«Les cycles de gel-dégel sont connus pour endommager les pierres, mais les mécanismes de dégradation ne pas admis de façon irréfutable.»
Charlotte Walbert, Université de Cergy-Pontoise, mai 2015
Lorsqu’il gèle à «pierre fendre», il arrive parfois, mais c’est très rare, que les pierres émettent un petit cri lorsqu’elles se brisent ou s’effritent, comme une sorte de plainte ou de grincement.
P. della Francesca, Vierge de la miséricordeTertullien, ce Père de l’Église carthaginoise, disait que ce que le serpent a dit à Eve, Eve aurait dû le garder dans le fond de son cœur et le taire à son époux, comme Marie a gardé dans le fond de son cœur le secret que l’archange Gabriel lui avait confié. Un homme qui se tait est comme un dieu. Il n’a même plus besoin de se cacher. La chasteté est le silence de la chair. Ce n’est même pas un refus. La femme chaste ne se refuse pas. Elle est ailleurs. Elle s’est donnée à autre chose. Elle est consacrée. Elle est à part. Elle sert à d’autres fins.
Des nouvelles manières de dire Dieu
Dans le numéro de novembre 2015 de The Atlantic, un article de Grayson Clary porte ce titre provocateur: «Pourquoi tant de catholiques dans la science-fiction?» En fait, tant la science que la science-fiction peuvent être une source de joie intense, et même de joie spirituelle, ce qui s’accorde avec l’un des principes fondamentaux de la spiritualité jésuite: «Trouver Dieu en toutes choses.»
L’anecdote raconte que Zeuxis (peintre grec né en 464 av. J.-C.) avait peint des raisins sur lesquels s’étaient jetés des oiseaux, trompés par l’exécution parfaite. Un récit parmi d’autres qui indique que la peinture a longtemps cherché à représenter son modèle le plus fidèlement possible. L’art consistait à magnifier la beauté et la grandeur de son sujet, comme le démontre l’époustouflante fresque en trompe-l’œil qui orne le plafond de la nef de l’Église Saint-Ignace de Loyola à Rome (p. 37). Elle fut réalisée en 1685 par le peintre jésuite Andrea Pozzo, qui mit ainsi en pratique ses théories sur la perspective. Elle représente saint Ignace accueilli par le Christ et la Vierge Marie.
«L’essentiel est invisible pour les yeux», dit le poète, comme la beauté divine dont parle Augustin: «Tu étais au-dedans; et moi au dehors; et c’est là que je te cherchais.» Tout le rapport de l’invisible et du visible se coule dans la relation entre l’intérieur, non maîtrisable, la source de ce que je suis, et l’extérieur que je peux voir, toucher. Cet invisible intérieur, c’est l’âme, disent les théologiens. Le curieux que je suis s'en trouve interpellé.
Étienne Perrot sj axe ses recherches sur la dimension sociale de l’argent, la gestion du risque et le discernement dans la vie professionnelle. Il a abordé ces thèmes dans de nombreux ouvrages, dont Exercices spirituels pour managers (Paris, Desclée de Brouwer 2014).
À douze ans, mon frère rentre à la maison avec un 45 tours de Michel Sardou: Les lacs du Connemara. Bof. Il installe le disque sur la platine et là, il se passe quelque chose en moi. Le bruit du vent, la cornemuse, le ton grave de Sardou, les violons tragiques, les chœurs me transportent. Puis tout s’arrête et lentement la cornemuse monte et envahit l’espace. La grosse caisse donne envie de marcher au pas. C’est un hymne!
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois, parolier et animateur d’ateliers d’écriture.
Le camerounais Max Lobe vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Après des études de communication, puis de sciences politiques, il se lance dans l’écriture. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits inspirés de faits réels. On se souvient de 39 rue de Berne (2013) et de La trinité bantoue (2014). Son dernier roman Confidences est à découvrir dans la rubrique livres.
De la nature source d’inquiétude et d’inspiration métaphysique pour l’homme, à la nature exploitée qui se retourne contre celui qui cherche à la dompter, en passant par la nature porteuse de joie, le thème inspire penseurs et poètes. Petite balade suggestive.
François Berger est membre de la Société européenne de culture et a écrit plusieurs recueils de poésie ainsi que des romans. Dernier en date, Les pavillons de Salomon (Lausanne, L’Âge d’Homme 2013, 280 p.), qui traite de l’amnésie et de la mémoire sur fond de lutte de pouvoir à l’OMS.
On s’échine à leur trouver des noms, des noms doux, sans arêtes, qui ne blessent pas le cœur, qui voilent ce qui s’y joue: La Paix du Soir, Soleil couchant, Mon repos, Mont-Calme, tous ces noms en forment un seul, les visiteurs le sentent, leurs visages se crispent à l’entrée comme pour une mauvaise plaisanterie.
Écrivain valaisan, Jérôme Meizoz est l’auteur de publications scientifiques, ainsi que d’œuvres de fiction ou poétiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C. F. Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Début juin, je suis parti pour l’été, berger, marcher avec quelques quatre cents brebis à travers les rocs et les herbes. J’ai laissé derrière moi, « en bas », mon hiver d’écriture, un livre en cours, suspendu jusqu’aux neiges à venir. Trois prochaines saisons à marcher, une à écrire. Chemin d’encre sur le papier.
Louis Espinassous est aussi romancier, accompagnateur en montagne, éducateur nature et berger-fromager dans les Pyrénées. Il est l’auteur notamment de Besoin de nature. Santé physique et psychique, (Saint-Claude-de-Diray, Hesse 2014, 240 p.), dont ce texte est tiré avec l'aimable autorisation de l'auteur et de l'éditeur.
«La mortalité infantile est une chose terrible, mais fatale : les enfants qui ont survécu aux maladies et aux accidents meurent de vieillesse.» (Eric Chevillard)
Jérôme Meizoz est l’auteur de nombreuses publications scientifiques, ainsi que d’oeuvres de fiction ou poétiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C. F.Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Adam qui, nous dit l’Ecriture, était jardinier de son état, eut deux fils: Abel qui gardait les moutons et Caïn qui labourait la terre. Le sacrifice que Caïn offrit au Seigneur déplut à Dieu sans que l’on sache pourquoi. Tous les dieux sont capricieux et celui de la Bible ne fait pas exception. Après la faute de ses parents et le meurtre de son frère, Caïn dut donc travailler la terre à la sueur de son front. C’est de ce malheureux proscrit que descend l’infortunée race humaine. L’homme fut donc dès l’origine laboureur et berger. Il débroussaillait la forêt et apprivoisait les bêtes que le Seigneur avait créées fières et sauvages, comme le tigre de William Blake et du douanier Rousseau qui broie la gazelle dans ses puissantes mâchoires avant de la dévorer.