La paternité du prêtre réside principalement dans l’exercice sacerdotal de trois charges : prêcher, célébrer, conduire. Le prêtre transmet, par sa «paternité ministérielle», une vie nouvelle qui vient de plus haut que lui; c’est la grâce du Christ et non celle du prêtre que reçoit le fidèle.
Autre est la «paternité spirituelle» qui communique la vie à partir du charisme propre au conseiller spirituel. Cet «engendrement» spirituel s’exerce sur des personnes que l’on accompagne plus que l’on dirige. Cela demande un profond travail de discernement de ce que l’Esprit suscite dans tel ou telle fidèle car un mode directif peut conduire à une véritable emprise psychologique sur la personne. Ce charisme a été authentifié chez de nombreux prêtres, mais il n’est pas spécifiquement sacerdotal. Depuis qu’abbesses, prieures ou religieuses existent, il a été exercé par une multitude de femmes, dont certaines sont devenues docteures de l’Église.
Bref, la paternité sacerdotale est principalement ministérielle. C’est pour cela que la dimension fraternelle, basée sur le fait que nous avons un même Père, est importante. Le décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis affirme que la relation fondamentale du prêtre avec les hommes est fraternelle. Dans la communauté chrétienne, recommande le frère de La Soujeole, il nous faut penser une relation avec les prêtres où les termes «père» et «frère» sont tous deux essentiels.