Didier Burkhalter
Éteint ciel
Vevey, L’Aire 2020, 564 p.
«Je suis là où la mer étincelle et où descendre, sans marches, éteint ciel et terre; j’irai là où une mère étincelle et où descendre, sans marcher, éteint ciel et père.» Ce poème anonyme se retrouve en 1974 entre les mains de Caleb, l’un des personnages du roman, et sert de fil d’Ariane dans le labyrinthe de ce récit complexe.
Christine Pedotti, Anthony Favier
Jean-Paul II, l’ombre du saint
Paris, Albin Michel 2020, 336 p.
Dans leur nouvel ouvrage, la théologienne Christine Pedotti et l’historien Anthony Favier ne craignent pas d’écorner l’image de l’un des papes les plus populaires de l’histoire. À la lumière des scandales qui émaillent l’histoire récente de l’Église, les auteurs réévaluent l’héritage de Jean-Paul II.
Noël Ruffieux
Réparer la maison de Dieu
Pour la communion dans l’Église
Paris, Médiaspaul 2020, 179 p.
Nous ne pouvons rien savoir de Jésus Christ sans l’Église, disait Maurice Zundel. Mais le moral des chrétiens est en berne; ils gardent leur foi, disent-ils, mais ils n’ont plus confiance en l’Église. Le Fribourgeois Noël Ruffieux cherche à actualiser l’œuvre de saint François d’Assise, chargé de réparer la maison du Seigneur, en nous faisant bénéficier de son vécu dans son Église orthodoxe.
Élisabeth Parmentier
Cet étrange désir d’être bénis
Genève, Labor et Fides 2020, 336 p.
Fort étonnamment, dans notre société technocratique, les demandes de bénédictions (motos, bateaux) continuent d’affluer. Que veut dire cet «étrange désir d’être bénis» au début du XXIe siècle? C’est l’un des premiers mérites de cet ouvrage que de voir une théologienne luthérienne empoigner la question et revisiter la tradition biblique et historique, pour faire des propositions à sa propre famille ecclésiale, plutôt réservée dans ce domaine.
Manoël Pénicaud
Louis Massignon
Le «catholique musulman»
Paris, Bayard 2020, 430 p.
«Louis Massignon, l’un des plus remarquables islamologues du XXe siècle, porte un témoignage où s’unissent… une œuvre scientifique de premier ordre et une vie toute donnée à Dieu», écrit Louis Gardet, un de ses disciples. Après sa mort en 1962, plusieurs biographies, dont celle de Jean Morillon, lui ont été consacrées. Aujourd’hui, Manoël Pénicaud, anthropologue spécialiste des relations interreligieuses, livre une nouvelle biographie, détaillée, agréable à lire, au regard à la fois critique et distancié sur le personnage. Son premier objectif vise «à rendre accessibles à un grand nombre de lecteurs la qualité, l’intensité et les ruptures d’une vie hors norme».
«Le livre de Jonas est un texte-semence, minuscule, énigmatique en sa concision, mais d’une incroyable fécondité, amenant le lecteur à chercher et produire le sens, à tirer lui-même les conclusions que le récit n’énonce pas.» Histoire, prophétie ou sagesse? Mythe, conte, parabole? David-Marc d’Hamonville, moine bénédictin de l’abbaye d’En-Calcat (Tarn), nous montre dans son dernier ouvrage qu’il s’agit bien d’un livre prophétique.
Une longue histoire d’amour relie Élisabeth Beck et les ruines de l’abbaye de Hambye, achetées par son mari en 1956. Cette abbaye bénédictine, dans la Manche, au sud de Coutances (Normandie), a été fondée en 1145. Émue par sa beauté, par son caractère poétique et son histoire, l’enseignante d’Aix-en-Province et auteure de recueils de poèmes Claudine Mussawir emmène le lecteur à sa découverte.
Il y a un an, une double explosion ravageait la capitale libanaise. Pour la première commémoration de ce drame, le Collège jésuite Notre-Dame de Jamhour a édité un ouvrage collectif, Mémoires du 4 août 2020. Nombreux sont les membres de la communauté du Collège qui ont sublimé leur vécu traumatisant à travers l’écriture, la peinture, le dessin, la photographie, etc., comme autant de thérapies individuelles... Des moyens, parmi d’autres, pour dire non à la violence et au fatalisme, mais surtout pour dire non à l’oubli et à l’indifférence.
Au départ, Thibault de Montaigu voulait écrire sur Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté d’avoir massacré en 2011 sa femme et ses quatre enfants, et qui reste toujours introuvable à ce jour. Sur les traces de Ligonnès, l’auteur (athée et ancien jet-setteur) se retrouve dans une abbaye bénédictine, où il vit une expérience spirituelle foudroyante qui le bouleverse. Il cesse alors de poursuivre Ligonnès et, pour ruminer ce qui lui arrive, met ses pas dans ceux de feu son oncle paternel, Christian de Montaigu, un noceur homosexuel qui avait abandonné les nuits parisiennes pour devenir prêtre franciscain. La construction, où alternent des passages entre l’histoire de l’auteur, celle de son oncle et celle de saint François d’Assise, aurait pu rester artificielle et ennuyeuse. D’autant que les traces laissées par la vie de Christian sont assez rares. Mais l’authenticité de la voix rend l’œuvre passionnante.
La Bible parle-t-elle du sport? La question interpelle l’auteur, bibliste chevronné et sportif dans l’âme, arbitre de tant de compétitions. Il souligne avec beaucoup d’enthousiasme les bienfaits du sport dans la vie personnelle, dans la vie d’un pays ou dans l’éducation des jeunes, mais il pointe également les dérives éthiques qui le caractérisent (violence, pouvoir de l’argent, racisme, nationalisme, dopage…), au point de se demander: «Pourquoi donc le sport est-il devenu la religion universelle au XXIe siècle?»
Par une lecture rigoureusement exégétique de douze textes de la Révélation, François Xavier Amherdt donne une nourriture spirituelle aux marcheurs que nous sommes, nous entraînant vers la joie de la rencontre avec Celui qui bénit tout effort sur la route escarpée du salut.
Sur les rayons de votre librairie, un livre porte un bandeau rouge qui annonce fièrement le nombre d’exemplaires vendus. Tel une star, l’auteur entre en scène: interviews de la TV aux heures de grande auditions et séances de signature bien orchestrées lui confèrent une nouvelle identité médiatique. Par le truchement de sa présence sonore et visuelle, son ouvrage devient spectacle. Promus au rang d’une marque commerciale, l’auteur et son livre pourront figurer en bonne place dans la publicité d’une compagnie d’avion, d’une marque de voiture ou sur des teeshirts branchés. Mais tout cela ne vous dit rien de la qualité littéraire de l’ouvrage. Reléguée à l’arrière-plan, elle cède le pas aux arguments de vente. L’écrivain serait-il devenu un vendeur d’aspirateurs comme un autre? La question n’est pas oiseuse, elle mérite une réponse.
Adrien Candiard
Du fanatisme
Quand la religion est malade
Paris, Cerf 2020, 89 p.
Ce jeune dominicain vivant au Caire, spécialiste de la théologie musulmane, livre une analyse vivifiante des causes du fanatisme, maladie des religions.