Tout d’abord, il rappelle que dans la liturgie eucharistique, la communion au corps et au sang du Christ est le moment où la communauté s’unit au-delà de tout particularisme de ses membres. Certains, comme les divorcés remariés, se sentent écartés de la table commune. De quel droit, nous dit l’auteur, un prêtre pourrait-il juger de la foi et de la dignité de celui qui s’approche de la coupe?
Puisque l’Église est toujours à construire, elle a besoin d’être délivrée de ce qui encombre sa marche et trouble son message. Elle n’est pas une institution démocratique, mais pas plus une monarchie absolue. Elle est l’assemblée du peuple de Dieu qui pourrait se faire entendre, en particulier dans les synodes.
Le patriarcat d’Alexandrie a restauré en 2017 l’Ordre des diaconesses. Heureuse initiative que l’Église catholique devrait suivre. Noël Ruffieux incite aussi à reconsidérer la possibilité d’ordonner des hommes mariés. Oser aller au-delà des révélations que Dieu aurait faites à Brigitte de Suède au XIVe siècle: «L’Esprit saint a inspiré le cœur du pape pour qu’il ordonnât que désormais des prêtres qui consacreraient le corps précieux de Jésus Christ ne seraient point mariés ni ne jouiraient des délices infâmes de la chair.» Et s’il advenait qu’un pape puisse «donner aux prêtres licence de se marier charnellement, lui-même serait damné de Dieu, comme celui qui aurait grandement péché». Et Noël Ruffieux de conclure que «si des évêques en tirent argument pour le célibat, cela fait désespérer de leur théologie». Il note que l’archevêque Carlo Maria Viganò a mené une virulente critique contre le synode sur l'Amazonie, en citant les révélations de Brigitte de Suède pour contrer les arguments en faveur de l'ordination d'hommes mariés.
Dans sa dernière partie, Noël Ruffieux propose des étapes pour redessiner la paroisse et la communion entre les fidèles. Tout d’abord, il faut soigner l’accueil, particulièrement celui des nouveaux venus. Mais il donne toute l’importance à l’eucharistie qui unit spirituellement la communauté. Sans l’eucharistie, la paroisse ne serait qu’une société parmi d’autres. Une des voisines de Noël Ruffieux, appartenant à un village où la messe n’est célébrée qu’un dimanche sur deux, lui disait: «Un dimanche sans messe, n’est pas un dimanche!» Or pas de messe sans prêtre. Ceux-ci étant de moins en moins nombreux, l’auteur se fait le porte-voix des fidèles qui réclament de l’Église romaine qu’elle ordonne des hommes mariés et des femmes.