L’auteur a écrit ce livre pendant le confinement… un temps étrange où il a fallu faire une pause dans les stratégies de diversion et imposer le silence aux voix délirantes qui exaltent notre toute puissance. L’intériorité n’est pas un asile, mais un espace de recueillement où celui qui se découvre nu et misérable peut entendre une voix où se dit sa grandeur. C’est la figure du Juste qui va ainsi se dessiner.
Suivent cinq méditations. La première parle de cosmologie hébraïque, de cultures asiatique, latine et grecque. Le Juste y est étudié dans ces différentes cultures, mais aussi l’amour : seuls s’usent les amours dont on refuse les métamorphoses.
La deuxième méditation considère la passion et la raison, qui est sens du réel, un réel en mutation permanente: le moi réel n’est pas enfermé dans une essence immuable, il est pris dans un jeu de métamorphoses. La troisième traite des vanités. L’action est indispensable mais son résultat n’est jamais garanti, comme si un malin génie s’ingéniait à déjouer nos plans. Et même nos actions réussies peuvent se révéler vaines. Qohélet disait du reste: «Vanité des vanités, tout n’est que vanité.»
La quatrième méditation invite à imaginer une sorte d’anthropologue extraterrestre qui viendrait nous rendre visite en prenant garde de ne pas se faire remarquer. Sa première impression serait que tout tourne plutôt bien… mais la suite se compliquerait au vu des désordres politiques étudiés par l’auteur.
Dans la dernière méditation, l’auteur analyse les insuffisances morales en œuvre et le mystère du mal radical: la société n’est pas d’abord une communauté d’individus soucieux les uns des autres… les rivalités existent. Il aborde aussi le moi et la mort.
Malgré ce tragique, une figure centrale, mystérieuse, émerge de la tradition juive: le Tsaddik (le Juste), qu’on retrouve dans les récits bibliques. Il devine une lumière créée au premier jour qu’il ne cesse de chercher…