À douze ans, mon frère rentre à la maison avec un 45 tours de Michel Sardou: Les lacs du Connemara. Bof. Il installe le disque sur la platine et là, il se passe quelque chose en moi. Le bruit du vent, la cornemuse, le ton grave de Sardou, les violons tragiques, les chœurs me transportent. Puis tout s’arrête et lentement la cornemuse monte et envahit l’espace. La grosse caisse donne envie de marcher au pas. C’est un hymne!
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois, parolier et animateur d’ateliers d’écriture.
Le camerounais Max Lobe vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Après des études de communication, puis de sciences politiques, il se lance dans l’écriture. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits inspirés de faits réels. On se souvient de 39 rue de Berne (2013) et de La trinité bantoue (2014). Son dernier roman Confidences est à découvrir dans la rubrique livres.
De la nature source d’inquiétude et d’inspiration métaphysique pour l’homme, à la nature exploitée qui se retourne contre celui qui cherche à la dompter, en passant par la nature porteuse de joie, le thème inspire penseurs et poètes. Petite balade suggestive.
François Berger est membre de la Société européenne de culture et a écrit plusieurs recueils de poésie ainsi que des romans. Dernier en date, Les pavillons de Salomon (Lausanne, L’Âge d’Homme 2013, 280 p.), qui traite de l’amnésie et de la mémoire sur fond de lutte de pouvoir à l’OMS.
On s’échine à leur trouver des noms, des noms doux, sans arêtes, qui ne blessent pas le cœur, qui voilent ce qui s’y joue: La Paix du Soir, Soleil couchant, Mon repos, Mont-Calme, tous ces noms en forment un seul, les visiteurs le sentent, leurs visages se crispent à l’entrée comme pour une mauvaise plaisanterie.
Écrivain valaisan, Jérôme Meizoz est l’auteur de publications scientifiques, ainsi que d’œuvres de fiction ou poétiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C. F. Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Début juin, je suis parti pour l’été, berger, marcher avec quelques quatre cents brebis à travers les rocs et les herbes. J’ai laissé derrière moi, « en bas », mon hiver d’écriture, un livre en cours, suspendu jusqu’aux neiges à venir. Trois prochaines saisons à marcher, une à écrire. Chemin d’encre sur le papier.
Louis Espinassous est aussi romancier, accompagnateur en montagne, éducateur nature et berger-fromager dans les Pyrénées. Il est l’auteur notamment de Besoin de nature. Santé physique et psychique, (Saint-Claude-de-Diray, Hesse 2014, 240 p.), dont ce texte est tiré avec l'aimable autorisation de l'auteur et de l'éditeur.
«La mortalité infantile est une chose terrible, mais fatale : les enfants qui ont survécu aux maladies et aux accidents meurent de vieillesse.» (Eric Chevillard)
Jérôme Meizoz est l’auteur de nombreuses publications scientifiques, ainsi que d’oeuvres de fiction ou poétiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C. F.Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Adam qui, nous dit l’Ecriture, était jardinier de son état, eut deux fils: Abel qui gardait les moutons et Caïn qui labourait la terre. Le sacrifice que Caïn offrit au Seigneur déplut à Dieu sans que l’on sache pourquoi. Tous les dieux sont capricieux et celui de la Bible ne fait pas exception. Après la faute de ses parents et le meurtre de son frère, Caïn dut donc travailler la terre à la sueur de son front. C’est de ce malheureux proscrit que descend l’infortunée race humaine. L’homme fut donc dès l’origine laboureur et berger. Il débroussaillait la forêt et apprivoisait les bêtes que le Seigneur avait créées fières et sauvages, comme le tigre de William Blake et du douanier Rousseau qui broie la gazelle dans ses puissantes mâchoires avant de la dévorer.
La revue choisir a donné carte blanche au jeune écrivain vaudois Florian Sägesser, auteur de Point de suture (Olivier Morattel Editeur), livre sélectionné pour le Prix littéraire SPG qui récompense la première œuvre littéraire d’un auteur romand, écrite en langue française et éditée par une maison d’édition suisse romande parue entre le 1er février de l'année écoulée et le 31 janvier de l’année en cours. Il sera remis lors du 33e Salon du livre et de la presse de Genève qui se tiendra du 26 au 30 avril prochain.
“ Mon café me brûle. Matin de cendres. Je me consume, ne subsiste que l'amertume. Le goût des regrets. Je repense à la veille, puis à l'avant-veille, puis à avant-avant-hier. Je pense à aujourd'hui, le chant de la monotonie, les notes de la mélancolie. J'imagine demain. J'esquisse après-demain, mon jour de congé, je pourrais faire une grasse matinée – suis-je encore capable de faire une grasse matinée?
La nuit, temps des rêves, de l'attente, mais aussi des peurs. Pour son premier numéro de l'année, choisir vous invite à pénétrer dans cet univers. Et à démarrer l'aventure avec ce conte, offert à nos lectrices et lecteurs par Marie-Luce Dayer.
Maya se trouvait laide, sans charme, ignorante, sans valeur. Personne, selon elle, ne lui témoignait une admiration quelconque et dans sa famille, elle était persuadée d’être le mouton noir. Dans le champ de ses amies, il y en avait bien une ou deux qui étaient sympathiques, mais elles avaient toutes des intérêts qui ne la branchaient pas. Elle avait seize ans et ne savait pas que faire de sa vie ! Un professeur de langues lui conseilla de partir étudier une langue étrangère. Ça pourrait toujours lui servir. Elle se laissa conseiller et accepta un poste de jeune fille au pair dans un pays nordique.
Quittant famille et amis, elle prit la direction du Nord. Elle ne savait pas que celui-ci est le lieu de toutes les patiences, de toutes les germinations, mais elle l’apprit peu à peu.
Des goûts et des couleurs en littérature, de leur bien-fondé ou de l’inanité ou de l’inutilité des jugements littéraires. Sur quel critère sont-ils fondés? Le goût change, l’homme aussi. Ce que l’on aimait hier, l’aimera-t-on aujourd’hui ? Relit-on ce qu’on a aimé enfant? Finit-on toujours les lectures commencées? Se souvient-on même de ce que l’on a lu? Où finit le bavardage? Où commence la littérature L’enfant distingue-t-il entre la grande et la moins grande littérature? Ces distinctions ne sont-elles pas le fait d’adultes rassis, de dégustateurs un peu blasés qui n’ont plus grand appétit.
Le poète John Keats disait: «Ce qui choque et scandalise le vertueux philosophe comble d’aise le poète-caméléon.» On peut se demander si le courant moderniste ou post-moderniste de la philosophie occidentale n’a pas fait sienne, en la prenant dogmatiquement au sérieux, l’assertion d’un poète qui n’était lui-même, comme il le dit, qu’un caméléon. Car il s’agit bien là d’une contestation radicale de l’esprit de sérieux, de fixité et de certitude, par des philosophes qui se posent comme des antiphilosophes, des contre-philosophes, sans pour autant être des poètes. Des poètes de la philosophie.
Le Nid est un récit inédit écrit pour notre revue. Hyperréalisme et imaginaire se côtoient dans les romans et nouvelles de Marie-Jeanne Urech. Dernier en date, Malax (Vevey, Hélice Hélas 2016, 112 p.), un polar noir, à l’humour absurde.