Pierre de Charentenay
Tolérance Zéro
Lutter contre la pédophilie dans l’Église
Paris, Salvator 2021, 224 p.
Parmi les nombreuses publications consacrées au triste drame de la pédophilie qui secoue l’Église catholique, cet ouvrage a le mérite de proposer une bonne synthèse de la question.
Jacques Tyrol
Le diaconat. Un ministère menacé?
Paris, Salvator 2021, 216 p.
Cela fait bientôt 60 ans que le concile Vatican II a rétabli le diaconat permanent pour l’Église universelle (1964). Pourtant, comme le montre l’ouvrage pertinent de Jacques Tyrol, journaliste devenu psychologue clinicien dans un centre médico-psychologique et diacre permanent du diocèse de Lyon, ce ministère se cherche encore entre les tenants d’une orientation plutôt ad intra (service d’abord de la liturgie et de la communauté chrétienne) ou résolument ad extra (diaconie du et dans le monde).
Dans une société où tout se donne à voir, s’expose et se raconte sur la toile, la pudeur fait figure d’intruse. Un ouvrage collectif tente de lui redonner sa place, plus qu’essentielle, dans le contexte des soins. Un rappel que la vulnérabilité habite chacun de nous.
Sous la direction de Bernard Schumacher
La pudeur dans les soins
Saint-Maurice, Saint-Augustin 2021, 234 p.
Anaïs Voy-Gillis
L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes
Monaco, du Rocher 2020, 224 p.
Chercheuse à l’Institut français de géopolitique (Université Paris VIII), docteure en géographie, Anaïs Voy-Gillis examine l’essor du courant nationaliste-autoritaire en Europe. Mais la tendance est mondiale.
Gilles Fumey
Douceurs et amertumes du chocolat de Suisse et d’ailleurs
Lausanne, D’en bas 2020, 144 p.
Passionnant petit livre de ce professeur de géographie culturelle et chercheur au CNRS (France), dans lequel l’aventure du chocolat ne saurait faire l’économie de l’histoire des techniques et des mentalités.
Jean Civelli
Dieu n’aime pas les sacrifices
Le cléricalisme et le sacré
Paris, Parole et Silence 2021, 200 p.
Voici un livre qui rendra les meilleurs services à ceux et celles qui se forment en vue d’exercer un ministère dans l’Église. Très pédagogique, bien structuré, fruit d’une lecture assidue du Nouveau Testament et de ses meilleurs interprètes, théologiquement à jour, il offre une bonne synthèse des questions que pose la place du sacerdoce ordonné dans le paysage ecclésial. Même si le concile Vatican II l’a resitué théologiquement, la relation entre le sacerdoce ordonné et les fidèles n’a jamais été bien résolue dans la pratique.
François Hartog
Chronos. L’Occident aux prises avec le Temps
Paris, Gallimard 2020, 352 p.
Ce livre sur le temps et l’histoire est certes difficile, mais important pour la théologie et les chrétiens. Connu pour ses travaux sur ce qu’il nomme les «régimes d’historicité», l’historien français François Hartog les récapitule ici, en cherchant à caractériser ce que signifie pour l’Occident le passé, le présent et l’avenir. Comment comprendre philosophiquement la tension spécifique au christianisme entre l’incarnation, la manifestation du Christ dans l’histoire et sa «venue» en gloire à la Parousie? Entre le «déjà» et le «pas encore»?
André Trocmé
Mémoires
Édition, introduction, épilogue et notes de Patrick Cabanel
Genève, Labor et Fides 2020, 608 p.
La parution des Mémoires du pasteur André Trocmé est un événement. Pacifiste intransigeant, résistant, internationaliste convaincu, il est né à St-Quentin dans l’Aisne en 1901. Durant la Guerre de 1914-18, le nord de la France est occupé par les Allemands et ses Mémoires retracent dans le détail son enfance et la naissance de sa vocation.
Nicolas Delecourt, François Taquet
URSSAF: un cancer français
Monaco, du Rocher 2021, 248 p.
Les Urssaf (Unions de recouvrement de la sécurité sociale et des allocations familiales) prélèvent en France sur les entreprises plus de cinq cents milliards d’euros, ce qui équivaut à la moitié des salaires nets touchés par les salariés. Cette énorme somme (20 % du PIB) sert à payer la «couverture sociale» (retraites, maladies, chômages, accidents du travail…)
Le titre de ce livre a choqué plus d’une personne. Il s’agit pourtant d’une citation des évangiles (Mc 14 et Mt 26), où il est dit que deux jours avant la Pâque, les prêtres se réunirent à Jérusalem pour savoir comment prendre Jésus par ruse et le tuer. Ce qui tue aujourd’hui Jésus, son enseignement et tous ceux qui, en lui, sont bafoués, c’est le «système ecclésial d’omerta» qui a conduit l’Église à ignorer les abus qui avaient lieu en son sein, dénonce l’auteur.
Ce livre composé de 15 chapitres se lit facilement, mais il n’est pas si aisé de le présenter tant il est riche. L’auteur, jésuite, est doté d’une culture immense et les 15 chapitres qui veulent éclairer la méditation dans la tradition chrétienne nous permettent de circuler entre des textes spirituels qui résonnent avec des pages des Évangiles et de l’Ancien Testament, lesquels nous invitent à mûrir. Auteurs (une quarantaine) et psaumes nous attendent et nous proposent de trouver le silence… pour s’ouvrir et tendre l’oreille.
«Peindre avec les mots cette réalité invisible que nous appelons âme», c’est la tâche à laquelle s’est affrontée l’auteure, universitaire franco-italienne, spécialiste des écrits mystiques médiévaux et de l’âge baroque. Nous allons côtoyer Benoît de Canfield (1562-1610), Jacob Böhme (1575-1624), Madame Guyon (1648-1717), Hadewijch d’Anvers (vers 1200-1260), Laurent de Paris (1563-1631), François Malaval (1627-1719), Jean-Jacques Olier (1608-1657), Marguerite Porete (vers 1250-1310), Jan van Ruusbroec (1293-1381) et Angelus Silesius (1624-1677), tous animés par l’énergie spirituelle qui est «lumière qui traverse le cristal de leur âme».