religieuses.[1] Est-ce si simple? Et, pour commencer, en fonction de quels critères et de quelle méthode exégétique, féministe en particulier, une lecture peut-elle être taxée de progressiste ou rétrograde?
La pasteure et docteure en théologie Isabelle Graesslé, ancienne modératrice de la Compagnie des pasteurs de Genève de 2001 à 2004, a dirigé le Musée international de la Réforme de Genève de 2004 à 2016. Elle a aussi été chargée de cours en études genre aux universités de Genève et de Lausanne (1995 à 2002) et a axé une partie de ses recherches autour de la théologie féministe.
Selon la tradition chrétienne, le récit de l’Apocalypse provient d’une vision prophétique. Au premier abord, le récit semble un peu obscur. La multitude d’images décrivant cette vision paraît confuse et désordonnée. Pourtant il n’en est rien. Ces images sont hautement symboliques et s’enchaînent selon un ordre cohérent, jusqu’au retour du Christ dans le monde.
Mon but est de rendre compte du fonctionnement du symbole et de son rôle dans les Écritures comme parole révélatrice, notamment celui de «l’agneau égorgé» à la lumière de la symbolique de l'Alliance.