La doctrine du Réformateur a nourri bien des diatribes touchant le rapport-au-monde de l’être humain, du chrétien et du saint. D’une riche compilation de citations et de références, le professeur de l’Université de Genève tire quelques points saillants sous le terme controversé d’«éthique».
François Dermange
L’éthique de Calvin
Genève, Labor & Fides 2017, 320 p.
Un roman, de la poésie, un hymne à l’amour! Son auteur, Jean Ajalbert (1863-1947), journaliste et poète, a entrepris un long voyage en Indochine au début du XXe siècle. Du Laos, il nous rapporte ce roman.
Jean Ajalbert
Sao Van Di. Un amour laotien
Préface de Matthias Huber
Genève, Olizane 2019, 242 p.
Regarder, étudier, admirer, ressentir, s’émouvoir… La couleur, le bonheur et l’art s’entremêlent et se répondent dans deux beaux écrins publiés aux éditions Phaidon. L’occasion d’une plongée passionnante, en écho au nouveau numéro de choisir, dans le richement documenté L’histoire de la couleur dans l’art et le récréatif Mon premier livre d’art: le bonheur, pour un premier éveil émotionnel dès la prime enfance.
«La foi exige un cheminement, une sortie, elle fait des miracles si nous sortons de nos certitudes commodes, si nous quittons nos ports rassurants, nos nids confortables.» Cette invitation du pape François à sortir des sentiers battus ouvre le guide du journaliste Emmanuel Tagnard sur la Via Jacobi. Un guide sous forme de carnet de route, qui invite son lecteur à la découverte des trésors naturels, culturels et des lieux spirituels qui jalonnent la Suisse d’Est en Ouest, du lac de Constance au bords du Léman.
Depuis les années 80, Jacques Martin, monstre sacré de la BD classique et pilier des studios Hergé, rêvait d’emmener Alix en Helvétie, esquissant une première trame de scénario. Plus de trois décennies plus tard, ce projet prend enfin vie dans deux albums écrits et dessinés par ses successeurs et publiés coup sur coup chez Casterman. La BD Les Helvètes, et L’Helvétie, nouveau voyage richement documenté entre textes, photographies et dessins, rejoignent ainsi la série historique Alix, traduite en quinze langues et vendue à plus de seize millions d'exemplaires dans le monde.
Dans ce premier chapitre d’une future saga, le bédéiste Jared Muralt nous plonge dans une Suisse ravagée par une pandémie de «grippe estivale» et secouée par une crise écologique, économique, sociale et politique. Une BD saisissante qui fait écho à notre actualité du Covid-19.
Comment survivre dans un monde au bord du gouffre? Quelles sont les raisons qui ont amené les hommes vers l’apocalypse? C’est à ces questions des plus actuelles, liées aux peurs les plus profondes de l’être humain, que Jared Muralt soumet sa plume et son trait dans La Chute.
Passionnant, ce cheminement de pensée d’un jeune philosophe fougueux «à la gauche du gauchisme», jusqu’aux jours de sa vieillesse où on le traite de réactionnaire, dans un climat où dominent «les alternatives sommaires».
L’Europe, creuset d’une civilisation, subit le règne de la marchandise et du globish et est menacée par les communautarismes. L’auteur, philosophe, académicien, dirige l’émission Répliques sur France Culture. Il constate l’émergence d’un nouveau mur après la chute de celui de Berlin et depuis les attentats du 11 septembre à New York.
Alain Finkielkraut,
À la première personne,
Paris, Gallimard 2019, 128 p.
«Coupe sombre est une perle du fonds Zoé», nous dit l’éditeur. Une appréciation justifiée! La réédition de ce livre, qui a bénéficié du soutien de Pro Helvetia, est une belle occasion de (re)découvrir la plume sobre mais forte de l’écrivain grison Oscar Peer, décédé en 2013. Il avait écrit ce roman en 1978 sous le titre Accord, mais il avait fallu attendre 1999 pour qu’il soit édité une première fois en français.
Dans ce court, mais percutant récit, où chaque mot compte et qui prend parfois des allures de conte, réalisme physique, poésie et surnaturel se croisent.
Il y a des carrefours dans une vie où l’on est envahi d’un puissant désir de nouer la gerbe de tout ce qui nous a animés, de nos écrits, afin de partager avec les amis le sens que notre boussole interne a initié dans notre foi comme dans nos engagements. Aucun lieu n’a été ignoré par Maurice Gardiol, qui a été diacre dans l’Église protestante de Genève: groupes bibliques, revue Chantiers, Presses bibliques universitaires, Éditions Ouverture, Centre social protestant (CSP), Entraide protestante suisse (EPER), Camarada, etc. C’est au grand large que son ouverture sur le monde lui a fait rencontrer des migrants, des réfugiés, des prisonniers… Il a été de tous les combats, même en politique comme membre de l’Assemblée constituante de la République et canton de Genève.
Le lecteur ne trouvera pas ici de ces petits haïkus de rien du tout qui ont la consistance d’un nuage disparu aussitôt qu’apparu, mais le flot tumultueux d’une vie passée au filtre de la poésie, le chant d’un samouraï résonnant du cliquetis des épées comme dans un roman de Stevenson ou de Chesterton et suintant et saignant des blessures inguérissables de l’immortelle enfance, ce bloc indestructible émergeant de la mer du néant rouvertes et limées par le couteau du vers.
En couverture du livre Pensées pour une saison - Hiver, l’aquarelle de l’artiste suisse Alice Foglia (1924-2018) ouvre le chemin. Après 17 ans dans le bush australien, Gabriel et Jacqueline Bittar sont revenus prendre leur retraite en Suisse. Gabriel, qui aime vivre caché, veut aussi partager avec d’autres ce qui l’a animé chaque jour et qu’il a noté au fil du temps, «au contact étroit de la nature profonde» et avec ses chats qui lui ont donné «des leçons de vie». C’est une sorte de journal, remanié, réorganisé, des libres propos en toute liberté pour prendre du recul et essayer de comprendre le monde. Quatre tomes sont prévus, un par saison, et le deuxième, Printemps, vient de sortir.
C’est dans le cadre de la librairie du Vent des Routes, à Genève, que Laurence Deonna, le jour de ses 83 ans, le 29 janvier 2020, a présenté son dernier livre en présence de Lira Baiseitova, cette journaliste Kazakhe qu’elle a soutenue et accueillie dans son exil en Suisse.
Le 3 mai 2002, j’avais déjà rencontré Lira en compagnie de quatre femmes que Laurence Deonna avait invitées pour partager sur leur dur quotidien de journalistes agressées et poursuivies dans des pays totalitaires, pourris par la corruption. Il y avait là Lena Daneiko (Biélorussie), Hydamis Acero Devia (Colombie), Lira Baiseitova (Kazakhstan), Shiran Abadi (Iran) et Sy Koubo Gali (Tchad).