Le chrétien doit apprendre à parler la langue du monde, à estimer sa culture et son histoire et à entrer en relation avec lui, et pour cela à aimer. Le chapitre 2 nous présente Jean, «qui nous raconte et analyse le périple du bon berger qui part à la recherche d’une brebis égarée: itinéraire de la création.» Pour l’amour d’un seul homme, tout a été créé: «Merveilleuse description de l’itinéraire divin: création puis rédemption.»
L’auteur, prêtre de la Communauté Saint-Martin, remonte à sa première année de sacerdoce qui lui a fait prendre conscience que la foi est un appel de Dieu à «devenir à l’amour du Père qui a donné au monde son fils unique». Beaucoup d’êtres humains essayent de se sauver par eux-mêmes -d’où les formes de spiritualité ou de psychologie à la mode qui sont un salut profane- alors que Jésus est le chemin de notre salut. Très cultivé, il parle de Thomas d’Aquin, de Platon, d’Aristote, de Kant, de Fichte, de Marcelli, de leurs pensées profondes et de leurs désirs: faire un choix réaliste et bon. Il rappelle aussi que de grands hommes et femmes, comme Pascal, Jacob, saint Paul, Thérèse d’Avilla, ont vécu des peurs et des fragilités leur permettant de comprendre la fragilité des certitudes sur lesquelles ils pensaient s’appuyer.
La vérité sur Dieu est intime à chacun,dit-il, et chercher, c’est être conscient qu’on n’est pas encore arrivé. Considérant Jésus comme notre maître, nous avons une chose à désirer: unir notre vie à la sienne. L’eucharistie rend présent le don du Christ, et le chrétien, ambassadeur de Dieu, doit brûler de la passion de transmettre ce qu’il a reçu gratuitement et par amour.
Maxence Bertrand
Dieu ou le monde ?
L’engagement chrétien
Paris, Cerf 2021, 152 p.