Un moine qui parle de désir et de sexualité, ce n’est pas banal! Mais il ose une «parole qui ne soit pas aseptisée comme une notice de remède pharmaceutique», pour aller au-delà «de la rumeur, du vacarme, de l’envie, des soupçons, des sous-entendus, de la pieuse indignation, de tant de peurs, de venin, de jalousie, de manque de respect […] pour laisser entendre un peu de joie.» Il y parle des sens qui ont «pour finalité un échange», du désir au centre de la personne… et au centre du cloître (!), de l’idolâtrie. Il nous emmène dans un long voyage avec le peuple hébreu (Égypte, Assour et Canaan) pour décrire le pouvoir, la possession, la jouissance…
L’homme, le bibliste ou le moine partage son expérience -et se critique aussi lui-même- avec délicatesse, audace ou pudeur, parfois même avec humour. Certaines de ses comparaisons sont savoureuses! Mais toujours il reste dans la recherche de l’altérité, de l’amour et de la joie, «comme une promenade qui donne envie de vivre, sans peur, une sorte de promesse».