Vaste entreprise de vérité, le rapport Sauvé a permis de montrer l’ampleur des abus sexuels commis dans l’Église, souligne Jean-Pascal Gay, professeur d’Histoire du christianisme à l'Université catholique de Louvain, en Belgique. Mais il fait également quelques impasses, en évacuant les abus spirituels qui ont permis les crimes sexuels, et la possibilité de «complicités plus graves des évêques», explique-t-il dans un article récemment publié (1).
Le processus synodal engagé dans l’Église universelle pose de nombreuses questions. Comment la démarche est-elle accueillie en Suisse? Quelles sont les attentes et les enjeux? Entretien avec François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à l’Université de Fribourg, qui décrypte la situation.
Le pape François a lancé le 9 octobre 2021 un processus synodal mondial afin de préparer, avec tous les membres de l’Église, le Synode sur la synodalité prévu en octobre 2023. Comment faire pour que ce travail en amont n’aboutisse pas sur une simple production de nouveaux documents, mais permette à chacun d’être vraiment entendu par l'institution, et suscite l’envie de rêver à nouveau l’Église et de s’y engager en vue d’une mission commune? Pour le cardinal jésuite Michael Czerny, le Synode sur l’Amazonie peut être considéré comme «un banc d’essai majeur» sur cette voie. Invité par le Forum «Fribourg Église dans le monde», il a présenté sa vision du visage d’une Église «franciscaine» après le Synode sur l’Amazonie.
La remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) le 5 octobre a fait l’effet d’une bombe. Cette déflagration de vérité devra s'accompagner de changements profonds dans l’Église si on ne veut pas qu'elle se retrouve réduite à portion congrue. Le lancement par le pape du «synode sur la synodalité» tombe à pic, offrant à chacun l'opportunité de faire entendre sa voix et ses propositions de réforme. François Euvé sj, directeur de Études, dresse le bilan de ce désastre.
Un séisme. C’est au tour de l’Église de France d’être frappée et déchirée par les questions d’abus sexuels commis en son sein. Les révélations du rapport de la Ciase, rendu public le 5 octobre 2021, sont accablantes. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a placé les victimes au cœur de ses travaux, car ce sont elles qui détiennent le meilleur «savoir» sur ce type de violences. Dans son numéro d’octobre 2021, la revue Études donne la parole à l’une d'entre elles, le jésuite Patrick C. Goujon. Dans cette relecture saisissante où s’éclairent les mécanismes du déni et de la perversion, s’ouvre une voie de réconciliation entre l’enfant, l’adulte et le religieux qu’il est devenu.
Astrid Kaptijn, professeure de droit canon à l’Université de Fribourg, est l’une des membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui a rendu un rapport explosif ce 5 octobre 2021. La canoniste fait part de son expérience et de ses réflexions pour une Église appelée à tirer les conséquences de son passé.Trois mille prêtres agresseurs, 330’000 victimes estimées… l’Église de France découvre abasourdie l’ampleur des dégâts. Coup de massue ou électrochoc salutaire? Suite à la publication du rapport Sauvé, c’est la seconde réaction qu’Astrid Kaptijn appelle de ses vœux.
Tandis que Tokyo se prépare à vivre des Jeux olympiques "tristes", marqués par la pandémie, posons un regard positif sur le sport à la suite des derniers papes qui y voient un moyen de renforcer l'épanouissement personnel et la paix entre les peuples. Issue du désir exprès du pape Jean-Paul II, passionné de sport, la section Église et Sport du Saint-Siège s’efforce depuis 2004 de promouvoir une culture positive de rencontre et de développement humain, ancrée dans les valeurs chrétiennes. Elle porte une attention particulière aux jeunes et à leurs entraîneurs.
Le 21 mai dernier, assumant l’échec de l’Église catholique face à la crise des abus sexuels en Allemagne, le cardinal allemand Reinhard Marx a demandé au pape François l’autorisation de démissionner de sa charge d’archevêque de Munich et Freising. Autorisation qui lui a été refusée par le pape, le 10 juin 2021, qui déclare, dans une lettre au ton très personnel, que «toute l’Église est en crise à cause du problème des abus». De fait, le cardinal Marx n’est accusé ni d’abus sexuels ni de dissimulation. Alors, pourquoi avoir voulu démissionner? L'avis de Gerard O’Connell, correspondant au Vatican pour le magazine America.
Jeune, elle rêvait de devenir archéologue ou de faire de la médecine. En lieu et place, elle a été engagée par l’Église catholique romaine à Genève et depuis 2004 elle est un des visages de l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés (AGORA). Fin mai, Nicole Andreetta, aumônière de l’AGORA, est partie à la retraite. Dans cet entretien paru dans le Courrier pastoral (mai 2021), elle raconte son parcours et les défis de l’asile.
Si les pratiques épicènes du langage sont apparues simultanément au sein de différents milieux féministes à la toute fin des années 1970, c’est à des théologiennes protestantes qu’elles doivent leur nom. Les explications de Julie Abbou, chercheuse française en sciences du langage et spécialiste des questions de genre, interviewée par Protestinfo.
Il y a deux ans, un chemin synodal a été lancé par l'Église catholique allemande. Les évêques, avec les prêtres et les fidèles, y cherchent des réponses à la crise que traverse l’Église, en particulier à cause des affaires d’abus. La pandémie de la Covid-19 a rendu les réunions difficiles, mais le chemin se poursuit, avec des réunions en ligne et les travaux des quatre forums de recherche sur l’exercice du pouvoir dans l’Église, les prêtres, la sexualité, et le rôle des femmes dans les ministères et les services. Les débats autour de ce dernier sujet sont particulièrement animés. Alors que Rome s'y oppose toujours, il existe en effet en Allemagne une demande croissante à l'accès des femmes aux ministères.
La Campagne œcuménique de Carême 2021 commence ce 17 février, Mercredi des cendres. Elle est placée sous la devise «Justice climatique, maintenant!» et entend sensibiliser à la situation dans les pays du Sud, où les personnes les plus défavorisées sont frappés de plein fouet par les conséquences des changements climatiques.